JO en Suisse Urs Lehmann : «Le momentum est là»

gma, ats

18.10.2023 - 16:45

La Suisse doit à nouveau tenter d'organiser les Jeux olympiques. Swiss Olympic souhaite présenter une candidature au CIO pour les Jeux d'hiver 2030, a-t-elle annoncé mercredi. L'année 2034 reste une alternative, mais 2030 est bien LA priorité.

Urs Lehmann espère voir des JO en Suisse en 2030 déjà.
Urs Lehmann espère voir des JO en Suisse en 2030 déjà.
KEYSTONE

18.10.2023 - 16:45

Le comité exécutif de la faîtière du sport suisse est renforcé dans son idée par les résultats d'une étude de faisabilité, qui ont été présentés mercredi à la presse. La candidature doit être approuvée formellement par le Parlement du Sport le 24 novembre à Ittigen, soit dans à peine plus d'un mois.

«Le momentum est là»

«Le temps nous est compté si nous voulons organiser ces Jeux en 2030», concède Urs Lehmann, président de Swiss-Ski et membre du comité de pilotage du projet. «Mais cela joue aussi en notre faveur: nous sommes l'un des rares pays à posséder déjà toutes les infrastructures nécessaires.»

Interrogé en conférence de presse, l'ancien champion du monde de descente en ski alpin souligne que «Salt Lake City sera difficile à battre pour les JO 2034. Et pour 2038, il y aura plus de candidats car le nouveau processus est plus simple et moins contraignant. 2030 doit être notre objectif», lâche-t-il.

«Le momentum est là. Et l'intérêt des cantons concernés est grand», assure encore Urs Lehmann. «On prend parfois trop de temps pour parler dans notre pays. Il est temps d'agir», glisse quant à lui le président de Swiss Olympic Jürg Stahl.

1,5 milliard de budget

Selon l'étude de faisabilité, la Suisse a le «potentiel, le savoir et le soutien de la population» pour organiser les Jeux d'hiver olympiques et paralympiques dès 2030. L'événement serait dispersé sur des sites déjà existants dans toutes les régions linguistiques et largement couvert par des fonds privés.

D'après les calculs d'un analyste financier mandaté par Swiss Olympic, l'organisation de JO en Suisse peut générer des recettes de l'ordre de 1,5 milliard de francs. Près de la moitié de ce montant, soit 710 millions, proviendrait de la contribution financière du CIO. Le reste proviendrait principalement du sponsoring et de la vente de billets.

«Avec ces recettes et selon l'approche dite +built to budget+, nous parvenons à financer les dépenses opérationnelles des Jeux», explique dans le communiqué Urs Lehmann. Ce calcul budgétaire comprend également une réserve bloquée de 200 millions de francs, est-il souligné. Et il n'y a pas de garantie de déficit prévu avec ce concept, ce qui limite le risque de référendum national.

Il n'y a par ailleurs pas d'urgence à réunir les fonds nécessaires. «Les garanties financières devront être livrées au CIO d'ici le mois de février 2024. Il n'y a pas besoin de les fournir pour entamer le dialogue ciblé en novembre», assure l'ancien judoka Sergeï Aschwanden, membre du comité de pilotage.

Double attribution pour 2030 et 2034

Outre la Suisse, les Alpes françaises et la Suède ont fait part de leur intérêt pour les JO 2030. Le CIO prévoit d'entamer dès la fin novembre les premiers échanges concrets ("dialogue ciblé") avec les candidats potentiels. «Mais nous sommes déjà en dialogue constant avec le CIO», précise Jürg Stahl, président de Swiss Olympic.

Le CIO a annoncé la semaine dernière lors de sa session en Inde que les Jeux d'hiver 2030 et 2034 seraient attribués le même jour. Cette double attribution devrait en principe avoir lieu à l'occasion de la session du CIO en juillet prochain à Paris. Les JO 2034 semblent déjà promis à Salt Lake City, qui ne veut pas d'une organisation en 2030 trop proche de celle des JO d'été 2028 à Los Angeles.

La Suisse a organisé à deux reprises déjà les Jeux olympiques d'hiver, les deux fois à St-Moritz en 1928 et 1948. Depuis, une candidature helvétique a été très régulièrement évoquée. Celle de Sion l'a été pour les JO 2002 et 2006, mais repoussée par le CIO. D'autres projets à Berne, aux Grisons et en Valais ont été balayés dans les urnes. Le projet Suisse 203x aura-t-il plus de succès? Réponse dans moins de dix mois.

gma, ats