Actu people Lily Allen : l'industrie du disque n'est toujours pas #MeToo

Lily Allen n'est pas convaincue que le mouvement #MeToo ait encore touché l'industrie de la musique. Dans une interview pour New Statesman, elle a expliqué pourquoi il est plus difficile de résoudre ce problème dans le milieu de la musique que dans le cinéma.

Lily Allen affirme qu'il est difficile de résoudre le problème du harcèlement sexuel dans l'industrie de la musique parce qu'il n'y a personne à qui demander de l'aide. « C'est probablement parce que nous sommes tous dans des contrats à long terme, a-t-elle expliqué à New Statesman. Il n'y a pas de place pour les RH (ressources humaines) parce que tout le monde travaille à son compte, vous ne pouvez pas aller à la maison de disques, personne ne s'occupe de vous, la direction ne s'occupe pas de vous, vous êtes seule. »

La chanteuse britannique pense aussi que l'usage de drogues et d'alcool font du harcèlement dans l'industrie de la musique un problème encore plus difficile à gérer, car les victimes et leurs assaillants sont soit sous l'effet des drogues, soit en état d'ébriété. « Je pense que la culture dans la musique est, que cela nous plaise ou non, basée sur l'alcool et la drogue, a-t-elle ajouté. Dès la création de musique en studio, les gens veulent se détendre et boire, se mettre dans l'ambiance d'écriture, jusqu'au moment de se produire en live. Ce qui marche, c'est l'alcool. (…) Les gens ont l'impression qu'ils peuvent faire certaines choses et s'en tirer sans problèmes parce qu'il y a beaucoup d'alcool autour d'eux et qu'on peut blâmer l'alcool plutôt que les individus. Des deux côtés, je pense que les femmes se disent parfois : "Oh, je ne peux pas m'acquitter de mes responsabilités parce que j'ai bu".»

La star de 33 ans a déjà montré son scepticisme vis-à-vis du mouvement #MeToo, affirmant qu'il ne semble pas que tout le monde le prenne au sérieux. « Personne ne change, a-t-elle déclaré dans une interview accordée à Vice en mars dernier. Tout le monde dit : "Cela m'est arrivé, c'est vraiment affreux", (mais) qu'est-ce qu'il se passe après, oh oui, on dénonce et on montre du doigt : "Oh non, oh mon dieu, vous avez été nommé sur Twitter''. Cela ne changera rien à ce qu'il s'est passé. »