Actu people Affaire Matzneff: les écologistes demandent la suspension d'un adjoint d'Hidalgo

AFP

21.7.2020 - 18:50

Anne Hidalgo (g) et son adjoint chargé de la culture Christophe Girard, lors d'une cérémonie à Paris, le 23 janvier 2020
Anne Hidalgo (g) et son adjoint chargé de la culture Christophe Girard, lors d'une cérémonie à Paris, le 23 janvier 2020
Source: AFP

Les élus écologistes, alliés de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, lui demandent de suspendre de ses fonctions son adjoint à la Culture Christophe Girard, entendu en mars dans l'enquête «pour viols sur mineur» qui vise l'écrivain Gabriel Matzneff.

Dans un courrier adressé dimanche à la maire de Paris et auquel l'AFP a eu accès mardi, les élus du groupe écologiste de Paris, qui s'étaient alliés à Mme Hidalgo entre les deux tours des élections municipales, demandent la «suspension» de M. Girard et l'«ouverture d'une enquête de l'Inspection générale de la Ville de Paris».

Ils entendent également participer, aux côtés d'associations féministes, à un rassemblement jeudi à midi, en marge du premier Conseil de Paris de la nouvelle mandature, devant l'Hôtel de Ville, pour réclamer son «départ», avec des slogans l'accusant personnellement.

M. Girard va de son côté déposer plainte «dans les prochains jours» pour diffamation, dénonçant «une vindicte militante cherchant à substituer le tribunal de la rue au tribunal judiciaire», a annoncé son avocate Delphine Meillet dans un communiqué.

«Ces slogans sont diffamatoires à l’encontre de Christophe Girard en ce qu'ils assimilent celui-ci à un complice de pédo-criminalité», explique Me Meillet, rappelant que son client «n'est mis en cause dans aucune enquête judiciaire» et a été «auditionné en qualité de simple témoin».

Les enquêteurs ont interrogé en mars M. Girard, secrétaire général de la Maison Yves-Saint Laurent entre 1986 et 1987, structure qui a apporté un soutien financier à l'écrivain Gabriel Matzneff dans les années 80, selon plusieurs récits.

L'écrivain est visé par une enquête pour «viols sur mineurs» ouverte par le parquet de Paris après la publication en janvier du roman autobiographique de Vanessa Springora dans lequelle elle décrit la relation sous emprise qu'elle a entretenue, lorsqu'elle était mineure, avec l'écrivain.

«Trois ans après MeToo, après la discussion publique provoquée par la publication de l'ouvrage +Le Consentement+ de Vanessa Springora, quelques mois après la terrible cérémonie des César, quelques jours après la nomination d'un ministre faisant l'objet d'une instruction pour viol et harcèlement sexuel, la Mairie de Paris ne peut pas, ne doit pas, prendre une position hostile aux revendications féministes. Il en va de notre cohérence politique», écrivent les élus écologistes.

Interrogé lundi, le Premier adjoint d'Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, a tenu à rappeler qu»'il n'y a aucun reproche qui a été formulé (à Christophe Girard) puisqu'il n'a ni le statut de témoin assisté, ni de mise en examen», depuis son audition.

Il n'y a «aucune raison d'écarter Christophe Girard de notre équipe, pour des raisons juridiques, morales et éthiques», a-t-il ajouté, en demandant à «faire attention à ne pas mélanger tous les sujets».

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