Tir accidentel Alec Baldwin: «une chance sur mille milliards» qu'un accident mortel de tournage arrive

AFP

1.11.2021 - 13:57

Le tournage du western américain «Rust», endeuillé par la mort de la directrice de la photo tuée par Alec Baldwin d'un tir de revolver accidentel pendant une répétition ne reprendra pas, a indiqué l'acteur hollywoodien dans une interview samedi.

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Le tournage du western américain «Rust», endeuillé par la mort de la directrice de la photo tuée par Alec Baldwin d'un tir de revolver accidentel pendant une répétition ne reprendra pas, a indiqué l'acteur hollywoodien dans une interview samedi.

«Il arrive parfois des accidents sur les plateaux de tournage mais rien de tel. Il y avait une chance sur mille milliards que ça se produise», a-t-il déploré.

Alec Baldwin s'exprimait pour la première fois devant des caméras de télévision depuis le drame, le 21 octobre, et il a redit combien il était affecté.

«Elle était ma famille», a-t-il déclaré à propos de la victime Halyna Hutchins, selon des images diffusées par la chaîne people TMZ, montrant Alec Baldwin accompagné de son épouse Hilaria à Manchester, dans le Vermont (nord-est). Il avait déjà auparavant exprimé sur Twitter sa douleur après la tragédie et indiqué qu'il coopérait avec la police chargée de l'enquête.

Aucune arrestation n'a eu lieu à ce stade et les investigations se poursuivent sur les circonstances du drame survenu au ranch de Bonanza Creek, où Alec Baldwin tournait un film de western se déroulant au XIXe siècle. Il manipulait un revolver qui lui avait été présenté comme non chargé et inoffensif quand le coup est parti, tuant Halyna Hutchins et blessant à l'épaule le réalisateur Joel Souza.

Depuis l’accident, les appels en faveur d'un meilleur contrôle des armes sur les plateaux d'Hollywood se sont multipliés, un changement pour lequel Alec Baldwin a professé son «extrême intérêt». Il a confié être incapable de dire quand il pourrait à nouveau travailler sur un plateau avec des armes, et indiqué que le tournage de «Rust», dont il est un des producteurs, ne reprendrait pas.

«Nous étions une équipe très très soudée tournant un film ensemble et cet événement horrible s'est produit», a-t-il ajouté.

Alec Baldwin manipulait un revolver Colt .45 qui lui avait été présenté comme non chargé et inoffensif par l'assistant réalisateur Dave Halls. Ce dernier a reconnu qu'il aurait dû vérifier l'arme avant la répétition mais qu'il ne l'avait pas fait. Selon plusieurs témoins, Dave Halls avait annoncé à Alec Baldwin que l'arme était «froide», ce qui signifie dans le jargon du cinéma que le revolver est vide et inoffensif.

Lors d'une conférence de presse, la procureure Mary Carmack-Altwies n'a pas exclu d'éventuelles poursuites pénales contre M. Baldwin, qui figure également dans la liste des producteurs de «Rust». Mais elle a insisté sur le fait qu'il était trop tôt pour établir les responsabilités de chacun et formuler les accusations qui pourraient en découler. 

Balles réelles

Hannah Gutierrez Reed, l'armurière employée sur le film, a affirmé de son côté n'avoir jamais eu connaissance de la présence de «balles réelles» sur le tournage.

Cet accident ne se serait jamais produit «si des munitions réelles n'avaient pas été introduites» sur le tournage, soulignent ses avocats dans un communiqué transmis à l'AFP, rejetant toute responsabilité de leur cliente dans la mort de Mme Hutchins. «Hannah n'a aucune idée de la provenance de ces munitions réelles», ont-ils assuré.

Les perquisitions menées sur le tournage ont abouti à la saisie de 500 cartouches, factices ou à blanc, parmi lesquelles semblent aussi se trouver des munitions réelles, a indiqué le shérif du comté de Santa Fe, Adan Mendoza, qui supervise l'enquête.

Ces munitions doivent être expertisées par la police scientifique, de même que la balle mortelle, qui a fini sa course dans l'épaule du réalisateur Joel Souza.

Les balles réelles sont totalement proscrites sur un tournage par les règles très strictes en vigueur dans l'industrie du cinéma, précisément pour éviter ce genre d'accident.

«Je pense qu'il y avait un certain laisser-aller sur ce plateau», a aussi déclaré le shérif Mendoza.

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