Le mannequin et artiste Rick Genest, alias Zombie Boy, le 19 janvier 2011 à Paris
Rick Genest, le 19 janvier 2011 lors d'un défilé de Thierry Mugler
Mort de Zombie Boy, le mannequin tatoué de la tête aux pieds
Le mannequin et artiste Rick Genest, alias Zombie Boy, le 19 janvier 2011 à Paris
Rick Genest, le 19 janvier 2011 lors d'un défilé de Thierry Mugler
Le mannequin canadien Zombie Boy, mort à 32 ans, avait acquis une notoriété planétaire grâce à de spectaculaires tatouages sur l'ensemble du corps qui lui ont valu de défiler pour de grands couturiers et d'apparaître dans un clip de Lady Gaga.
Zombie Boy, de son vrai nom Rick Genest, a été retrouvé sans vie dans sa ville d'origine, Montréal, mercredi après-midi, selon son agence Dulcedo Management.
La cause du décès n'a pas été précisée, mais selon plusieurs médias canadiens ou la chanteuse Lady Gaga, le mannequin s'est donné la mort. Une version non confirmée par la police, ni par l'agence de mannequins qui appelle à la prudence.
"La qualification de sa mort reste encore à établir, contrairement à ce que rapportent certains médias", souligne Dulcedo Management sur sa page Facebook.
Le bureau du coroner --magistrat chargé d'enquêter sur les décès suspects-- a annoncé vendredi sur Twitter qu'une enquête avait été lancée.
"Les résultats des analyses toxicologiques ne sont pas connus. Le coroner présentera ses conclusions au terme de son investigation", a-t-il précisé.
Selon plusieurs médias, le mannequin souffrait de problèmes de santé mentale.
Lady Gaga, aux côtés de laquelle il était apparu dans le clip "Born This Way", s'est dite "accablée" par sa mort.
"Le suicide de l'ami Rick Genest, Zombie Boy est plus que dévastateur. Nous devons faire davantage pour changer la culture, mettre la santé mentale au premier plan et supprimer la stigmatisation qui fait qu'on ne peut pas en parler", a-t-elle réagi sur Twitter.
Le styliste de la chanteuse, Nicola Formichetti, qui avait repéré le mannequin lorsqu'il était directeur artistique de Thierry Mugler, a "le coeur brisé".
L'agence qui gérait la carrière du mannequin a salué la mémoire d'une "icône de la scène artistique et du monde de la mode".
- Tumeur -
Rick Genest est né et a grandi dans la banlieue de Montréal.
A 15 ans, il est opéré d'une tumeur au cerveau, raconte la presse canadienne. Un an plus tard, il se fait faire son premier tatouage sur l'épaule gauche, fréquente les milieux punks, vit souvent à la dure, dans la rue ou dans des squats, racontait l'artiste sur son site internet.
Quelques années plus tard, 90% de son corps sera couvert de tatouages, tendance "Zombie": tête de mort sur le visage, cerveau dessiné sur le crâne, ainsi que divers os et autres insectes mangeurs de chair.
Cette passion dévorante lui vaudra même deux citations insolites au Livre Guinness des records en 2011: plus grand nombre d'insectes et d'os humains tatoués sur un corps.
"Les Zombies, pour beaucoup de gens, représentent une xénophobie envahissante. Dans ma vie, j'ai souvent été rejeté, détesté ou incompris", témoignait le mannequin dans un entretien au magazine Wonderland en 2012.
Son look décalé et provocateur attirera progressivement l'attention du monde de la publicité, de la mode et du showbiz.
En 2011, son apparition dans le clip "Born this way" lui donne une notoriété internationale.
De Paris à Milan, de Berlin à New York, le mannequin multiplie les défilés de mode, notamment pour Thierry Mugler ou pour la collection de prêt-à-porter du chanteur Jay-Z.
En 2012, il apparaît dans une publicité de L'Oréal devenue virale sur les réseaux sociaux, et qui fera grossir sa cohorte de "followers" dans le monde entier (près d'un million d'abonnés à sa page Facebook).
En 2013, il figure également au générique du film "47 Ronin" avec Keanu Reeves.
Son double de cire est exposé au musée Grévin de Montréal. L'artiste britannique Marc Quinn devrait même créer une sculpture de bronze de 3,5 mètres de hauteur de Rick Genest qui doit être exposée au Musée des Sciences de Londres l'an prochain, rapportent plusieurs médias.
"Je le trouve plutôt incroyable", expliquait Marc Quinn en mars dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian. "C'est un artiste. Son oeuvre, c'est lui-même".
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