Actu people Elton John soutient l'appel au boycott d'hôtels liés au sultan de Brunei

AFP

31.3.2019 - 21:36

Le chanteur Elton John (D), ici avec son mari le cinéaste David Furnish après la cérémonie des Oscars le 24 février 2019, a à son tour dimanche appelé au boycott des hôtels détenus par le Sultanat de Bruneï, qui vient d'introduire un renforcement de la charia, avec notamment la peine de mort pour les homosexuels et les adultères
Le chanteur Elton John (D), ici avec son mari le cinéaste David Furnish après la cérémonie des Oscars le 24 février 2019, a à son tour dimanche appelé au boycott des hôtels détenus par le Sultanat de Bruneï, qui vient d'introduire un renforcement de la charia, avec notamment la peine de mort pour les homosexuels et les adultères
Source: AFP

Le chanteur britannique Elton John a soutenu l'appel de l'acteur américain George Clooney au boycott d'hôtels de luxe liés au sultan de Brunei, riche petit Etat pétrolier d'Asie du Sud-Est qui s'apprête à punir de la peine de mort l'homosexualité ou l'adultère.

Le chanteur de «Your Song» ou «Candle in the Wind», qui a épousé son compagnon David Furnish en 2014, a félicité sur Twitter l'acteur américain «d'avoir pris position contre la discrimination anti-gay et le sectarisme qui sévit dans le pays de #Brunei – un endroit où les homosexuels sont brutalisés, voire pire – en boycottant les hôtels du Sultan.»

«Nous devons envoyer un message», a-t-il ajouté, affirmant que son mari et lui avaient «depuis longtemps refusé de séjourner dans ces hôtels» et continueraient à le faire.

Appelant à le «rejoindre» dans sa démarche, Elton John cite une liste d'«hôtels à boycotter», dont The Dorchester et 45 Park Lane à Londres.

Contacté par l'AFP, The Dorchester n'avait pas réagi dimanche.

George Clooney avait auparavant appelé au boycott de neuf hôtels de luxe liés au Sultan de Brunei dans une tribune reproduite par le site internet Deadline, spécialisé dans le divertissement. Parmi eux, The Beverly Hills Hotel et l'Hotel Bel-Air aux Etats-Unis, ou encore Le Meurice et l'Hôtel Plaza Athénée à Paris.

Le 3 avril, «la nation de Brunei va commencer à lapider et à fouetter à mort n'importe lequel de ses citoyens convaincu d'être homosexuel. Comprenez-le bien», a écrit George Clooney.

La nouvelle législation de Brunei, situé sur l'île de Bornéo, prévoit aussi l'amputation d'une main ou d'un pied pour vol.

- «Inhumain» -

L'appel au boycott de George Clooney a aussi reçu le soutien de personnalités politiques américaines de tous bords. «Lapider quelqu'un pour homosexualité ou adultère est effroyable et immoral», a tweeté l'ancien vice-président Joe Biden, candidat pressenti à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de 2020 aux Etats-Unis.

La sénatrice démocrate Kamala Harris, qui s'est elle déjà déclarée candidate, a appelé à «condamner ces attaques extrêmes contre la communauté LGBTQ».

De l'autre côté de l'échiquier politique, le très conservateur sénateur républicain du Texas Ted Cruz a lui aussi pris position sur Twitter: cette mesure est «barbare et inhumaine. Nous devons être unis pour dénoncer (ces lois) et ne pas donner nos dollars à ceux qui perpétuent cette oppression».

Brunei, petite monarchie de 430.000 habitants, est dirigée d'une main de fer par le sultan Hassanal Bolkiah depuis 1967. Elle a annoncé en 2013 l'introduction progressive de la charia, mais la mise en application de ces mesures avait été retardée pour des questions pratiques et face à l'opposition d'une partie de l'opinion.

Le bureau du Premier ministre de Brunei a diffusé samedi un communiqué rappelant que le pays avait un «double système judiciaire», l'un islamique, qui ne s'applique qu'aux musulmans -représentant plus des deux tiers de la population-, l'autre civil, qui concerne l'ensemble des habitants du pays.

«Avec l'entrée en vigueur complète» de cette loi islamique «à partir du 3 avril, les deux systèmes continueront à s'appliquer en parallèle afin de maintenir la paix et l'ordre et préserver la religion, la vie, la famille et les individus quels que soient leur genre, nationalité, race et confession», y est-il écrit.

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