Des fans se recueillent pour les obsèques du chanteur ivoirien DJ Arafat au stade Félix Houphouet-Boigny d'Abidjan le 31 août 2019.
Le cercueil du chanteur ivoirien DJ Arafat est exposé au stade Félix Houphouet-Boigny pour des obsèques grandioses le 31 août 2019 à Abidjan.
Des proches du chanteur ivoirien DJ Arafat assistent à ses obsèques au stade Félix Houphouet-Boigny d'Abidjan, le 31 aoît 2019.
La Côte d'Ivoire dit adieu à son idole DJ Arafat
Des fans se recueillent pour les obsèques du chanteur ivoirien DJ Arafat au stade Félix Houphouet-Boigny d'Abidjan le 31 août 2019.
Le cercueil du chanteur ivoirien DJ Arafat est exposé au stade Félix Houphouet-Boigny pour des obsèques grandioses le 31 août 2019 à Abidjan.
Des proches du chanteur ivoirien DJ Arafat assistent à ses obsèques au stade Félix Houphouet-Boigny d'Abidjan, le 31 aoît 2019.
Des incidents ont troublé samedi à Abidjan l'hommage rendu par des dizaines de milliers de fans au chanteur ivoirien DJ Arafat, l'un des artistes les plus populaires d'Afrique de l'Ouest, mort dans un accident de moto à 33 ans.
Alors que la cérémonie d'hommage exceptionnelle, à la fois empreinte de joie et d'émotion, s'était déroulée sans problème toute la nuit dans le plus grand stade du pays, des fans ont gâché la fête au matin en ouvrant la tombe et le cercueil du chanteur peu après son inhumation.
Sur des photos et des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on pouvait voir une foule de jeunes, agités et vociférants qui prenaient en photo sa dépouille.
«Nous avons voulu voir le corps de notre idole avant la fermeture du tombeau», a expliqué un fan à un journaliste de l'AFP.
«C'est Yoro, c'est lui!«, a crié un autre fan, en référence au surnom «Yorobo» de DJ Arafat.
Les policiers qui surveillaient la tombe ont été débordés par la foule de ceux qui n'avaient pu suivre la cérémonie au stade, a expliqué une source policière.
La police est intervenue pour disperser la foule, faisant usage de gaz lacrymogène et a repris le contrôle des lieux. Plusieurs personnes ont été blessées, selon des témoins.
Auparavant, des échauffourées avaient éclaté aux abords du cimetière entre la police et des fans mécontents d'être tenus à l'écart de l'enterrement qui s'est déroulé dans l'intimité.
Vers midi, des troubles étaient toujours en cours à Adjamé, selon une source sécuritaire et un journaliste de l'AFP qui a vu des barricades et des pneus enflammés dans une artère menant au cimetière.
Lors de la nuit d'hommage musical au roi du «coupé-décalé», de nombreuses stars africaines ont chanté sur scène pour saluer sa mémoire: Davido, Sidiki Diabaté, Fally Ipupa, Serge Beynaud...
Vendredi soir, le ministre ivoirien de la Culture, Maurice Bandaman, avait décoré à titre posthume de l'ordre national du mérite culturel DJ Arafat, de son vrai nom Ange Didier Houon, «pour son immense contribution au rayonnement artistique» de la Côte d'Ivoire. La cérémonie, digne de funérailles nationales, a été payée par l'Etat ivoirien.
«Daishinkan», pour ses fans (en référence à un superhéros de BD), est mort le 12 août des suites d'un accident de moto à Abidjan. Sa musique au rythme endiablé, à la fois genre et attitude, est née en 2003 dans les boîtes de nuit ivoiriennes puis s'est popularisée dans toute l'Afrique.
Après une nuit de musique et de danse, la dépouille du chanteur est arrivée au stade Félix Houphouët-Boigny au lever du jour, pour un dernier adieu, saluée par les applaudissements de la foule.
Une grande émotion s'est emparée de l'assistance, de nombreux jeunes tombant en pleurs, alors que le cercueil était déposé sur un piédestal au centre de la pelouse.
- 'On a perdu un grand homme' -
«La cérémonie était super, émouvante. On a perdu un grand homme», a confié Raymonde Nguessan. «Arafat était ma vie, ma source d'inspiration», a déclaré Samuel Kablan, les larmes aux yeux.
6.500 hommes des forces de l'ordre avaient été déployés pour assurer la sécurité de la cérémonie, retransmise en direct par la radio-télévision publique et sur des écrans géants.
Né d'un père ingénieur du son réputé et d'une mère chanteuse, DJ Arafat s'était formé à la musique sur le tas. DJ dans les maquis (bars) de la rue Princesse à Yopougon, le grand lieu de la fête à Abidjan, il avait percé avec «Jonathan» en 2003, avant d'enchaîner les tubes pendant 15 ans: «Kpangor» (2005), Djessimidjeka (2012), Maplorly (2015), Dosabado (2018).
- Sur le trône du coupé-décalé -
Arafat a «révolutionné le coupé-décalé, en mélangeant les sons, les rythmes. Il s'est par exemple inspiré de musiques traditionnelles africaines, mais aussi de l'afrobeat nigérian, du rap, du baile funk brésilien. Il était aussi un danseur exceptionnel et a associé à sa musique des concepts de danse nouveaux», a expliqué Franck Alcide Kacou, directeur label d'Universal Music Africa (filiale de Vivendi), la compagnie qui produisait l'artiste depuis 2013.
«Il était l'artiste le plus influent d'Afrique de l'Ouest, avec une communauté de deux millions de fans sur Facebook». «Il commençait à percer en Europe et en Amérique, à toucher un public au-delà de la diaspora ivoirienne», selon M. Kacou. Sur son dernier album, «Renaissance», il avait invité des artistes internationaux tels que Maître Gims, Dadju, Davido et Fally Ipupa.
«Il est parti de rien, il a pris le trône du coupé-décalé. Vraiment ça c'est quelque chose qui motive les jeunes aujourd'hui, ceux qui n'ont rien», a témoigné une de ses fans, Olga Manou.
La star était parfois controversée, pour ses «clashes» sur les réseaux sociaux avec d'autres artistes ou pour ses déclarations homophobes.
«C'était une personnalité clivante. Il était très sensible, d'où ses réactions +sans filtre+. Mais c'étaient aussi des coups marketing», selon M. Kacou.
DJ Arafat avait été désigné «meilleur artiste de l'année» aux awards du coupé-décalé en 2016 et 2017. Il avait aussi été distingué en 2012 «meilleur artiste africain» au Kora Music Awards, des récompenses musicales panafricaines.
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