«Une nouvelle perspective» Le prince Harry fête ses 40 ans, «complètement isolé» de la famille royale

ATS

13.9.2024 - 15:42

Il y a 10 ans, il était l'un des membres les plus populaires de la famille royale. Désormais installé en Californie, le prince Harry fête dimanche ses 40 ans, impopulaire auprès des Britanniques et coupé de sa famille.

Une statue de cire du prince Harry a été installée au pub « Duke of Sussex » à Peckham pour marquer son 40e anniversaire. Certains clients ont dû regarder à deux fois pour réaliser qu'il s'agissait d'une statue et non du prince Harry.
Une statue de cire du prince Harry a été installée au pub « Duke of Sussex » à Peckham pour marquer son 40e anniversaire. Certains clients ont dû regarder à deux fois pour réaliser qu'il s'agissait d'une statue et non du prince Harry.
IMAGO/Avalon.red

«J'étais anxieux à 30 ans, je suis enthousiaste à 40 ans», a déclaré le prince dans un communiqué à la BBC. «Quel que soit mon âge, ma mission est de continuer à être présent et à faire le bien dans le monde», a-t-il poursuivi.

Il évoque ses deux enfants, Archie et Lilibet, 5 et 3 ans qui lui ont donné «une nouvelle perspective sur la vie». Grâce à eux, il se dit encore «plus motivé à faire de ce monde un endroit meilleur».

«Toute suggestion d'un retour me parait irréaliste»

Il a prévu de fêter dimanche ses 40 ans en famille en Californie. Mais aucune mention dans son communiqué de la famille royale britannique, après des années de tensions.

«Il est complètement isolé et il va le rester. Toute suggestion d'un retour même avec un rôle mineur au sein de la monarchie me parait complètement irréaliste», avance auprès de l'AFP Pauline MacLaran, professeure à l'Université Royal Holloway. «La confiance est rompue», complète le commentateur royal Richard Fitzwilliams.

Les liens entre le duc de Sussex et «la firme» (le surnom attribué à la famille royale) se sont distendus en 2020 lorsque sa femme Meghan et lui ont renoncé à leurs obligations royales et emménagé en Californie.

Interview explosive

La suite? Une interview explosive du couple à l'Américaine Oprah Winfrey au cours de laquelle ils ont révélé qu'un membre de la famille royale s'était interrogé, lorsque Meghan était enceinte, sur la couleur de peau qu'aurait leur fils Archie, et une mini-série Netflix très critique fin 2022.

Le coup de grâce est venu début 2023 avec la publication de «Spare» (le Suppléant), autobiographie du prince sans concession et sans filtre. Le livre, énorme succès de librairie traduit en 16 langues, a été perçu comme une attaque en règle contre l'institution qui l'a vu naître et contre ses proches.

Harry y cible son frère William, la reine Camilla, sa belle-soeur Kate, adorée des Britanniques, ou encore son père, le roi Charles III. «S'il avait été possible d'arranger les choses, cela aurait déjà été fait», estime auprès de l'AFP Mark Garnett, professeur à l'université de Lancaster.

En février, Harry assurait pourtant à la chaine américaine ABC être «sûr» que le cancer de son père pouvait réunir la famille royale. Quelques jours plus tôt, il avait sauté, seul, dans un avion pour lui rendre une brève visite à Londres. «Je crois qu'il est très naïf sur les dommages qu'il a causés à sa famille», analyse Pauline MacLaran.

Aussi impopulaires qu'Andrew

Selon elle, si le roi peut envisager de renouer avec son fils, le prince William ne serait pas sur cette ligne. «Je ne vois pas de réconciliation dans un avenir proche», abonde le commentateur royal Robert Jobson, qui compare les deux frères à «deux cerfs dont les bois sont irrémédiablement enchevêtrés».

La dernière apparition publique commune des deux princes remonte à septembre 2022, pour l'enterrement de la reine Elizabeth II.

Les tabloids britanniques, que le prince Harry a vivement critiqués, sont impitoyables envers son couple. Dans les sondages sur la famille royale, le duc et la duchesse de Sussex se retrouvent désormais en queue du classement, aux côtés du prince Andrew, mis à l'écart de la vie publique après un scandale sexuel.

Reste que le duc et son épouse ne sont pas sans projet. Parmi eux, la préparation et promotion des Jeux Invictus, l'événement sportif qu'il a fondé pour les vétérans de guerre, dont la prochaine édition est prévue au Canada en février 2025.

Ils viennent aussi de boucler une mini-tournée en Colombie. Si les tournées royales sont «des outils au service de la diplomatie britannique», celles du couple californien sont «une façon de peaufiner leur image de marque», assure Pauline MacLaran.

Par-dessus tout, souligne-t-elle, ces voyages sont une façon d'occuper l'espace public. «Après tout, la seule chose qui les distingue des autres célébrités ce sont leurs titres royaux».