25 ans après sa mortDiana est devenue une icône sanctifiée
AFP
31.8.2022 - 08:27
Princesse de conte de fée mue en jeune femme moderne qui avait ébranlé la monarchie, Diana reste 25 ans après sa mort une icône, désormais sanctifiée par ses deux fils, les princes William et Harry.
Les looks de Lady Di qui font encore fureur!
25 ans après sa mort, la princesse inspire encore les fashionistas, avec son style iconique!
25.08.2022
31.08.2022, 08:27
AFP
La mort de la princesse de Galles le 31 août 1997 à 36 ans dans un accident de voiture à Paris, pourchassée par les paparazzis, l'a figée à jamais dans le temps à la manière d'une Marilyn: belle, jeune, tragique, et associée aux causes humanitaires qui lui étaient chères.
Cet anniversaire «émotionnellement, renvoie les gens là où ils étaient quand elle est morte», explique Penny Junor, biographe royale. Et «pour Charles c'est retour à la case départ».
Diana, jeune aristocrate a tout juste 20 ans quand elle épouse le prince Charles, 32 ans, en juillet 1981.
Le mariage à la cathédrale Saint-Paul, regardé par 750 millions de téléspectateurs et pour lequel 600.000 personnes se sont massées dans les rues de Londres, a tout du conte de fées.
Mais il sera de courte durée, le couple rapidement se déchire. Les tabloïds britanniques font leurs choux gras de ce naufrage conjugal qui finit en divorce en 1996.
Interview explosive
Un an plus tôt, Diana, qui a eu deux fils avec Charles, William et Harry, a commis l'inimaginable, dans une interview à la BBC qui bat des records d'audience.
Ses grands yeux bleus cernés de noir, elle raconte: «Nous étions trois dans ce mariage», référence à la maîtresse de Charles, Camilla, qui deviendra sa deuxième épouse.
Diana reconnaît une liaison de son côté, et émet des doutes sur la capacité de Charles à devenir roi. Sa fragilité, ses doutes, émeuvent. Et ce voile levé sur une monarchie qui cultive le secret, fascine.
Depuis, l'entretien a fait l'objet de vives critiques, pour la façon dont le journaliste Martin Bashir avait obtenu, par des mensonges et des faux documents, la confiance d'une princesse déjà dévorée par le doute.
Le prince William a obtenu de la BBC qu'il ne soit plus jamais diffusé, affirmant que «les manquements de la BBC avaient alimenté les peurs, la paranoïa et l'isolement» de sa mère dans ses dernières années.
Ses deux fils «adultes ont réinventé l'image de Diana comme une figure sainte», explique à l'AFP l'expert royal et historien Ed Owens, soulignant que ce n'était pas le cas dans les années 1990, quand «beaucoup de gens n'aimaient pas la façon dont elle salissait la famille royale en parlant aux journalistes de sa situation avec Charles».
Les années 2000 ont ensuite selon lui réhabilité l'image de Charles, avant que William et Harry – et la série The Crown – «embellissent cette idée de tragédie humaine, de figure de Sainte».
Née le 1e juillet 1961, Diana Frances Spencer vient d'une famille aristocratique aux liens anciens avec la monarchie: enfant, elle appelle la reine Elizabeth «tante Lilibet». Elle joue parfois avec les princes Andrew et Edward dans la propriété royale de Sandringham.
Marquée par le divorce conflictuel de ses parents, timide et peu intéressée par les matières académiques, elle quitte l'école à 16 ans sans diplôme. Mais elle aime jouer du piano et adore la danse.
Elle passe un trimestre dans un pensionnat suisse qui enseigne les bonnes manières en 1977, et revient à Londres. Elle y travaille dans une garderie d'enfants quand Charles commence à lui faire la cour en 1980, après s'être d'abord intéressé à Sarah, sa soeur aînée.
Charles éclipsé
Après leur mariage, Diana, jeune mère aimante et moderne, photogénique et pleine d'empathie pour les autres, éclipse l'héritier du trône et devient une célébrité mondiale.
Elle utilise son statut pour défendre les plus démunis, serre la main de malades du sida ou de lépreux, s'engage aussi dans la lutte contre les mines antipersonnel.
Mais en privé, atteinte de boulimie, elle souffre du manque d'amour de son mari et de l'indifférence du reste de la famille royale. Ses difficultés conjugales font l'objet d'un livre explosif en 1992 d'Andrew Morton, nourri de ses confidences. Après des mois de scandales, l'année s'achève avec l'annonce retentissante de la séparation du couple.
Mais «la guerre des Galles» continue, et la reine finit par écrire à Charles et Diana fin 1995 pour leur conseiller de divorcer. Le divorce est prononcé le 28 août 1996 et Diana perd son titre d'altesse royale. Toujours très populaire dans les médias, elle peine pourtant à réinventer sa vie. À l'époque, elle est amoureuse d'un cardiologue pakistanais, Hasnat Khan.
La relation se termine en juin 1997, et elle se précipite dans les bras de Dodi Al-Fayed, fils d'un millionnaire égyptien, propriétaire du magasin de luxe londonien Harrods.
Le couple meurt le 31 août 1997, lorsque leur voiture s'écrase contre un pilier dans un souterrain parisien, alors qu'ils sont poursuivis par des paparazzis.
Le monde pleure la princesse des coeurs. Des millions de fleurs sont déposées devant le palais de Kensington. Une queue interminable se forme dans les rues de Londres pour lui rendre un dernier hommage lors de ses funérailles, où Elton John chante «Candle in the Wind», composée initialement pour Marilyn et réécrite pour elle.