Statue de cire de Louis de Funès créé par de Stephane Barret pour le Musée Grévin, et exposée le 8 juillet 2020 à la Cinémathèque
Statue de cire créée par Stéphane Barret pour le Musée Grévin et exposée à la Cinémathèque française pour l'exposition consacrée à Louis de Funès, le 8 juillet 2020
L'exposition consacrée à Louis de Funès à la Cinémathèque Française à Paris, le 8 juillet 2020
De Funès fait la grimace à la vénérable Cinémathèque française
Statue de cire de Louis de Funès créé par de Stephane Barret pour le Musée Grévin, et exposée le 8 juillet 2020 à la Cinémathèque
Statue de cire créée par Stéphane Barret pour le Musée Grévin et exposée à la Cinémathèque française pour l'exposition consacrée à Louis de Funès, le 8 juillet 2020
L'exposition consacrée à Louis de Funès à la Cinémathèque Française à Paris, le 8 juillet 2020
Antidépresseur sur le petit écran pendant le confinement, Louis de Funès refait des grimaces, mais cette fois à la Cinémathèque française : le temple du 7e art lui dédie à partir de mercredi une exposition sans précédent pour un acteur.
L'exposition, la première consacrée à un acteur par la Cinémathèque, devait ouvrir le 1er avril, mais la crise sanitaire a tout bousculé. Entre temps, les téléspectateurs confinés ont été abreuvés de rediffusions euphorisantes du maître du comique, inoubliable dans «La Grande Vadrouille», «Les Aventures de Rabbi Jacob» ou «La Soupe aux choux»...
«Le succès de De Funès pendant le confinement? Je ne suis pas complètement surpris ! C'est un personnage comme Tintin, Mickey ou l'Oncle Picsou, qui existe au-delà du temps», s'enthousiasme le commissaire d'exposition Alain Kruger.
Espérant que cette «De Funès mania» n'est pas retombée, les organisateurs tablent, malgré les contraintes sanitaires, la panne du tourisme et la réservation obligatoire en ligne, sur au moins 100.000 visiteurs.
On retrouvera les images déjà vues mille fois: la scène de la cave où il joue l'épicier face aux plus grands de l'époque, Gabin et Bourvil, dans «La Traversée de Paris», la plongée dans le bain verdâtre de «La Soupe aux choux»... Mais cette expo, couplée à une rétrospective en salles, permet d'aller plus loin sur le plus petit (1m63 sous la toise, on peut s'y mesurer à l'entrée de l'expo) des grands acteurs.
D'une jeunesse nourrie aux classiques de l'humour, avec Charlie Chaplin et le duo Laurel et Hardy comme modèles, à l'accélération de sa carrière au début des Trente Glorieuses puis la consécration sous Pompidou et Giscard, les visiteurs découvrent un acteur qui ne laissait rien au hasard, jusqu'à devenir «l'auteur» ou le co-auteur des films dans lesquels il tournait, explique M. Kruger.
- «De 5 à 555 ans» –
Des lettres envoyées à ses producteurs révèlent son souci du détail, des contrats financiers aux méandres des calendriers de tournage. Il pouvait ainsi, pour accentuer l'effet comique de sa petite taille, exiger de ne tourner qu'avec des actrices assez grandes...
Parmi les pièces présentées par la Cinémathèque, les mille morceaux de la 2 CV bleue qu'emboutit un De Funès, en PDG odieux à souhait, au début du «Corniaud», («Mais qu'est-ce que je vais faire ?«, demande Bourvil, «Prenez l'avion, ça va plus vite !«, lui rétorque-t-il), ou la statue de cire du Gendarme, prêtée par le musée Grévin.
Une façon de rappeler que De Funès, par ailleurs pionnier de l'alimentation bio dans sa vie privée, adorait se moquer de l'autorité, dont il enfilait volontiers les habits.
L'exposition dévoile un échange de lettres administratives collector, exhumé des archives de la gendarmerie, où des gradés s'interrogent sur l'opportunité d'aider au tournage d'un film («Le Gendarme à Saint-Tropez») «susceptible de ridiculiser» l'uniforme et «produire un effet psychologique déplorable sur le public» !
C'est finalement le succès phénoménal de De Funès, avec ses millions voire dizaines de millions d'entrées pour ses films avec Gérard Oury (17 millions pour La Grande Vadrouille) qui mettra tout le monde d'accord sur son statut d'icône du cinéma.
L'idée d'inviter De Funès à la Cinémathèque, temple cinéphile, ne doit pas sembler «iconoclaste ou provocatrice», et il ne faut pas y voir «une audace», 37 ans après sa mort, assure à l'AFP son directeur Frédéric Bonnaud : «l'exposition est là pour faire plaisir, elle est familiale et plaisante, tout en tenant un discours» pédagogique.
«Je trouvais que c'était normal de faire venir le plus grand comique français, qui reste le héros de cinq générations, et n'avait pas été beaucoup reconnu (au début de sa carrière) dans la maison du cinéma», abonde Alain Kruger, fan absolu.
«Tous les grands comiques des années 1960 ont disparu... Mais De Funès on ne l'oublie pas ! Il fonctionne de l'âge de 5 ans à 555 ans !«.
Retour à la page d'accueil