Turbulences 2021, encore un annus horribilis pour la famille royale?

DPA/jka

8.12.2020

Lors du baptême d'Archie, tout semblait encore en ordre...
Lors du baptême d'Archie, tout semblait encore en ordre...
Keystone

Un scandale d’abus sexuels, un prince renégat et des cas de coronavirus dans le cercle familial: la famille royale a connu une année difficile – et tout porte à croire que les prochains mois ne seront pas meilleurs.

«Annus horribilis»: c’est ainsi que la reine Elisabeth II a nommé dans un discours l’année 1992, dont elle ne garde que des souvenirs horribles. Les mariages de trois de ses quatre enfants volaient alors en éclats et son château de Windsor bien-aimé avait pris feu.

L’année qui se termine a également été éprouvante pour elle. A cela s’ajoutent des perspectives loin d’être roses: 2021 pourrait se transformer en un nouvel annus horribilis pour la famille royale britannique.

Le prince Andrew et Jeffrey Epstein

L’année qui se profile risque d’être particulièrement périlleuse pour le prince Andrew, le deuxième fils de la reine. Le prince âgé de 60 ans est accusé d’être impliqué dans le scandale d’abus sexuels entourant l’homme d’affaires américain Jeffrey Epstein. Aujourd’hui décédé, ce délinquant sexuel condamné aurait abusé de dizaines de mineures et les aurait forcées à se prostituer.

Ghislaine Maxwell, une bonne amie du prince Andrew, faisait partie des «plus proches confidents» de Jeffrey Epstein selon le bureau du procureur général des Etats-Unis et a joué un «rôle crucial» dans ses machinations.

Parmi les victimes figurerait Virginia Giuffre, une Américaine qui affirme avoir été forcée d’avoir des relations sexuelles avec le prince à plusieurs reprises alors qu’elle était mineure, il y a une vingtaine d’années. Andrew, qui serait le fils préféré de la reine, nie formellement les faits.

En litige avec les enquêteurs américains

Dans le contexte de ces révélations, il a toutefois renoncé à toutes ses fonctions publiques au nom de la famille royale et n’est presque pas apparu en public depuis de nombreux mois. Dans tous les cas, l’homme pâtit d’une mauvaise image en Grande-Bretagne. Par le passé, la presse l’a souvent affublé du surnom de «Randy Andy» («Andy le tombeur») en raison de ses aventures.

Le prince est en litige avec les enquêteurs américains, qui souhaitent l’interroger – en tant que témoin et non en tant qu’accusé. Il ne serait toutefois pas disposé à coopérer. «Si le prince Andrew souhaite réellement coopérer avec l’enquête fédérale en cours, nos portes restent ouvertes», a déclaré Geoffrey Berman, procureur pour le district sud de New York.

L’équipe d’Andrew, «déconcertée», a rejeté les accusations. La situation pourrait désormais devenir vraiment inconfortable pour le membre de la famille royale à partir de juillet prochain, date à laquelle le procès de Ghislaine Maxwell devrait commencer. Pourrait-elle incriminer Andrew?

Le Megxit a fait les gros titres

Andrew n’est en aucun cas le seul descendant de la reine qui lui cause des soucis. Son petit-fils Harry (36 ans) et son épouse Meghan (39 ans) ont également fait les gros titres cette année en s’éloignant de la famille royale – ce qu’on a appelé le «Megxit».

Harry et Meghan ont souhaité devenir indépendants sur le plan financier et se retirer de leurs fonctions royales. Depuis lors, ils vivent avec leur fils Archie (1 an) en Californie, où Meghan a fait une fausse couche en été, comme elle l’a récemment révélé – également dans le but d’encourager d’autres femmes.



Harry et Meghan affirment que leur principale préoccupation est leur engagement social. «N’ayez pas peur de faire ce que vous jugez juste, même si ce n’est pas populaire, même si cela n’a jamais été fait auparavant ou même si cela fait peur aux gens», a lancé Meghan cet été, s’adressant à des filles et des femmes lors d’une conférence en ligne. Ce faisant, elle semblait également parler d’elle-même et de Harry.

Une reine séparée de sa famille

Un engagement social fort et dans le même temps un train de vie somptueux – comment le couple finance-t-il cela? L’ex-actrice («Suits: Avocats sur mesure») et le prince ont notamment signé un contrat juteux avec le service de streaming Netflix: ils veulent produire des documentaires, des longs métrages et des offres pour les enfants.

L’année prochaine, la reine entend réexaminer tous les accords conclus avec le couple. Cela couvre notamment la renonciation à la marque lucrative Sussex Royal et au titre d’«altesse royale». On peut toutefois se demander quand la monarque pourra revoir la petite famille compte tenu de la pandémie. Depuis le printemps, la crise du coronavirus sépare les membres de la famille royale de part et d’autre de l’Atlantique.



Le coronavirus n’épargne pas la famille royale

Malgré toutes les précautions prises, certains membres de la famille royale ont été touchés par le virus: l’héritier du trône, le prince Charles (72 ans), n’a souffert que de légers symptômes de rhume. Selon le «Sun», son fils William (38 ans) a été plus gravement touché au printemps, ce que le palais n’a pas souhaité commenter.



La reine (94 ans) et le prince Philip sont restés en bonne santé. Ils ont passé beaucoup de temps ensemble au château de Windsor, près de Londres, à l’abri des dangers du coronavirus. En raison de leur âge avancé, ils font partie du groupe à haut risque.

Si le nombre de contaminations au Royaume-Uni venait à chuter brutalement en 2021 à la suite des vaccinations, Philip retrouverait probablement ses habitudes et la quiétude de Wood Farm, où il vit la majeure partie de l’année. Dans cette demeure située non loin de la mer, dans l’est de l’Angleterre, il s’adonne à la peinture et à la lecture et conduit même parfois sa calèche. Une fête devrait toutefois avoir lieu durant l’été, du moins dans le cercle familial: le 10 juin, le prince Philip aura 100 ans.

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