Gianna Nannini «Je ne voudrais pas d'une mère célèbre comme moi»

Carlotta Henggeler

2.12.2022

Gianna Nannini est en Suisse pour deux concerts. Pour blue News, elle revient sur sa vie de mère, de rock star et sa pochette à scandale «America» imagée par la Statue de Liberté dont le flambeau a été remplacé par un vibromasseur aux couleurs du drapeau américain. Interview.

Gianna Nannini (68) se produira le 1er décembre à Zurich et le 2 décembre à Genève. Elle se maintient en forme en pratiquant le triathlon.
Gianna Nannini (68) se produira le 1er décembre à Zurich et le 2 décembre à Genève. Elle se maintient en forme en pratiquant le triathlon.
Corbis via Getty Images

Carlotta Henggeler

Les cheveux fraîchement lavés et ébouriffés, Gianna Nannini est assise devant son ordinateur portable. Lorsque blue News rencontre l'Italienne, elle est à Londres et travaille sur son nouvel album. Depuis de nombreuses années, elle produit ses albums en Angleterre, un pays en avance en matière de technique dans la production d'albums, explique Nannini. Elle partira bientôt en tournée.

Gianna, vous étiez en concert à Zurich (le 1er décembre) et aujourd’hui à Genève (le 2 décembre). Qu'est-ce qui vous lie à la Suisse?

Quand j'étais enfant, mes parents m'emmenaient skier en Suisse. J'ai également fait de l'alpinisme sur le Piz Corvatsch et sur d'autres sommets. De plus, j'y associe les belles décorations florales aux fenêtres.

Comment vous maintenez-vous en forme pour la scène?

Je fais du triathlon, j'en fais aussi en compétition. Pour pouvoir supporter un concert vocalement, vous devez respirer correctement. Et quand vous vous entraînez au triathlon, vous travaillez aussi la respiration. C'est ma médecine.

Vous avez participé à une compétition, comment cela s'est-il passé ?

Je suis arrivée première!

Félicitations!

C’était à Barcelone. Je dois toutefois préciser que j'ai été seule dans ma catégorie. J'avais seulement annoncé à mon assistante que j'avais gagné la course et je ne lui ai expliqué qu'un mois plus tard la vérité. C'était très amusant! En ce moment, je m'entraîne pour une course l'année prochaine. Peut-être que je viendrai en Suisse pour un triathlon, mais il fait si froid chez vous – et j'ai peur du lac de Zurich.

L'un de tes plus grands succès s'appelle «America» et figure sur l'album «California» de 1979. Sur la pochette de l'album trône la Statue de la Liberté qui tient un vibrateur dans la main. Cela a déclenché quelques controverses.

Dans «America», il est question de masturbation, de soumission de la femme et du fait que les gens regardent toujours vers l'Amérique et trouvent tout plus cool là-bas, comme la musique et les films.

Mais la couverture était déjà conçue comme une provocation.

J'ai toujours conçu les pochettes de mes disques pendant la production de mes albums. Elles doivent avant tout refléter mes émotions sur le moment. Mais oui, «America» était une provocation. Il s'agit de la soumission de l'Italie après le Pacte Atlantique qui existe toujours. Pourtant, nous n'avons absolument pas besoin de nous inspirer de l'Amérique et de sa culture. Nous avons notre propre philosophie musicale, notre propre rock et blues.

Vous êtes actuellement sur scène en Suisse. Avez-vous un rituel avant de vous lancer?

Je fais toujours quelques minutes de Qi-gong pour me concentrer.

Est-ce que votre fille vous accompagne en tournée? Penelope a maintenant 12 ans.

Non, elle reste à la maison. Elle est grande et doit aller à l'école. Au début, elle trouvait la vie de tournée cool, se faire conduire et manger à l'extérieur. Mais au bout d'un moment, elle en avait marre. En outre, je veux qu'elle vive sa propre vie.

Une vie avec une mère célèbre.

Oui, je ne voudrais pas d'une mère célèbre comme moi. Je fais attention à ce que mes choses ne soient pas importantes pour elle. Je ne veux pas d'une fille qui me colle trop. Quand elle était plus petite et que les gens voulaient faire des selfies avec moi, elle s'accrochait à mes jambes, pleurait et criait: «c'est ma maman à moi». Cela la dérangeait. Aujourd'hui, c'est elle qui prend les selfies.

Penelope a-t-elle une chanson préférée ?

Elle connaît toutes mes chansons et les aime toutes. Une chanson préférée? C'est une question difficile maintenant. Peut-être «Io e te», chanson qui a été écrite pendant ma grossesse. Elle l'a quasiment entendue dans son ventre.

Et des idoles?

Elle aime Taylor Swift, je suis aussi fan d'elle. Mais des idoles? Sa maman est son idole (rires).

Gianna, quelle chanson est parfaite à vos yeux?

«My Way» de Sid Vicous. Traduit en italien, ça ne sonne pas aussi bien. Dommage.

Gianna Nannini se produira le 2 décembre au Théâtre du Léman à Genève. Pour plus d'informations, cliquez ici.