Insultée par Donald Trump La muse d'Hitchcock, Kim Novak, fête ses 85 ans

Rivière Virginie

13.2.2018

Il y a 60 ans, Kim Novak devenait célèbre dans le monde entier avec la sortie du film «Sueurs froides». Il y a bien longtemps que cette sympathique blonde d’Hollywood a quitté l’industrie cinématographique. À 85 ans, elle prend position dans le débat #MeToo.

Sexy, blonde et froide, voici la recette du succès de Kim Novak, «la Sharon Stone des années 50». Les grands pontes d’Hollywood ont élevé la jeune mannequin au rang de déesse sexy, avant qu’elle ne devienne inoubliable grâce à Alfred Hitchcock et au film «Sueurs froides» (1958). Mais cette carrière glamour avait sa part d’ombre. Peu avant son 85e anniversaire, Kim Novak a révélé avoir été elle aussi une victime «MeToo», rejoignant la cohorte grandissante de femmes victimes de sexisme et d’abus.

Fin décembre, Kim Novak a révélé sur sa page Facebook être elle aussi touchée par ces débats qui font rage dans le monde entier, sur fond d’accusations de harcèlement sexuel. Elle n’a jamais vraiment digéré «tous ces sentiments sombres» de ses années de gloire. Aujourd’hui, elle a peint cette douleur, créant une représentation «de l’âme». L’œuvre, le portrait d’une femme à côté du profil d’un homme menaçant, est intitulée «L’heure des comptes».

Kim Novak, qui fête son 85e anniversaire ce mardi 13 février s’est depuis longtemps éloignée de l’industrie du rêve. «Ils voulaient que je change complètement», raconte l’actrice à propos de ses années hollywoodiennes. Elle voulait éviter, comme tant d’autres stars, de traverser les crises ou de connaître une fin tragique, a-t-elle écrit sur son site web.

Se rebellant contre la récupération des studios, elle a fui dans la région californienne reculée de Big Sur, puis encore plus loin au nord, dans l’État voisin de l’Oregon. Elle vit depuis les années 1980 dans un ranch avec son second époux, un vétérinaire. Elle a pour hobbies la peinture, les animaux et la nature, et elle publie ses peintures sur Facebook, ainsi que des photos de son mari à cheval.

De mannequin à star de cinéma

Marilyn Pauline Novak naît en 1933 à Chicago de parents tchèques. Elle travaille brièvement comme mannequin à Hollywood, avant de décrocher à 20 ans son premier rôle dans «French Line» aux côtés de Jane Russell.

Harry Cohn, le puissant directeur des studios Columbia, découvre la blonde et en fait une star. Il voulait qu’elle prenne le nom de scène Kit Marlowe, elle accepte Kim, mais garde son nom de famille. Elle accède vite au statut de star grâce à des succès comme «L’Homme au bras d’or» et «Picnic».

En 1956, Kim Novak est la jeune découverte du Festival du film de Cannes. Âgée de 24 ans, elle joue un mystérieux double rôle dans le thriller sombre d’Hitchcock, «Sueurs froides». Aux côtés de James Stewart, elle donne la chair de poule à un million de spectateurs.

Elle s’essaie à la comédie pour Billy Wilder dans «Embrasse-moi, idiot», puis se rend à Berlin en 1978 pour le tournage du film «C’est mon gigolo». En 1997, elle se rend à la Berlinale pour recevoir un Ours d’or pour sa carrière.

Elle n’apparaît plus que très rarement à Hollywood, comme en 2012, lorsqu’elle a moulé des empreintes de ses mains dans le ciment frais sur le parvis du théâtre chinois historique, comme avant elle Charlie Chaplin, Frank Sinatra, Clark Gable et Marilyn Monroe.

Insultée par Donald Trump

Deux ans plus tard, à 81 ans, elle envisage de refuser l’invitation au gala des Oscars, avant de consentir à monter sur scène pour remettre un trophée. Son apparence, et surtout son visage aussi rigide qu’un masque, a déclenché une avalanche de commentaires sur Internet. «Kim devrait poursuivre son chirurgien esthétique en justice», a alors écrit Donald Trump, futur président des États-Unis, dans un tweet publié lors de la nuit des Oscars en 2014.

Kim Novak a pris la parole quelques semaines plus tard. «Je sais bien ce que Donald Trump et d’autres ont dit», a-t-elle publié sur Facebook dans un message intitulé «Oscar Bullying» (les moqueries des Oscars). Elle a admis s’être fait faire des injections pour paraître plus belle, mais elle a été fortement blessée par les commentaires négatifs. Quelques décennies plus tôt, craquant sous la pression d’Hollywood, elle avait quitté l’industrie cinématographique plutôt que de se battre contre les harceleurs. Aujourd’hui, elle n’a plus envie de se taire.

Ce n’est qu’un an plus tard, en 2015, après avoir annoncé sa candidature à la Maison-Blanche, que Donald Trump a fait marche arrière. Dans une interview accordée au «New York Times», il a déclaré qu’il n’aurait pas dû poster ce tweet. Si pour lui, c’était une plaisanterie, ce genre de remarque peut s’avérer blessant. Dans l’émission «Inside Edition», Kim Novak a déclaré accepter ses excuses. Précisant toutefois : «C’est dommage que les harceleurs ne réfléchissent pas avant d’ouvrir la bouche.» L’animateur lui a demandé si elle voterait pour Donald Trump. «Vous vous fichez de moi? Mon Dieu, non!», a affirmé Kim Novak.

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