Proche-Orient L'occupation de l'UNIL se poursuit dans le calme

gsi, ats

3.5.2024 - 10:54

La guerre à Gaza continue de s'inviter dans les hautes écoles lausannoises. L'occupation d'un bâtiment de l'UNIL, démarrée jeudi soir, se poursuit pacifiquement, tandis qu'une association est menacée de suspension à l'EPFL pour une conférence jugée «partisane».

Démarrée jeudi soir, l'occupation du bâtiment Géopolis de l'UNIL se poursuit vendredi dans le calme.
Démarrée jeudi soir, l'occupation du bâtiment Géopolis de l'UNIL se poursuit vendredi dans le calme.
sda

3.5.2024 - 10:54

Une dizaine d'étudiants pro-palestiniens ont passé la nuit de jeudi à vendredi dans le bâtiment Géopolis de l'Université de Lausanne (UNIL). «Tout est calme», a indiqué vendredi matin sa porte-parole Géraldine Falbriard, contactée par Keystone-ATS.

Elle a répété que l'UNIL se positionnerait «dans les prochains jours» au sujet des revendications des étudiants, qui étaient une cinquantaine jeudi soir à investir le bâtiment Géopolis.

Ces étudiants réclament notamment «un boycott académique des institutions israéliennes ainsi qu'un cessez-le-feu immédiat sur les territoires palestiniens.» Ils se sont engagés à mener leur action de manière pacifique, sans perturber les cours et les activités de recherche. De son côté, l'UNIL a promis de ne pas prendre de sanction académique.

Maintenir le dialogue

Les étudiants ont pu échanger jeudi soir avec le recteur Frédéric Herman, venu sur place. Interrogé vendredi dans la Matinale de la RTS, il a répété qu'il souhaitait maintenir le dialogue et garder le campus en sécurité.

«On échange avec eux depuis plusieurs mois et nous voulons maintenir un dialogue. Ils nous ont envoyé des revendications et on en prend acte. Nous allons nous positionner dans les jours à venir», a-t-il indiqué.

Le recteur a toutefois souligné que les universités n'avaient «pas pour vocation de se positionner politiquement. Ce sont des institutions de formation», a-t-il dit.

Association menacée de suspension

Voisine de l'UNIL, l'EPFL doit aussi composer avec la guerre à Gaza. Une association féministe, Polyquity, est menacée de suspension pour avoir organisé mardi dernier une conférence sur «le féminisme décolonial» en lien avec la Palestine.

Selon ses organisatrices, l'événement s'est déroulé «dans le calme et le respect». Dans un communiqué, elles disent ne pas comprendre la réaction de l'EPFL, qui lui a signifié son intention de suspendre son droit à faire des événements et des affichages sur le campus pour une durée de six mois.

«La volonté de la direction est claire, interdire tout évènement parlant de la Palestine», affirme Polyquity. Et d'ajouter: «On pourrait attendre d'une institution intellectuelle qu'elle organise des conférences sur le conflit.»

«Eviter une escalade»

Contactée vendredi par Keystone-ATS, l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) rétorque que cette conférence, contrairement à ce qui avait été annoncé lors de la demande d'événement, avait «clairement un caractère partisan».

L'EPFL souligne que «dans un contexte international tendu», elle se doit de tout mettre en oeuvre «afin d'éviter une escalade et ainsi préserver l'unité du campus et un climat d'étude et de travail serein.»

L'école rappelle aussi que son règlement des événements stipule que ceux-ci ne peuvent avoir de caractère partisan ou religieux. Elle précise qu'un rappel a été envoyé à Polyquity, mais qu'il est resté «lettre morte.»

Une rencontre a eu lieu jeudi avec Polyquity. Une prise de position est attendue dans les 10 jours, avant que l'EPFL ne rende sa décision définitive.

Autre association épinglée

Outre Polyquity et toujours en lien avec la Palestine, l'EPFL indique qu'elle a rencontré mardi Unipoly, une association écologiste commune à l'EPFL et à l'UNIL. Elle lui a signalé que plusieurs articles publiés dans son journal du Canard Huppé «heurtaient une partie de la communauté» et enfreignaient les règlements relatifs aux associations, notamment sur leur caractère apolitique.

gsi, ats