Actu people Kweku Adoboli, ancien "trader voyou" d'UBS, menacé d'expulsion

AFP

13.9.2018 - 18:04

L'ancien "trader voyou" Kweku Adoboli arrive au tribunal le 20 novembre 2012 à Londres
L'ancien "trader voyou" Kweku Adoboli arrive au tribunal le 20 novembre 2012 à Londres
Source: AFP/Archives

Kweku Adoboli, l'ancien trader de la banque suisse UBS condamné en 2012 à Londres pour une fraude géante, risque d'être expulsé vers le Ghana, ont averti jeudi ses soutiens.

Cet homme âgé de 38 ans avait été reconnu coupable en 2012 d'une fraude ayant coûté 2,3 milliards de dollars à UBS, la plus grosse affaire de ce type de l'histoire britannique, et condamné à sept ans de prison.

Il a effectué la moitié de sa peine avant d'être libéré en 2015.

Après avoir perdu plusieurs appels contre son expulsion, il est maintenant détenu dans l'attente de son expulsion vers le Ghana, où il est né, ont affirmé ses amis et son avocat.

Ils soulignent que l'ex-trader vit au Royaume-Uni depuis l'âge de 12 ans et que sa dernière visite au Ghana remonte à l'époque où il avait 4 ans.

Avec le soutien d'une centaine de parlementaires, ils militent pour que Kweku Adoboli reste au Royaume-Uni. Depuis sa libération, le trentenaire a œuvré pour améliorer la gouvernance et le respect des normes dans le secteur financier, affirment-ils.

"Il a toujours assumé avoir fait quelque chose de mal", a déclaré Hannah Bardell, députée de Livingston, près d'Edimbourg, en Ecosse, où vivait Kweku Adoboli. "Mais il est absolument clair qu'il faisait partie d'un système qui était complètement défaillant et qui est toujours défaillant", a-t-elle déclaré à la presse.

Kweku Adoboli a travaillé avec les universités de Stirling, Edimbourg et Liverpool et s'est également exprimé dans le Financial Times sur la manière dont les institutions financières peuvent mieux se protéger contre les risques.

"Si le gouvernement britannique veut vraiment réformer le secteur de la banque et de la finance, il y a quelqu'un avec qui il peut travailler", a déclaré Hannah Bardell.

Au cours de son procès en 2012, Kweku Adoboli avait affirmé que les cadres supérieurs d'UBS étaient parfaitement au courant de ses activités et l'avaient encouragé à prendre des risques pour faire gagner de l'argent à la banque.

Mais selon l'accusation, Kweku Adoboli avait dépassé les limites autorisées, afin de gonfler ses bonus et ses chances de promotion; il n'avait pas réussi à couvrir ses transactions et avait truqué ses dossiers.

Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Intérieur a refusé de commenter son cas mais un porte-parole a déclaré que "l'expulsion sera examinée pour tous les étrangers condamnés à la prison".

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