Salvador Législatives: le président Bukele revendique une victoire écrasante

ATS

1.3.2021 - 17:33

Le président du Salvador Nayib Bukele revendiquait lundi une victoire écrasante aux élections législatives.
Le président du Salvador Nayib Bukele revendiquait lundi une victoire écrasante aux élections législatives.
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Le président du Salvador Nayib Bukele revendiquait lundi une victoire écrasante aux élections législatives. Il prédit une majorité qualifiée des deux-tiers pour ses partisans au Parlement.

Avec 80% des votes dépouillés, Nuevas Ideas et le parti de la Grande Alliance Nationale (Gana, centre droit), qui avait présenté M. Bukele à l'élection présidentielle en 2019, obtiennent plus de la moitié des voix, selon les résultats préliminaires communiqués par le Tribunal électoral suprême (TSE).

«Nuevas Ideas + GANA auront plus de 60 députés», a prédit M. Bukele dans un tweet. «Merci au peuple salvadorien. Merci à Dieu», a-t-il ajouté.

Ce n'est cependant que mardi que commencera le décompte officiel qui doit déterminer comment se répartiront les 84 sièges du Parlement unicaméral, pour savoir notamment si les partisans du président disposeront de la majorité qualifiée des deux-tiers, fixée à 56.

Les résultats définitifs devraient être connus durant la semaine, voire dans les quinze jours. Les nouveaux députés ne prendront leurs fonctions que le 1er mai.

Le jeune président âgé de 39 ans a clamé «victoire» dès dimanche soir sur Twitter, avec une vidéo de feux d'artifice dans la capitale San Salvador.

Situation inédite

Une telle majorité au Parlement serait une situation inédite depuis les accords de paix de 1992 qui ont mis fin à douze années de guerre civile.

M. Bukele devrait ainsi atteindre son objectif de contrôler le Parlement unicaméral auquel il s'est affronté durant les deux premières années de son mandat de cinq ans, non renouvelable.

Il est même allé jusqu'à faire irruption le 9 février 2020 dans le Parlement avec le soutien de policiers et de militaires armés de fusils d'assaut.

En contrôlant le pouvoir législatif, le chef de l'Etat pourra également faire nommer des juges à la Cour suprême et au parquet général, deux institutions avec lesquelles il a déjà eu maille à partir.

Accusé d'autoritarisme par ses détracteurs, il a durement critiqué les partis traditionnels, discrédités lors de leur passage au pouvoir par des affaires de corruption, et bénéficie d'une popularité toujours inoxydable en affichant sa volonté de lutter contre l'insécurité et le crime organisé.

«Pour la démocratie, il n'est jamais bon que le pouvoir soit concentré dans un seul parti», a toutefois averti l'analyste et professeur de sciences politiques Juan Ramon Medrano.

Déroute des partis traditionnels

Les premiers résultats confirment également la déroute des deux partis d'opposition qui dominaient jusqu'alors le Parlement, à droite l'Alliance républicaine nationaliste (Arena) et à gauche le Front Farabundo Marti de Libération Nationale (FMLN, ex-guérilla marxiste).

La participation s'est établie à 51%, a indiqué aux journalistes la présidente du TSE, Dora Martinez, jugeant ce taux positif en ces temps de pandémie qui a imposé aux électeurs masques, gel hydroalcoolique et distances de sécurité.

Dix partis étaient en lice. Outre les 84 députés, les électeurs devaient choisir 262 maires et 20 députés au Parlement centro-américain (Parlacen, une assemblée d'intégration régionale), tous élus pour trois ans.

Après une campagne marquée par des violences et la mort de deux militants du FMLN, des manifestations ont eu lieu en soirée, mais le scrutin s'est déroulé calmement, sous l'oeil de quelque 40'000 membres des forces de sécurité et d'observateurs internationaux.

Le vote s'est déroulé «dans le calme», a confirmé dimanche à la mi-journée Maria Eugenia Vidal, qui a dirigé la mission d'observateurs de l'Organisation des Etats américains (OEA).

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ATS