Carnet noir Décès de Philippe Pozzo di Borgo qui a inspiré le film «Intouchables»

Philippe Pozzo di Borgo, aristocrate et homme d'affaires français devenu tétraplégique et dont l'histoire a inspiré «Intouchables», l'un des plus grands succès du cinéma français, est décédé, a annoncé vendredi à l'AFP un des réalisateurs du film, adapté notamment aux Etats-Unis sous le titre «The Upside». Il avait 72 ans.

Décès de Philippe Pozzo di Borgo qui a inspiré le film «Intouchables» - Gallery

Philippe Pozzo di Borgo et l'acteur François Cluzet, qui interprète son rôle dans le film "Intouchables", au Festival international du Film de Marrakech, le 10 décembre 2011 au Maroc

L'aristocrate et homme d'affaires Philippe Pozzo di Borgo, le 4 décembre 2012 à Berlin

Philippe Pozzo di Borgo à Essaouira, le 17 décembre 2011 au Maroc

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Philippe Pozzo di Borgo et l'acteur François Cluzet, qui interprète son rôle dans le film "Intouchables", au Festival international du Film de Marrakech, le 10 décembre 2011 au Maroc

L'aristocrate et homme d'affaires Philippe Pozzo di Borgo, le 4 décembre 2012 à Berlin

Philippe Pozzo di Borgo à Essaouira, le 17 décembre 2011 au Maroc

«Il est décédé hier soir à Marrakech», a déclaré à l'AFP Eric Toledano, réalisateur avec Olivier Nakache d'«Intouchables», sorti en 2011. «C'est un choc et c'est surtout une immense tristesse parce que c'est une relation qui a une longévité incroyable», a ajouté le réalisateur.

Vendu dans près de 50 pays, «Intouchables» a enregistré 19,49 millions d'entrées en France et remporté un succès exceptionnel en Europe – notamment en Allemagne, en Suisse, en Espagne et en Italie. Il a également été adapté aux Etats-Unis ("The Upside") avec Bryan Cranston et Kevin Hart.

Issu d'une ancienne famille noble corse

Issu d'une ancienne famille noble corse, Philippe Pozzo di Borgo a été l'ancien dirigeant de la maison de champagne Pommery. En 1993, il s'est blessé lors d'un accident de parapente et est devenu tétraplégique.

Dans son livre «Le Second souffle» publié en 2001 en France, il raconte comment il est sorti de sa dépression grâce à son auxiliaire de vie, Abdel Yasmin Sellou.

Cette histoire sera adaptée à l'écran dans «Intouchables», immense succès de 2011 attirant en salle près de 20 millions de spectateurs. Les deux hommes sont incarnés par les acteurs français François Cluzet et Omar Sy, lequel gagnera d'ailleurs le César du meilleur acteur en 2012.

«A jamais dans nos coeurs», a réagi sur son compte Instagram l'acteur de la série «Lupin», succès international.

«Optimisme à toute épreuve»

Ce film «a changé le cours de mon existence et de celle d'Olivier puisqu'il a eu un écho en France et dans beaucoup de pays. Et surtout je trouve que sa vie et la façon qu'il avait d'être a changé la vie de beaucoup de gens», a souligné Eric Toledano.«Il a aidé énormément de gens. Il a répondu à des milliers de messages, il avait une patience et l'attention à chacun des personnes qui étaient en souffrance et qui avaient besoin de ces mots, de son réconfort. Il avait un humour et un optimisme à toute épreuve alors qu'il était lui-même en souffrance», a-t-il ajouté.

Le réalisateur se souvient que Philippe Pozzo di Borgo leur a donné le droit de retranscrire son histoire à l'écran à condition d'en faire «une comédie». Président d'honneur de l’association Simon de Cyrène qui créée des maisons de vie partagée pour polyhandicapés en France, Philippe Pozzo di Borgo a donné une partie de ses droits du film à l'association, ce qui a permis de multiplier le nombre de ces établissements à plus de 20 en France.

En 2015, il est devenu le parrain de l'association «Soulager mais pas tuer» qui milite contre l'euthanasie.«Il était très étonnant, éblouissant. Un héros absolu. Tous les soirs, il pouvait mourir. Il mettait un point d’honneur à être bien habillé, écrivait des livres, répondait au courrier», a réagi sur France 3 l'homme d'affaires Pierre-Emmanuel Taittinger qui le connaissait bien et avait sauté en parapente avec lui.

«En 30 ans, il ne s’est jamais plaint. Il n'avait pas envie de mourir, c'était un chantre de la vie. Il avait un maître-mot: s’occuper de la fragilité. Mais ce mot revenait toujours, s’occuper des fragiles», a-t-il conclu.

ATS