La tombe de Johnny Hallyday au cimetière de Lorient à Saint-Barthélemy le 1er décembre 2018
Le cimetière de Lorient à Saint-Barthélemy, où se trouve la tombe de Johnny Hallyday le 1er décembre 2018
La tombe de Johnny Hallyday au cimetière de Lorient à Saint-Barthélémy le 12 décembre 2017
Deux ans après, la ferveur est intacte sur la tombe de Johnny Hallyday à Saint-Barth
La tombe de Johnny Hallyday au cimetière de Lorient à Saint-Barthélemy le 1er décembre 2018
Le cimetière de Lorient à Saint-Barthélemy, où se trouve la tombe de Johnny Hallyday le 1er décembre 2018
La tombe de Johnny Hallyday au cimetière de Lorient à Saint-Barthélémy le 12 décembre 2017
Le petit groupe grossit à mesure que le soleil descend sur Saint-Barthélemy. Au cimetière de Lorient, une cinquantaine de personnes attendent, vêtues de blanc ou de T-shirts à l'effigie de leur idole. Deux ans jour pour jour après la mort de Johnny Hallyday, sa veuve doit arriver d'un moment à l'autre pour se recueillir sur sa tombe.
Le rockeur, décédé d'un cancer à l'âge de 74 ans, repose depuis le 11 décembre 2017 dans cette petite île des Antilles qu'il aimait tant et où il avait fait bâtir une villa en 2008.
On est à des milliers de kilomètres de la métropole, mais cela n'a pas découragé ses fans les plus endurcis. Parmi eux, deux sœurs ch'tis, Nathalie Bommelaere et Nelly Fossaert, venues spécialement de l'Ain et du Gard. «Ça fait un an et demi qu'on économise pour ce voyage», indique Nathalie, qui s'est fait une manucure spéciale Johnny Hallyday pour l'occasion, en faisant une pause sous l'ombre d'un flamboyant.
En voyant la tombe couverte de coquillages et galets signés par les pèlerins, elle n'a pas pu retenir ses larmes. «Johnny, c'est toute notre jeunesse», explique Nelly. Elles s'attendent à pleurer de nouveau à l'arrivée de Laeticia Hallyday, pour la veillée.
Le choix de Johnny de se faire inhumer si loin de ses fans en avait déçu beaucoup, il y a deux ans. En premier lieu ses plus grands enfants, David Hallyday et Laura Smet, entrés dans un conflit d'héritage avec la veuve Laeticia.
«C'est une île paradisiaque, il est très bien ici. A Paris, ça n'aurait pas été pareil, sa tombe aurait peut-être été dégradée», estime au contraire Joëlle Meline, 65 ans, venue déposer une plaque de marbre avec les noms de sa famille sur la sépulture.
Outre le recueillement sur la tombe du chanteur, les fans partagent un moment ensemble, liés par une ferveur commune. Chacun y va de son anecdote. Joëlle sort de son sac à main un objet qui ne la quitte jamais: un petit médiator noir avec lequel Johnny Hallyday a gratté ses cordes à Dijon, en 2013.
«Il m'apaise»
Ce voyage lui a été offert par sa nièce Alexandra. «Un magnifique cadeau ! C'était la première fois que je prenais l'avion. Mon mari a la phobie, il est resté à la maison. Moi, j'ai surmonté ma peur pour venir», raconte cette Franc-Comtoise.
Sur son épaule est tatoué le portrait de Johnny, et sur son avant-bras, son nom. «J'ai fait le tatouage parce qu'en 2009, je suis tombée malade. Et lui aussi. Je me suis dit si on part, on part ensemble.»
Le rockeur a pris une telle place dans la vie de Joëlle que sa maison est un véritable musée, remplie d'objets à son effigie et de 2.800 disques vinyles. «Quand il est mort, c'était l'apocalypse. Mon fils m'a envoyé un message "sincères condoléances maman". Je ne peux pas aller me coucher sans regarder une vidéo ou une photo. Il m'apaise.»
Jeudi soir, elle a rencontré sur la tombe Laeticia Hallyday et ses filles. «Il y avait 300 ou 400 bougies, j'ai trouvé Laeticia et les enfants très émouvants», renchérit Richard Chochoy, 62 ans, venu des Hauts-de-France pour dix jours. «Je lui ai dit que ses filles étaient belles. Nous avons chanté quelques chansons. En 52 ans de fidélité à Johnny, j'ai mémorisé 900 chansons. C'est énorme !«, poursuit ce fan.
Sur cet île prisée par la jet-set et les grands fortunes, il vient plusieurs fois par jour au cimetière de Lorient, en stop, de préférence quand il n'y a pas trop de monde, pour se recueillir tranquillement. «Je suis venu pour faire mon deuil. Je suis étonné du bon accueil qu'on reçoit à Saint-Barth, dit-il. Je craignais qu'on soit rejetés, parce qu'on est quand même le peuple.»
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