L'empereur du Japon Hirohito en tenue traditionnelle le 10 novembre 1928 à la veille de son couronnement, ainsi que l'impératrice Nagako le jour du couronnement
L'empereur du Japon Akihito en tenue de cérémonie impériale
Photo datée du 2 mars 2019 d'un kimono porté par une suivante de la Cour lors d'une cérémonie impériale à Tokyo et exposé au musée du Kimono à Ome
Vue d'une maquette d'une cérémonie impériale de l'ère Heian, exposée au musée du Kimono à Ome, datée du 2 mars 2019
Japon: soies, sceptres et objets sacrés pour le nouvel empereur
L'empereur du Japon Hirohito en tenue traditionnelle le 10 novembre 1928 à la veille de son couronnement, ainsi que l'impératrice Nagako le jour du couronnement
L'empereur du Japon Akihito en tenue de cérémonie impériale
Photo datée du 2 mars 2019 d'un kimono porté par une suivante de la Cour lors d'une cérémonie impériale à Tokyo et exposé au musée du Kimono à Ome
Vue d'une maquette d'une cérémonie impériale de l'ère Heian, exposée au musée du Kimono à Ome, datée du 2 mars 2019
L'abdication le 30 avril de l'empereur du Japon, Akihito, et l'accession au trône de son fils Naruhito seront des événements on ne peut plus solennels et rituels, que refléteront de somptueux vêtements et symboles sacrés.
Voici quelques-uns des principaux éléments des costumes et objets que l'on pourra voir ou qui joueront un rôle dans les diverses cérémonies.
- Les vêtements du nouvel empereur -
Pour son arrivée sur le trône, le nouvel empereur portera un ensemble dit de style «sokutai». Cette tenue impériale rarement montrée de nos jours a pour pièce maîtresse une sorte de volumineuse chasuble de soie de couleur tabac aux très larges manches et cintrée à la taille.
Seul l'empereur porte cette couleur brun doré, les autres aristocrates arborant du noir, du rouge, du bleu ou d'autres couleurs selon leur rang.
Les habits de la cour impériale comportent souvent des motifs d'oiseaux, considérés dans les temps anciens comme des envoyés divins, et l'habit extérieur de l'empereur est orné d'un phoenix chinois mythologique, symbole de l'avènement de la paix.
Sous cet épais manteau, le souverain porte plusieurs vêtements, dont certains sont visibles car l'habit brun est rehaussé jusqu'à mi-mollet.
Au cours de la cérémonie, l'empereur et les autres hommes de l'aristocratie tiendront un «shaku» ou sceptre, une étroite planche de bois.
Par le passé, les courtisans y attachaient parfois une «antisèche» qui les aidait à ne pas se perdre dans un ensemble complexe de rituels.
Cette planchette est aussi un indicateur de l'état de concentration de son propriétaire. «Si vous avez la tête ailleurs ou les idées confuses, les autres s'en apercevront vite car votre +shaku+ va pencher», explique Tomitaro Hashimoto, professeur adjoint de Shinto à l'Université Reitaku.
Mais le clou de la tenue, c'est le «kanmuri», un couvre-chef noir à simple base plate surmontée d'une crête de 60 cm de hauteur.
- Et pour l'impératrice -
La nouvelle impératrice, Masako, portera un habit complexe connu du grand public sous le nom de «junihitoe» ou vêtement aux multiples couches.
«Cet ensemble, appelé sokutai (pour les hommes) ou junihitoe (pour les femmes) remonte à l'ère Heian» considérée comme un âge d'or de la culture japonaise, explique Keizo Suzuki, qui dirige un musée du kimono situé à la périphérie de Tokyo.
Il n'y a pas de règle quant au nombre de couches superposées. L'impératrice sortante Michiko en portait neuf lorsque son époux a succédé à son père.
L'habit de Michiko était dominé par un vaste kimono de cérémonie rouge, dont les manches et le bas sont visibles sous plusieurs couches de différentes longueurs, couvertes d'un manteau couleur crème aux revers et motifs mauves.
Les cheveux de Masako seront sculptés en une grande vague partant sur les côtés et vers le haut avec une sorte de tiare dorée.
- Objets sacrés -
Un rituel clé du passage d'un empereur à un autre est la transmission des «trois trésors sacrés», dont la légende raconte qu'ils sont bien plus que millénaires et ont été transmis à la lignée impériale par la déesse du soleil Amaterasu.
Ces trésors sont «Yata no Kagami», un miroir, «Kusanagi no Tsurugi», un sabre et «Yasakani no Magatama», un joyau non identifié.
La possession de ces trois trésors est considérée comme preuve essentielle de la légitimité de l'empereur, mais il n'en existe pas de photographies et même l'empereur ne peut les voir.
«Nous ne savons pas exactement à quoi ils ressemblent», observe Eiichi Miyashiro, spécialiste de la famille impériale au quotidien Asahi Shimbun.
Les trésors seront transmis le 1er mai au cours d'une cérémonie à laquelle le nouvel empereur participera en costume occidental et dont seront exclues les femmes.
Une réplique du sabre et le bijou d'origine seront présentés enveloppés dans un tissu. Ces deux objets sont gardés au palais à Tokyo ainsi qu'une réplique du miroir qui n'est pas utilisée pendant la cérémonie.
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