Jamel Debbouze est de retour au one-man-show, après six années consacrées au cinéma et aux nouveaux talents, avec un cinquième spectacle dédié au passage de flambeaux entre générations.
Le roi du stand-up est à l’affiche à guichets fermés de La Cigale à Paris jusqu’au 31 décembre, avant une tournée.
Prix collectif d’interprétation masculine pour "Indigènes" de Rachid Bouchareb, à Cannes en 2006, l’humoriste et comédien s’est illustré depuis dans une dizaine de films dont "Astérix aux Jeux olympiques" de Thomas Langmann, et "Sur la piste du Marsupilami" d'Alain Chabat.
En 2013, Jamel Debbouze est passé à la réalisation avec "Pourquoi j’ai pas mangé mon père", libre adaptation du roman de Roy Lewis.
A la tête du Jamel Comedy Club, café-théâtre parisien de stand-up, son terrain de jeu préféré, l’humoriste franco-marocain a révélé depuis 2008 de nombreux talents dont Thomas N’Gijol, Fabrice Eboué et Nawell Madani. Depuis 2011, il dirige aussi le Marrakech du rire, festival d’humour.
"Il était temps que je revienne au one-man-show. Ca m’a vraiment manqué. Le cinéma et le Jamel Comedy Club me comblent, mais la scène, c’est une drogue : c’est clair !", confie-t-il à l’AFP. "Mes spectacles, c’est une façon aussi de faire ma propre psy pour exorciser les choses".
Marié depuis 2008 à la journaliste Melissa Theuriau avec qui il a deux enfants, Léon Ali, 9 ans, et Lila, 6 ans, Jamel Debbouze, 42 ans, revient au stand-up avec un regard enrichi par sa vie personnelle, partageant les joies de la paternité, avec la transmission en toile de fond, mais donnant aussi son avis sur l'actualité.
- 'auto-psy' -
Récompensé en 2005 par le Grand prix de l'humour de la Sacem, Jamel apparaît sur scène comme un zébulon sortant de sa boîte. "Tchatcheur" intarissable, l’enfant des banlieues fustige le score du Front national aux présidentielles : "33%... J’ai bien réfléchi. Ce n’est pas gentil. Un électeur sur trois, c’est trop !".
"Macron est plus petit que moi. 39 ans, ce n’est pas un âge présidentiel. C’est une pointure !", enchaîne-t-il, déclenchant une cascade de rires, avant de s’en prendre à Donald Trump.
Un peu plus loin, il s’attaque aux bobos parisiens, notamment "ces gens des Abbesses (quartier de Montmartre, NDLR) qui se vouvoient". "Heureusement, Barbès n’a pas changé !"
Jamel Debbouze est plus touchant quand il évoque ses enfants : sa fille, "sa passion internationale" et son fils "qui a la chance de porter des baskets de marque" alors que ses propres parents n’ont jamais eu les moyens de lui en offrir.
"Comment tu veux que je transmette à mon fils ce que mon père ne m'a pas transmis ?", s’interroge-t-il, tout en prenant l’engagement de "s’organiser" si son fils se découvre homosexuel. "C’est l'amour de mes enfants qui prime ! Il faut encore le répéter... ".
"Quand j'ai des problèmes psychologiques, j'en parle à ma famille ou à mes amis. Je fais aussi mon auto-psy. Et surtout, je vous ai vous !", conclut-il, devant un public conquis.
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