«La Soif de honte»«J’ai été violé» : Nicolas Bedos raconte sa vérité dans un livre coup de poing
Barman Nicolas
30.4.2025
Après sa condamnation pour agressions sexuelles, Nicolas Bedos revient avec un récit aussi intime que dérangeant. Dans La Soif de honte, à paraître le 7 mai, le réalisateur et écrivain se confronte à ses démons, lève le voile sur un viol qu’il dit avoir subi et tente de comprendre ses propres dérives, sans chercher ni l’excuse ni la rédemption.
Si Nicolas Bedos a décidé de partager son histoire, ce n'est pas pour excuser ou mettre en balance ce pour quoi il a été jugé, mais pour essayer de dépasser le traumatisme.
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30.04.2025, 15:06
30.04.2025, 15:12
Barman Nicolas
Le fils de Guy Bedos a vu sa brillante carrière stoppée après avoir été condamné à un an de prison, dont six mois ferme aménagés sous bracelet électronique en octobre 2024 pour agressions sexuelles.
Egalement condamné à une obligation de soins, le réalisateur de Monsieur & Madame Adelman a plongé dans son propre parcours et ses blessures en se mettant à l'écriture.
«Je ne savais pas que ça s'appelait un viol»
Son livre, La Soif de honte, sortira le 7 mai prochain aux Éditions de l'Observatoire. Dans ce texte intime, dans lequel il évoque avec son style provocateur ses nombreuses dérives et n'hésite pas à se traiter de « connard », Nicolas Bedos a mis des mots sur un secret qu'il a longtemps scellé : une agression sexuelle qu'il a subie, et qu'il accepte aujourd'hui de qualifier de viol.
« Alors, j'avais conscience d'avoir été agressé sexuellement et des répercussions que ça avait eu sur ma psyché, mais je ne savais pas que ça s'appelait un viol. Si j'en parle dans le livre, c'est parce que cette période très glauque de ma vie, les humiliations que j'ai subies, s'inscrivent dans cette fameuse soif de honte », explique-t-il au Point, qui publie des extraits du livre et auquel il a accordé un grand entretien.
«Je comprends un peu mieux certaines de mes failles»
S'il a décidé de partager son histoire, ce n'est pas pour excuser ou mettre en balance ce pour quoi il a été jugé, mais pour essayer de dépasser le traumatisme.
« Il n'y a pas de résilience sans récit, et pas de récit sans douleur. Mais je suis très clair, je ne m'en sers pas comme d'un bouclier. Je ne dis pas : «J'ai souffert, donc je suis excusé». Je dis : «J'ai souffert, donc je comprends un peu mieux certaines de mes failles» , dit-il.
«À tort ou à raison, j'estime qu'il a payé »
Sur son statut de victime, dans son interview, il indique : « J'estime, dans ce cas précis, avoir une part de responsabilité. Je suis une victime, oui, mais pas seulement, et je l'explique dans le livre ».
S'il n'a jamais porté plainte contre son agresseur, qui n'est pas nommé, Nicolas Bedos explique ne l'avoir « jamais envisagé ». Et il en donne les raisons. « Pas par peur, ni par loyauté, mais parce que ça n'a jamais été ma démarche. Il se trouve que cette personne, très admirée à l'époque, a vu sa vie sombrer de manière assez tragique par la suite. À tort ou à raison, j'estime qu'il a payé », a déclaré Nicolas Bedos.
Nicolas Bedos condamné à six mois sous bracelet électronique
L'acteur et réalisateur Nicolas Bedos a été condamné mardi à Paris à un an de prison dont six mois avec sursis probatoire et à une obligation de soins pour des agressions sexuelles sur deux femmes en 2023, une décision dont il va faire appel.