Il y a 50 ans, la princesse Anne, fille de la reine, a failli être victime d'une prise d'otages. Bien que la protection rapprochée ait été peu professionnelle, la tentative a échoué. Principalement grâce à un ancien boxeur.
La princesse Anne est la seule fille de la reine Elizabeth II.
La princesse Anne au chevet de son garde du corps James Beaton, blessé après la tentative d'enlèvement.
La princesse Anne serait restée étonnamment calme lorsqu'on a essayé de l'enlever il y a 50 ans. Elle aurait lancé au ravisseur: «Va-t-en, espèce d'idiot!», affirme un témoin oculaire.
La princesse Anne est la seule fille de la reine Elizabeth II.
La princesse Anne au chevet de son garde du corps James Beaton, blessé après la tentative d'enlèvement.
La princesse Anne serait restée étonnamment calme lorsqu'on a essayé de l'enlever il y a 50 ans. Elle aurait lancé au ravisseur: «Va-t-en, espèce d'idiot!», affirme un témoin oculaire.
Le soir du 20 mars 1974, une limousine de luxe portant l'emblème royal sur le toit roule sur la grande avenue The Mall à Londres en direction du palais de Buckingham. Sur la banquette arrière se trouvent la princesse Anne, fille de la reine, alors âgée de 23 ans, et son mari de l'époque, l'officier Mark Phillips, âgé de 25 ans.
Ce n'est que l'année précédente que le couple s'est marié en grande pompe. Peu avant qu'ils n'atteignent leur destination, une Ford Escort blanche surgit, dépasse la limousine royale et la force à s'arrêter. Un homme armé en sort. Il s'en prend à la princesse Anne. Il veut l'enlever pour lui extorquer une rançon de plusieurs millions.
Et il ne plaisante pas. Il abat quatre hommes qui se mettent en travers de son chemin: le garde du corps, le chauffeur, un policier accouru et un journaliste qui passe par hasard dans un taxi et décide d'intervenir.
«Va-t-en, espèce d'idiot !»
La princesse Anne reste étonnamment calme pendant tout l'incident. Selon un témoin oculaire, elle aurait dit au ravisseur qui voulait la faire sortir du véhicule : «Go away, you silly man» (Va-t-en, espèce d'idiot).
La seule fille de la reine Elizabeth II a conservé jusqu'à aujourd'hui son image de princesse «no-nonsense». La sœur du roi Charles III, aujourd'hui âgée de 73 ans, est considérée comme extrêmement consciencieuse et, peut-être plus important encore, exempte de scandales.
La princesse stoïque et son mari se livrent alors à une sorte de bras de fer avec l'homme armé - le ravisseur tire sur son bras, son mari résiste. En même temps, le couple tente de dissuader le ravisseur de son projet. Ils n'y parviennent pas, mais gagnent au moins du temps.
Deux coups de poing, point final
Seul un ancien boxeur parvient à arrêter le ravisseur. Ronnie Russel, un homme issu de la classe ouvrière, qui s'entraînait dans un club de boxe de l'est de Londres. Ce soir-là, il passe devant le lieu de l'incident en rentrant du travail.
L'homme, alors âgé de 28 ans, parvient à s'approcher du malfrat et lui assène deux coups de poing qui l'assomment aussitôt. À ce moment-là, d'autres policiers arrivent, maîtrisent et arrêtent l'agresseur.
L'incident a réveillé Buckingham: il est clair que le risque d'un attentat contre la famille royale avait été considérablement sous-estimé jusque-là. D'autant plus qu'une guerre civile sanglante fait alors rage en Irlande du Nord entre les royalistes et les partisans d'une séparation de cette partie du pays du Royaume-Uni.
«La protection rapprochée royale était une affaire assez amateure lorsque j'étais au palais de Buckingham», déclare Dick Ellis, ancien responsable de la protection rapprochée de la famille royale, dans un documentaire de la chaîne de télévision britannique «Channel 4» à l'occasion du 50e anniversaire de la tentative d'enlèvement.
Désormais, les coûts de la sécurité de la famille royale sont estimés à environ 100 millions de livres par an (soit environ 117 millions de francs suisses), selon la chaîne.
Le prince Harry, qui a quitté le cercle restreint de la famille royale, est actuellement en conflit juridique avec le ministère britannique de l'Intérieur, car il ne doit plus bénéficier par défaut de la même protection policière que les autres membres de la famille royale lors de ses visites dans son pays.
Harry, qui vit avec son épouse la duchesse Meghan et leurs deux enfants Archie et Lilibet dans l'Etat américain de Californie, a récemment essuyé une défaite dans la procédure, mais veut faire appel.
L'ex-boxeur vend sa médaille
Les quatre hommes blessés par balle lors de la tentative d'enlèvement de la princesse Anne survivent tous miraculeusement. Des semaines plus tard, ils sont décorés de médailles lors d'une cérémonie au palais. L'ex-boxeur a aussi eu sa breloque: «Cette médaille est le remerciement de la reine d'Angleterre, je veux vous remercier en tant que mère d'Anne», tels ont été les mots de la reine lorsqu'elle lui a épinglé la médaille George, se souvient Ronnie Russel.
Il s'est depuis séparé de ce souvenir. En 2020, il a vendu la médaille aux enchères, accompagnée d'une lettre du siège du gouvernement, 10 Downing Street, contenant le communiqué sur l'hommage, un télégramme de la princesse Anne et une lettre du chef de Scotland Yard. Avec les 50'000 livres obtenues, il voulait notamment laisser de l'argent pour ses funérailles.
Le kidnappeur, lui, a été placé en hôpital psychiatrique fermé pour une durée indéterminée. Ses motivations n'ont jamais été très claires. Il semble toutefois que ce ne soit pas l'argent à proprement parler: l'homme, qui souffre de troubles psychiques, souhaitait que la rançon de trois millions de livres sterling soit versée au NHS, le service de santé publique, afin d'améliorer l'équipement des hôpitaux psychiatriques.
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13.03.2024