PortraitMeghan Markle, de l'exil retentissant au drame intime
25.11.2020
Son exil fracassant de la famille royale britannique avec son mari, le prince Harry, avait fait couler beaucoup d'encre. C'est cette fois un drame personnel qui braque les projecteurs sur l'ex-actrice américaine Meghan Markle et la conduit à faire bouger les lignes de la royauté.
«Une immense peine»
«J'ai su, au moment où je serrais fort mon premier enfant dans mes bras, que j'étais en train de perdre le second», une fausse couche ayant causé «une immense peine», a confié la duchesse de Sussex, 39 ans, déjà mère d'un petit Archie de bientôt 19 mois.
Une révélation très personnelle et assumée, publiée par le New York Times avec la volonté de briser un tabou pour celle qui, avec le prince Harry, 36 ans, affiche à l'inverse une volonté acharnée de défendre son intimité des indiscrétions des tabloïds.
C'était en juillet, quelques mois après l'installation de Harry et Meghan en Californie (Etats-Unis) où elle a grandi, après un crochet par le Canada, animés justement par le désir de préserver leur vie privée.
Harry, sixième dans l'ordre de succession à la couronne britannique, avait fait de la pression des médias sur son couple la raison principale de sa rupture avec famille royale, un coup de tonnerre annoncé en janvier et effectif depuis avril, qui a tourné à la crise pour la royauté britannique.
Des ancêtres esclaves
L'Américaine aux longs cheveux de jais s'est fait connaître avec le rôle de Rachel Zane dans la série juridique américaine Suits, tout en faisant parler d'elle en dehors de l'écran. Elle a notamment défendu la cause des femmes auprès des Nations unies.
Rachel Meghan Markle est née le 4 août 1981 de l'union de Thomas Markle, éclairagiste à succès à la télévision américaine, et Doria Ragland, assistante sociale et professeure de yoga. Du côté de sa mère, elle compte parmi ses ancêtres des esclaves qui travaillaient dans les plantations de coton en Géorgie.
Ses parents se sont séparés quand elle avait deux ans. Meghan n'a plus de liens depuis des années avec son demi-frère et sa demi-sœur, plus âgés.
Elle a fréquenté une école catholique pour filles. A 11 ans, elle écrit une lettre au groupe américain de produits ménagers et cosmétiques Procter and Gamble pour lui demander de modifier une publicité qu'elle trouve sexiste et réussit à le convaincre.
Elle étudie le théâtre et les relations internationales, effectue un stage de six semaines en tant qu'attachée de presse à l'ambassade américaine en Argentine. Pour son chef à Buenos Aires, «elle avait tout ce qu'il faut pour être une diplomate de talent».
En 2011, elle épouse en premières noces Trevor Engelson, un producteur de films, mais leur mariage s'effondre deux ans plus tard, ne résistant pas à l'éloignement de Meghan, en tournage à Toronto.
Bouffée d'air frais
C'est en juillet 2016 qu'elle rencontre Harry, à Londres, à travers une amie commune. Leur histoire d'amour décolle rapidement.
Métisse et divorcée, ardente féministe, Meghan avait initialement été perçue comme une bouffée d'air frais pour la famille royale britannique. Mais en épousant Harry lors d'un mariage fastueux, diffusé par les télévisions du monde entier le 19 mai 2018, elle s'est aussi unie aux traditions séculaires et rigides de la famille royale et n'a pas caché s'y sentir mal à l'aise et peu soutenue.
«Très déterminée» et «très ambitieuse», Meghan est fascinée par la mère du prince Harry, Diana, «pas seulement pour son style mais pour son engagement humanitaire», dit d'elle le chroniqueur royal Andrew Morton, qui lui a consacré une biographie.
L'éloignement du Royaume-Uni ne calme pas l'appétit médiatique pour le couple, qui ne sort généralement de sa réserve que pour défendre des causes qui lui sont chères, comme la lutte contre le racisme ou la santé mentale. La relation conflictuelle de Meghan avec son père Thomas Markle, notamment, continue de faire les choux gras des tabloïds.
Accusés de vouloir tirer profit de leur célébrité sans assumer les aspects protocolaires de la famille royale, Harry et Meghan troquent aux Etats-Unis leur titre d'altesses royales pour celui de producteur, en signant un juteux contrat estimé à plus de 100 millions de dollars avec la plateforme de vidéo à la demande Netflix.