Ciné: «Rapaces» «Dans le journal 'Détective', tout est vrai!» - Un thriller haletant

Valérie Passello

3.7.2025

«Rapaces» sort le 9 juillet au cinéma. Dans ce thriller haletant, un journaliste d'investigation va être amené à enquêter en tandem avec sa propre fille, journaliste stagiaire, sur une troublante affaire de meurtre. Rencontre avec le réalisateur Peter Dourountzis et l'actrice Mallory Wanecque.

Grand écran: «Rapaces», un journaliste mène l'enquête

Grand écran: «Rapaces», un journaliste mène l'enquête

Dans ce thriller haletant, un journaliste d'investigation va être amené à enquêter en tandem avec sa propre fille, stagiaire, sur une troublante affaire de meurtre. Rencontre.

27.06.2025

Valérie Passello

Un crime est perpétré dans un village français. Une jeune fille a été poursuivie, battue et aspergée d'acide. Journaliste pour le magazine de faits divers «Détective», Samuel (Sami Bouajila) enquête. Et très vite, il fait le lien avec une autre affaire, très similaire. Mais cette dernière est déjà classée et l'homme qui était passé aux aveux est mort. Qu'importe. Samuel veut en avoir le coeur net...

Pour son scénario, le réalisateur Peter Dourountzis s'est inspiré de la rédaction du magazine «Détective». «Je crois que c'est une spécificité française, un journal qui ne couvre que des faits divers», suppose-t-il. Un univers qui l'a intéressé, notamment par rapport aux clichés qu'il véhicule.

Et en se renseignant auprès de journalistes travaillant dans cette rédaction, l'une de ses idées reçues s'est évaporée: «Moi le premier, je pensais que tout était faux, ou au moins très exagéré, mais non, dans 'Détective', tout est vrai!»

Les journalistes approchés ont également validé les personnages du film: du «vieux de la vieille» doué pour créer du lien avec les gens à la jeune stagiaire pour qui les réseaux sociaux sont une importante source d'information, les profils correspondent à certains membres de la rédaction.

«Ils ont une méthode de travail un peu particulière: certains journalistes enquêtent sur le terrain, puis ils envoient leurs notes au journal et c'est une autre personne qui rédige l'article, en y mettant les formes. C'est un peu ce qu'on fait dans le cinéma», relève le réalisateur.

La force du son

Que les amateurs de spectacles sanglants passent leur chemin: aucune scène violente n'est montrée dans le film. Mais le son revêt une grande importance dans toute l'histoire et, parfois, glace le sang du spectateur. Un choix délibéré de la part de Peter Dourountzis: «L'imaginaire sera toujours plus impactant que tout ce qu'on pourrait montrer. J'ai toujours adoré le son, je trouve que c'est encore plus un mensonge que l'image», explique-t-il.

L'actrice Mallory Wanecque abonde: «Cela montre qu'en réalité, il n'y a pas besoin de gore, il n'y a pas besoin d'images pour être percuté». Dans le film, la jeune actrice de presque 19 ans incarne Ava, la fille du personnage principal.

Le meurtre d'une jeune fille de son âge provoque forcément une forme d'identification chez son personnage: «Dans une scène où on évoque les rapaces, Ava explique qu'on est d'abord une enfant avec un visage poupin et qu'un jour on se maquille pour plaire à un garçon, que ça marche sur lui, mais que ça marche aussi sur tous les autres rapaces. D'ailleurs, après, son père lui vole cette idée pour son article», raconte-t-elle.

Une histoire dans l'histoire 

Si les rapports sont un peu distants entre Ava et Samuel, ils vont évoluer au fil de l'histoire. Mallory Wanecque précise: «Ils ont une relation ambigüe, parce qu'il est tout le temps dans son taf et elle, elle veut juste de l'amour, qui n'est pas vraiment donné».

Les liens père-fille vont se resserrer à travers les galères rencontrées durant l'enquête et cette histoire dans l'histoire vient ajouter de l'étoffe dans l'intrigue.

Mais au final, qui sont les rapaces? Réponse de Peter Dourountzis: «Au départ, ce sont les journalistes, d'emblée. Mais plus le film avance, moins on en est certain. Ça peut être les lecteurs qui achètent le journal, les hommes qui tuent, les spectateurs qui ont envie de violence et qu'on va frustrer, ce n'est pas si évident que ça, donc j'invite le spectateur à se faire sa propre idée là-dessus».

Notre note: 7/10