Fabienne Carat Fabienne Carat: «J’ai dû me battre pour faire ce que j’aime»

de Caroline Libbrecht / AllTheContent

22.2.2021

Nouvelle recrue de «Section de recherches» (TF1), Fabienne Carat explore un registre nouveau, après 15 ans dans «Plus belle la vie» (France3). Au coeur de son actualité également, la chanson, son autobiographie et son nouveau cocon en famille!

Après 15 années dans «Plus belle la vie» (France3), comment vous-êtes vous retrouvée dans «Section de recherches» (TF1)?

J’ai tourné la 14e saison de «Section de recherches» fin 2019 - début 2020 et, en parallèle, j’ai continué à tourner pour «Plus belle la vie», donc j’oscillais entre Marseille et Nice. J’étais ravie que les deux tournages puissent se poursuivre en même temps, grâce aux deux productions qui travaillaient main dans la main. J’ai ensuite décidé d’arrêter «Plus belle la vie» en mars dernier, les épisodes ont été diffusés jusque récemment. Puis, «Section de recherches» a pris le relais par le plus grand des hasards, en étant diffusé à partir du 28 janvier.



Qu’avez-vous ressenti en quittant la série «Plus belle la vie»?

Cela n’a pas été difficile, car j’avais envie d’écouter mon ressenti. Je ne l’ai pas fait sur un coup de tête, j’étais en accord avec moi-même. J’incarnais le personnage de Samia Nassri depuis l’âge de 25 ans. Elle m’a accompagnée pendant 15 ans, c’était un personnage très aimé du public. C’est une page qui se tourne, mais c’est une belle page! Mon départ s’est très bien passé avec la production, ils m’ont fait beaucoup tourner sur la fin, je suis allée au bout des choses. C’était un départ très chouette et je suis très heureuse d’avoir vécu cette expérience.

«Une saison se tourne en 3 ou 4 mois, c’est un investissement à la fois intense et court.»

Qu’est-ce qui change, sur «Section de recherches»?

Tout! Rien que le fait de travailler avec des équipes différentes, sur un lieu différent. Et puis, il y a la façon de filmer et de construire les scènes, le nombre de caméras… Ce n’est pas le même rythme de diffusion: dans «Plus belle la vie» qui est une série quotidienne, les séquences sont très écrites, avec beaucoup de texte. Dans «Section de recherches», il peut y avoir des séquences où on se contente de marcher, où il y a peu de répliques ou juste un monologue. Mais le rythme de travail reste soutenu, avec de grosses journées de tournage. On a parfois des scènes de nuit, par exemple. Il n’y a pas de lassitude. Une saison se tourne en 3 ou 4 mois, c’est un investissement à la fois intense et court.

Comment appréhendez-vous votre nouveau personnage, le commandant Jeanne Lorieux?

Je suis ravie de découvrir ce nouveau profil: Jeanne Lorieux est très mature, elle peut sembler rigide, elle a une part de mystère. C’est très différent de ce que j’ai pu interpréter auparavant. Elle est brillante, elle a fait St-Cyr. Pourquoi a-t-elle voulu venir à Nice? Son côté énigmatique va se fissurer au fil de la saison. Jeanne va être malmenée. Personnage froid, voire antipathique, mais attachant. Je connais ses failles, son passé, donc je la trouve attachante. Xavier Deluc (Cdt Martin Bernier, ndlr) m’a très bien accueillie dans la série. On est pareils: on est à la fois sérieux et on aime rire.

«On doit avoir la tête froide, les pieds bien ancrés dans le sol et être prêt à recevoir un petit tsunami dans un sens ou dans l’autre.»

Pensez-vous que votre personnage va s’inscrire dans la durée?

J’ai signé pour une saison. Pour la suite, advienne que pourra. Quand on est comédien, on accepte les incertitudes de ce métier. C’est un métier plein de joie, de paillettes et de surprises, mais aussi plein d’imprévus. Il faut accepter d’être mis en lumière un jour et délaissé le lendemain. On doit avoir la tête froide, les pieds bien ancrés dans le sol et être prêt à recevoir un petit tsunami dans un sens ou dans l’autre. Il faut être à la fois fort - pour supporter tout ça - et sensible - pour faire ce métier le plus subtilement possible.

En 2020, vous avez publié votre biographie «Danse avec la vie» (Ed. Michel Lafon). D’où venait cette envie de vous livrer ainsi?

Je vis d’ordinaire dans le présent, mais là, j’ai eu envie de me mettre sur pause, de me retourner et de voir où j’en étais. Cela faisait 20 ans que j’étais installée à Paris et je venais d’avoir 40 ans. A 40 ans, on est à la fois jeune et conscient du temps qui passe. La vie passe vite, les moments de partage et de bonheur sont précieux. Il ne faut pas se perdre dans des choses qui ne nous rendent pas pleinement heureux. Personnellement, je suis heureuse de mon parcours, même s’il n’a pas été toujours simple. J’ai dû me battre pour faire ce que j’aime. Jeune, j’ai fait l’école hôtelière à Biarritz, mais l’envie de jouer la comédie a été plus forte que tout!

«La chanson me permet d’écrire de façon poétique, en exprimant des choses plus intimes, et j’adore ça!»

On vous a vue récemment dans «Recherche appartement ou maison» (M6), où Stéphane Plaza vous a déniché la perle rare à Paris… Comment est née cette idée originale de cohabiter avec votre soeur et sa famille?

Ma soeur m’hébergeait déjà, elle m’a «recueillie» il y a un an et demi. On a eu la chance de vivre ensemble le confinement. Finalement, on a réalisé que c’est chouette de cohabiter. On a failli habiter sur le même pallier et, finalement, on s’est mis en quête d’un grand appartement, en mutualisant nos moyens. Cela présente pas mal d’avantages. Je peux notamment m’occuper de ma nièce quand je ne suis pas en tournage. On s’est créé notre cocon familial à nous. Maintenant, les travaux sont finis et on est bien installés. Je peux me consacrer à d’autres projets, notamment la chanson. Hier, j’étais en studio pour enregistrer. J’espère que l’album sera prêt à l’automne prochain. La chanson me permet d’écrire de façon poétique, en exprimant des choses plus intimes, et j’adore ça!

- «Danse avec la vie» (Ed. Michel Lafon), co-écrit avec la journaliste Isabelle Dhombres

- «L’amour est dans le prêt», one-woman show de Fabienne Carat dont le DVD est disponible sur www.fabiennecarat.shop

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