Viols et agressions sexuellesGérard Louvin et Daniel Moyne visés par de nouvelles plaintes
Covermedia
9.2.2021 - 13:56
Après la plainte de leur neveu, quatre autres hommes ont porté plainte contre Gérard Louvin et son mari Daniel Moyne, pour viols et agressions sexuelles. Le couple de producteurs dément en bloc auprès du «Monde» les accusations portées contre eux.
Depuis que leur neveu a porté plainte contre eux pour «viols sur mineur de moins de 15 ans par ascendant», «complicité de viols sur mineur de moins de 15 ans par ascendant» et «corruption de mineurs», ce sont quatre autres hommes qui accusent aujourd’hui Gérard Louvin et Daniel Moyne. Entre fin janvier et début février, ils ont saisi la justice, via le même avocat que leur neveu, Maître Debuisson, pour des faits similaires.
Interrogés par «Le Monde», qui consacre une grande enquête à l’affaire, les plaignants ont tous décrit des scénarios similaires. Parmi eux, Grégory C., qui affirme avoir subi des violences sexuelles de la part de Daniel Moyne à partir de ses 13 ans et jusqu’à sa majorité. L’homme, aujourd’hui âgé de 46 ans, explique avoir perdu son père peu avant sa rencontre avec le producteur lors d’un dîner dans la famille d’un camarade de classe, Guillaume (Le Monde a modifié le prénom pour préserver son anonymat).
Il affirme que « Daniel Moyne s’est positionné comme un père de substitution » avant de lui imposer « des jeux sexuels ». « Pour moi, Daniel, c’était devenu mon père de substitution et s’il fallait accepter de se faire sodomiser pour garder mon père de substitution, ce qu’il avait tout à fait compris, je l’ai fait, j’ai accepté », confie-t-il au quotidien. Il assure également que lorsqu’il était invité chez les producteurs avec Guillaume, ce dernier «a été incorporé aux jeux sexuels. Mais pour résumer, j’étais plutôt la chasse gardée de Daniel Moyne et Guillaume celle de Gérard Louvin».
«Le procès de l’homosexualité»?
Des accusations que Daniel Moyne réfute «formellement». Il explique avoir eu «des rapports consentis» avec Grégory C. plus tard, lorsque celui-ci était majeur. «Oui, il nous est arrivé, Gérard et moi, d’avoir des relations sexuelles libres et consenties avec de jeunes adultes. Nous sommes un couple libre et l’assumons. Mais cela ne fait pas de nous des violeurs ou des agresseurs. Nous nous battrons jusqu’au bout afin de prouver notre innocence et mettre ces esprits malveillants et envieux face à leurs contradictions», ajoute-t-il, par l’intermédiaire de son avocate, Maître Bekerman. Pour Gérard Louvin, qui dément aussi catégoriquement les accusations à son encontre, il s’agit de «ragots tout aussi hallucinants que malveillants» et s'interroge sur la volonté de certains de faire «le procès de l’homosexualité».
Quant au fils adoptif du couple de producteurs, il «défend et défendra ses deux parents, qu’il aime et qui n’ont jamais levé la main sur lui, même pas pour le laver», assure au «Monde» Maître Ayela, l’avocat de Gérard Louvin. Une information judiciaire avait été lancée suite à des soupçons de violences sexuelles sur leur fils qui s’était conclue par un non-lieu en 2015.