La réalisateur Alfonso Cuaron pose avec le Lion d'Or du meilleur film qu'il a remporté pour "Roma" au Festival de Venise le 8 septembre 2018
William Dafoe a reçu le prix d'interprétation masculine au Festival de Venise le 8 septembre 2018
L'actrice Olivia Coleman, prix d'interprétation féminine au Festival de Venise le 8 septembre 2018
L'Australienne Jennifer Kent, fait un discours après avoir reçu le Prix spécial du jury pour "The Nightingale" au Festival de Venise le 8 septembre 2018
Jacques Audiard à Toronto le 8 septembre 2018
Mostra de Venise: Le Mexique intime d'Alfonso Cuaron reçoit le Lion d'Or
La réalisateur Alfonso Cuaron pose avec le Lion d'Or du meilleur film qu'il a remporté pour "Roma" au Festival de Venise le 8 septembre 2018
William Dafoe a reçu le prix d'interprétation masculine au Festival de Venise le 8 septembre 2018
L'actrice Olivia Coleman, prix d'interprétation féminine au Festival de Venise le 8 septembre 2018
L'Australienne Jennifer Kent, fait un discours après avoir reçu le Prix spécial du jury pour "The Nightingale" au Festival de Venise le 8 septembre 2018
Jacques Audiard à Toronto le 8 septembre 2018
Le film "Roma" d'Alfonso Cuaron, distribué par Netflix, a reçu samedi sans surprise le Lion d'or de la 75e Mostra de Venise, qui récompense le film le plus personnel du réalisateur mexicain.
Récit aux accents autobiographiques, "Roma", qui raconte l'histoire de deux femmes de conditions sociales différentes dans le Mexico des années 1970, a eu les faveurs des critiques tout au long de la Mostra.
"Aujourd'hui est l'anniversaire de Liba, la femme qui a inspiré le rôle de Cleo (l'héroïne du film), ce sera un cadeau d'anniversaire", a déclaré Alfonso Cuaron en recevant son prix pour ce film intime et émouvant tiré de ses souvenirs d'enfance.
"Ce prix est le témoignage de mon amour pour toi Liba, et pour mon pays", a ajouté le cinéaste oscarisé en 2013 pour son épopée spatiale "Gravity".
Compatriote d'Alfonso Cuaron, le président du jury, Guillermo del Toro, a assuré que la décision d'attribuer le Lion d'Or à "Roma" avait été "unanime par neuf (jurés) à zéro".
"Le film de Cuaron dit que pour comprendre le présent, il faut appréhender le passé", a ajouté en conférence de presse le cinéaste qui avait lui même reçu la récompense suprême à Venise l'an passé avec "La Forme de l'eau". Le film lui avait valu les oscars du meilleur film et du meilleur réalisateur dans la foulée.
- 'Poursuite d'un processus' -
De l'avis des professionnels, l'attribution d'un Lion d'Or à un film diffusé par Netflix marque une étape importante dans l'histoire des festivals (deux autres films en compétition étaient produits par le géant américain du streaming).
"Neflix n'est pas la fin du cinéma, c'est la poursuite d'un processus qui a commencé il y a un siècle", a déclaré Guillermo del Toro.
La Mostra a attribué les prix d'interprétation masculine à l'Américain Willem Dafoe, qui campe un Vincent Van Gogh troublant de ressemblance dans "At Eternity's Gate" de l'Américain Julian Schnabel.
Son équivalent féminin est allé à la Britannique Olivia Coleman, reine Anne d'Angleterre entre humour et hystérie dans "The Favourite", du Grec Yorgos Lanthimos.
"Je suis tombée amoureuse de votre ville et je suis honorée que votre ville soit tombée amoureuse de notre film. Grazie mille!", a lancé l'actrice.
Le Lion d'Argent de la meilleure mise en scène va au Français Jacques Audiard pour son premier western, "Les Frères Sisters". Le prix du meilleur scénario revient aux Américains Joel et Ethan Coen pour un autre western, plein d'humour et d'ironie, "The Ballad of Buster Scruggs".
Seule réalisatrice en compétition, l'Australienne Jennifer Kent, a reçu le prix spécial du jury pour "The Nightingale", qui suit le parcours d'une femme vengeresse dans la Tasmanie colonisée par les Britannique au XIXe siècle.
- Appel aux femmes -
"Je veux dire à toutes les femmes là dehors, qui veulent faire des films, de les faire parce qu'on a besoin de vous", a déclaré la cinéaste. Son jeune interprète d'origine aborigène, Baykali Ganambarr, a obtenu le prix Prix Marcello-Mastroianni du meilleur espoir.
Riche en portraits de fortes femmes, en films de genre (historiques, westerns, horreur), en remakes, cette 75e Mostra a aussi proposé des récits consacrés aux fléaux de notre époque comme le terrorisme ou le fanatisme.
De l'avis de nombreux professionnels, la Mostra a retrouvé le lustre et le prestige qu'elle avait perdus pour se positionner comme le premier concurrent de Cannes, et la voie royale vers les Oscars.
Une nouvelle vitalité due aux organisateurs (et à son directeur Alberto Barbera) qui ont su trouver le juste équilibre entre grosses productions américaines grand public, film de genre et œuvres à tonalité plus personnelle.
Mais cette année le plus vieux festival de cinéma du monde n'a pas été épargné par les polémiques, celle concernant la faible représentation féminine dans la sélection (une seule réalisatrice contre 21 cinéastes) étant la plus récurrente.
La critique la plus dure est venue de Jacques Audiard, qui s'est dit "surpris" de ce déséquilibre, et a dénoncé l'absence de femmes à la tête des festivals de cinéma, de même que "l'opacité" au sein des comités de sélection.
Les dirigeants de la Mostra, comme d'autres patrons de festivals avant eux, ont signé une charte les engageant à plus d'égalité hommes-femmes et de transparence dans son organisation.
Les stars n'ont pas manqué sur le tapis rouge vénitien où ont notamment défilé la popstar Lady Gaga (venue présenter hors compétition le remake de "A Star Is Born"), Natalie Portman, Emma Stone, Dakota Johnson ou Ryan Gosling.
Cette 75e édition a décerné un Lion d'Or pour l'ensemble de leur carrière à l'actrice britannique Vanessa Redgrave (81 ans) et au réalisateur canadien David Cronenberg (75 ans).
Retour à la page d'accueil