Interview Gérard Vivès: «On me disait qu’avec ce rôle-là, j’étais grillé à vie»

Laura Campisano/AllTheContent

29.7.2019

Gérard Vivès, découvert à la télévision française dans les années 1990.
Gérard Vivès, découvert à la télévision française dans les années 1990.
Gérard Vivès

On l'a découvert il y a 26 ans, campant pour la première fois à la télévision le rôle d'un prof de gym gay en short rayé, excessivement sympathique. Gérard Vivès prouve encore qu'il est le chouchou du public.

Depuis «Les filles d’à côté», dans les années 1990, on avait continué à croiser son rire et sa générosité à la télévision. Gérard Vivès, personnalité incontournable du petit écran télévisuel est de retour dans «Je suis une célébrité, sortez-moi de là» où il se fait le porte-parole de l’association la Sapaudia, qui vient en aide aux personnes atteintes de cancer et de leucémie. Généreux et disponible, il revient sur ses années télé.

Votre personnage de Gérard dans «Les filles d’à côté» continue à vous suivre, surtout d’un point de vue «capital sympathie». Comment le vivez-vous?

Je ne le mesure que maintenant. Pour toute une génération, ce personnage a été vraiment apprécié et possède encore une cote d’amour et de sympathie énorme. C’est comme un morceau de musique qui vous a marqué, quand vous le remettez, les souvenirs reviennent. Quand les gens de cette génération me voient, j’ai le sentiment que ça leur rappelle une période de leur vie sympa, c’est super agréable. C’est d’ailleurs peut-être cette génération-là qui se retrouve aujourd’hui à regarder «Je suis une célébrité, sortez-moi de là» ce qui est bien, parce qu’ils ont grandi.

«J'étais un peu frileux, puisque j’avais un peu peur du côté téléréalité.»

Certains vous découvrent avec ce programme, d’autres sont agréablement surpris de vous retrouver. Mais en réalité, vous n’avez jamais arrêté de travailler?

Non, je n’ai jamais arrêté et j’ai eu cette chance, alors qu’on me disait qu’avec ce rôle-là j’étais grillé à vie. Après 1996, j’ai continué, sur le câble, puis le «Juste prix» avec Vincent Lagaf’, puis le théâtre qui m’a vraiment beaucoup plu, «Danse avec les stars», et aujourd’hui ce programme. Grosso modo, je fais partie des rares à avoir continué à avancer, c’est une très très bonne chose. Je ne me suis jamais arrêté, même si je m’étais un peu éloigné des plateaux, et puis TF1 m’a rappelé.

Pourquoi avoir accepté cette émission en particulier?

Au début j’étais un peu frileux, puisque j’avais un peu peur du côté téléréalité. Et puis aujourd’hui je peux dire que c’est certainement, professionnellement, la chose la plus forte que j’aie connue. Il y a un tel investissement personnel, ce n’est plus Gérard Vivès des «Filles d’à côté», ce n’est plus le Gérard Vivès du «Juste prix», c’est vraiment moi et pour une noble cause en plus. C’est un programme qui est hyper généreux, même si c’est un divertissement au départ, mais la forme est plutôt sympa et le fond est très fort. Et l’association «la Sapaudia», dont je connais personnellement les fondateurs, est d’une générosité incroyable: par cette association, ils ont voulu aider les personnes qui sont touchées par le cancer et la leucémie, dont on parle trop peu.

«Les choix, c’est moi qui les fais et je refuse plus que je n’accepte, à tort peut-être.»

L’action de la Sapaudia vous tient à cœur personnellement?

