Déforestation Brésil: la ministre de l'Agriculture s'en prend à Gisele Bündchen

AFP

14.1.2019 - 21:59

La ministre de l'Agriculture du Brésil, Tereza Cristina, a accusé lundi la top-model brésilienne Gisele Bündchen, très engagée contre la déforestation en Amazonie, de critiquer son pays "sans savoir de quoi elle parle".

"Désolée, Gisele Bündchen, vous devriez être notre ambassadrice, dire que votre pays est à l'avant-garde de la préservation de la nature et non taper sur le Brésil sans savoir de quoi vous parler", a lancé la ministre au cours d'un entretien avec la radio Jovem Pan.

Selon elle, "aucun pays au monde" ne dispose de lois aussi rigoureuses que le Brésil en ce qui concerne la préservation des forêts.

Tereza Cristina - qui était cheffe de file du lobby parlementaire de l'agro-négoce avant d'entrer au gouvernement d'extrême droite de Jair Bolsonaro - a poussé la provocation jusqu'à annoncer qu'elle comptait sérieusement proposer à la top-model ce rôle d'"ambassadrice".

"Sur Jovem Pan, j'ai dit que Gisele Bündchen pourrait être ambassadrice du Brésil pour montrer que nous produisons des aliments tout en préservant la nature. Elle va bientôt recevoir notre invitation", a confirmé la ministre sur Twitter, quelques heures après l'interview.

Épouse de Tom Brady, star du football américain, Gisele Bündchen, 38 ans, est déjà ambassadrice de bonne volonté auprès des Nations unies pour l'environnement.

Ces dernières années, elle est montée à plusieurs reprises au créneau pour protester publiquement contre des initiatives controversées du gouvernement brésilien concernant l'Amazonie.

Inquiétudes pour l'environnement

En septembre 2017, la top-model avait par exemple fait campagne sur Twitter contre un décret du président conservateur Michel Temer, le prédécesseur de Jair Bolsonaro, qui autorisait l'exploration minière d'une gigantesque réserve amazonienne.

Plus récemment, elle a critiqué un projet de loi visant à assouplir les normes concernant les pesticides.

L'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro le 1er janvier a suscité de nombreuses inquiétudes chez les défenseurs de l'environnement.

Le soir-même de son investiture, il a pris une ordonnance polémique visant à placer la délimitation de terres réservées aux tribus autochtones sous la responsabilité du ministère de l'Agriculture.

Une façon, selon ses détracteurs, de livrer les territoires ancestraux des Indiens du Brésil à l'appétit vorace de l'agro-négoce.

Puissance agricole de premier plan, le plus grand pays d'Amérique du Sud est un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux de viande et de soja.

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