Une présidentielle «inéquitable»? Moscou «n'en a rien à faire» des opinions occidentales

sn, ats

26.3.2024 - 17:30

La Russie «n'en a rien faire» des opinions occidentales qui considèrent comme «inéquitable» la récente présidentielle, selon l'ambassadeur à l'ONU à Genève Guennadi Gatilov. Mardi, il a remercié la Suisse pour ses condamnations de l'attentat de vendredi à Moscou.

Guennadi Gatilov trouve «suspicieux» ceux qui affirment que les violences pourraient avoir été menées par la Russie elle-même (archives).
Guennadi Gatilov trouve «suspicieux» ceux qui affirment que les violences pourraient avoir été menées par la Russie elle-même (archives).
AFP

26.3.2024 - 17:30

«Nous avons les données», a affirmé l'ambassadeur aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU). Et celles-ci montrent un succès incontestable du chef de l'Etat russe, selon lui.

Vladimir Poutine avait remporté bien plus de 85% des suffrages. A Genève, il n'avait recueilli toutefois qu'un peu plus de 49% des voix.

Après l'attentat de vendredi, M. Gatilov a remercié la Suisse, les hauts responsables onusiens à Genève ou encore «le peuple suisse» pour leur soutien et leurs condamnations. «Tous ceux qui l'ont perpétré feront face à une punition inévitable», dit-il.

Et de trouver «suspicieux» ceux qui affirment que les violences pourraient avoir été menées par la Russie elle-même. L'ambassadeur russe se demande aussi pourquoi l'Etat islamique (EI) piloterait des attaques en plein ramadan, laissant entendre à nouveau que le responsable pourrait être différent selon son gouvernement.

«Pas de place pour des bons offices suisses»

Il a répété le discours habituel de Moscou, opposée à la conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine que les autorités fédérales souhaitent organiser d'ici l'été en Suisse. «Je ne vois pas de place pour des bons offices suisses pour le moment», a-t-il réitéré. Il reproche à Berne non seulement les sanctions et son éloignement, selon lui, de la «neutralité» mais aussi les discussions actuelles pour utiliser les fonds «volés» aux Russes qu'elle a gelés, soit environ 7 milliards de francs.

L'ambassadeur dit que son pays reste ouvert à des «négociations». «Aucun accord sérieux ne peut être atteint» tant que le gouvernement de Volodymyr Zelenksy fait preuve de «terrorisme» et que ses soutiens occidentaux lui envoient des armes, a-t-il affirmé.

Malgré sa suspension de certaines activités multilatérales, la Russie continue de payer ses organisations. Dénonçant régulièrement une «politisation», Moscou estime toutefois que l'ONU peut encore jouer un rôle important face aux défis actuels, ajoute l'ambassadeur.

sn, ats