Les gens ne connaissent pas le don de moëlle osseuse, on ne sait pas ce que c’est, on en a peur. Cette émission, c’était pour moi l’occasion, comme je suis ambassadeur de l’association, de la mettre en avant. Et ça m’a aussi permis d’être au contact de jeunes gens, j’ai énormément appris d’eux, et j’ai voulu le faire parce que j’en avais envie. C’est un programme vertueux, généreux, dans lequel on parle des associations, il n’y a pas d’argent à gagner, y a rien à vendre et donc très peu de communication, ce sont les gens qui sont les médicaments des autres… et il y a quand même 12 personnes par jour qui partent de ces maladies. Les gens m’écrivent, que ce soit des parents, des gens concernés, des personnes greffées. Ils m’écrivent en me disant que grâce à ça on parle de la maladie, alors que je n’y suis absolument pour rien, mais au moins on communique sur le sujet. Les gens de la Sapaudia ont eux, fait un gros travail pour refaire leur site. J’avais envie d’être à leurs côtés pour la première diffusion, c’était important pour moi. Depuis, plus de monde est allé visiter leur site, c’est donc un cercle vertueux.

«Il n’y avait que deux personnes qui pouvaient m’imposer des choses...»

On a le sentiment que vous choisissez les programmes dans lesquels vous figurez, on ne vous impose rien…

Il n’y avait que deux personnes qui pouvaient m’imposer des choses, c’étaient mes parents. N’étant plus là, c’est moi le patron. Et donc oui, les choix, c’est moi qui les fais et je refuse plus que je n’accepte, à tort peut-être. Quand je fais quelque chose, j’y vais à fond, pour pouvoir ensuite jouer, donc je ne dis pas souvent oui, mais quand je le fais, c’est très sérieusement pour pouvoir m’amuser ensuite. J’ai la chance, sans qu’on me voie dans les émissions, qu’on ne me jette pas de cailloux à la tête. Pourvu que ça dure! C’est même intergénérationnel, entre les quadras et les gamins de 15 ans qui m’ont découvert dans le «Juste prix», alors que je ne suis pas du tout de leur génération. C’est sympa.

Justement, vous avez réussi à passer au-delà de votre personnage dans la sitcom d’AB productions, ce qui n’est pas une généralité. Comment à votre avis?

Au départ, je ne cherchais pas à devenir comédien ou quoi que ce soit. Je me suis trouvé là par un concours de circonstances, ce n’était vraiment pas mon truc. Autour de moi, il n’y avait que des comédiens apprentis, qui cherchaient tous à décrocher des rôles, mais comme je m’en foutais, ça m’a amusé. Et je n’ai jamais arrêté de travailler, je n’ai jamais fait quelque chose que je n’avais pas envie de faire.



«A chaque fois que je m’éloigne on revient me chercher...»

Vous vouliez faire quoi au départ, alors?

J’aurais voulu être Federer ou Nadal, mais je suis nul en tennis, donc j’ai laissé tomber. C’est vraiment ma passion, ça me fait rêver, c’est l’excellence à l’état pur. Maintenant j’adore le théâtre, j’aime le cinéma en tant que spectateur, quand on me raconte une histoire, on provoque des émotions et fait ressentir des choses. Comme devant un match de tennis, où j’éprouve certaines sensations. Le principal, je le dis souvent à mes proches, c’est d’aimer ce qu’on fait… plus rien n’est difficile si on aime, on ne peut qu’être bon, en tous les cas être forcément meilleur.

Il doit donc vous rester beaucoup de projets à mettre en place?

Je n’ai jamais eu de projet professionnel… Des idées j’en ai trop, mais en fait je dis parfois que je ne décide jamais rien, les choses arrivent, soit je les prends soit je ne les prends pas. Je suis très étonné de cette nouvelle aventure, je ne m’y attendais pas du tout. A chaque fois que je m’éloigne on revient me chercher, et ça me surprend toujours. Maintenant, avec l’âge, j’aimerais faire des choses avec de l’étoffe, un gros truc à porter dans le bon sens du terme, qui m’intéresse et me donne envie de le faire.

Gérard Vivès participe à l'émission «Je suis une célébrité, sortez-moi de là!», qui est diffusée le mardi soir à 21 heures sur TF1. Avec Swisscom TV Air, vous profitez gratuitement de Swisscom TV sur votre ordinateur, votre tablette et votre Smartphone. Ainsi, vous pouvez regarder Swisscom TV, vos enregistrements inclus, où que vous soyez.

Laure Guibert, alias Bénédicte, en images

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