(Cover) - FR Showbiz - Patti Smith s’est rappelée les derniers jours de son amitié avec Sam Shepard. Le comédien et dramaturge a disparu le 27 juillet des suites d’une maladie contre laquelle il luttait secrètement chez lui, dans le Kentucky. C’est en début de semaine que l’annonce de sa mort a été rendue publique, et mardi, le New Yorker a publié une tribune signée par Patti Smith, une amie et collaboratrice de longue date de Sam Shepard.
Intitulé My Buddy (ndlr : Mon Pote), le long papier revient sur la relation que la chanteuse entretenait avec son ami et bref amant, qu’elle appelait régulièrement quand elle était sur la route, pour prendre des nouvelles et évoquer « des auteurs et leurs livres ». Ils se croisaient souvent, dans différentes villes autour du monde et Sam Shepard avait déjà promis à Patti Smith, qui avait co-signé sa pièce Cowboy Mouth en 1971, de lui montrer toute la beauté du paysage américain. « Sam m’avait un jour promis qu’il me montrerait les paysages du Sud Ouest, parce que malgré mes nombreux voyages, j’ai assez peu vu notre propre pays, a-t-elle écrit. Mais Sam avait d’autres cartes à jouer, et il a dû faire avec une maladie débilitante. Il a fini par ne plus décrocher, puis il est parti. »
La chanteuse a commencé à régulièrement rendre visite à son ami chez lui, où il continuait à écrire malgré la maladie. « A partir de là, je lui ai rendu visite, nous lisions, nous discutions, mais surtout, nous travaillions, a-t-elle ajouté. Pour achever son dernier manuscrit, il avait courageusement puisé dans des ressources mentales pour affronter les défis que le destin lui opposait. » Patti Smith s’est ensuite souvenue que Sam Shepard s’était excusé de ne pas pouvoir tenir sa promesse de voyage. « Alors que nous écrivions un passage à propos des paysages de l’ouest, il m’a regardé et m’a dit, ”Je suis désolé ! Je ne peux pas t’y emmener”. J’ai simplement souri, parce que quelque part, il l’avait déjà fait. Sans mot, les yeux fermés, nous avons vagabondé à travers le désert américain qui déroulait devant nous ses nombreuses couleurs… »
Enfin, Patti Smith a raconté qu’elle était en Europe quand elle a appris la disparition de son ami, mais elle était rassurée de savoir que sa mort avait été paisible. « Sam est allé se coucher. Il s’est allongé et s’est endormi d’un sommeil noble. Stoïque. Un sommeil qui l’a mené à une issue aveugle, là où l’amour se mêlait à l’air. La pluie tombait lors de son dernier souffle, calmement, comme il l’aurait voulu. Sam était un homme discret. J’en ai connu quelques-uns. Il faut les laisser faire comme ils l’entendent, même à la fin », a fini par écrire Patti Smith.
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