People Catherine Deneuve huée pour avoir signé le manifeste contre le mouvement #MeToo

CoverMedia

11.1.2018 - 11:23

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Catherine Deneuve a provoqué la colère de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux en signant le manifeste contre le mouvement #MeToo qui exprimerait, selon ses 100 signataires, « une haine des hommes ». Et la polémique dépasse largement les frontières de l’Hexagone.

Catherine Deneuve, qui avait signé le 5 avril 1971 le manifeste des « 343 salopes » pour demander le droit à l’avortement, fait de nouveau parler d’elle en 2018 après avoir signé un nouveau manifeste, cette fois bien éloigné du précédent, contre le mouvement #MeToo.

Selon le texte de ce manifeste publié le 9 janvier (18), jour de naissance de Simone de Beauvoir, dans Le Monde, le mouvement #MeToo, lancé après le scandale de l’affaire Weinstein, n’est autre qu’une « campagne de délations et de mises en accusation d’individus qui (…) ont été mis exactement sur le même plan que des agresseurs sexuels ». Pour rappel, le mouvement #MeToo enjoint celles et ceux qui ont été victimes d’agression sexuelle, de harcèlement et de viol à sortir du silence. Avec d’autres, dont l’ancienne actrice X Brigitte Lahaie (qui a déclaré hier (10 janvier 18) que l’on « peut jouir lors d’un viol » sur le plateau de BFMTV), ou encore la critique d’art Catherine Millet, Catherine Deneuve veut défendre « une liberté d’importuner » de la part des hommes, ce qui serait « indispensable à la liberté sexuelle ».

Un point de vue loin d’être partagé par tout le monde et de nombreuses personnes se sont exprimées sur les réseaux sociaux pour dénoncer le texte. L’ancienne candidate à l’élection présidentielle française Ségolène Royal déplore ainsi que « notre Catherine Deneuve se joigne à ce texte consternant » sur Twitter. L’actrice et réalisatrice Asia Argento, qui a accusé Harvey Weinstein de l’avoir violée, a lancé sur Twitter : « Catherine Deneuve et d’autres femmes françaises racontent au monde comment leur misogynie intérieure les a lobotomisées jusqu’au point de non retour ».

La presse internationale a fait part également de son désaccord. Le cartooniste du New Yorker, l’un des deux magazines à avoir dévoilé en premier le scandale entourant Harvey Weinstein dans une enquête signée Rowan Farrow, écrit de son côté sur le réseau social : « Catherine Deneuve aurait une opinion différente sur le harcèlement si elle n’était pas une femme extraordinairement belle, très riche et blanche vivant dans une bulle privilégiée. Et si elle avait un tant soit peu d’empathie ».

Si, dans le texte, les signataires expliquent que, selon elles, le mouvement #MeToo est la porte ouverte au « puritanisme » et mène à un « climat totalitaire », que Catherine Deneuve soit rassurée : les politiciennes Christine Boutin – qui vient d’être acquittée pour avoir dit que « l’homosexualité est une abomination » ce qui n’a pas été considéré comme un appel à la haine par la Cour de cassation – et Nadine Morano – qui avait fait scandale, entre autres, en déclarant que la France est un « pays judéo-chrétien de race blanche » en 2015 – ont apporté leur soutien à Catherine Deneuve et les 99 autres signataires.

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