Cinéma «J'accuse» de Polanski en tête du box-office

ATS

20.11.2019 - 19:34

L'indignation contre le film «J'accuse» de Polanski ne retombe pas (archives).
L'indignation contre le film «J'accuse» de Polanski ne retombe pas (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/YOAN VALAT

Sorti mercredi dernier en France, le film de Roman Polanski «J'accuse» draine les foules et a pris la tête du box-office hebdomadaire. Mais l'indignation ne retombe pas après les récentes nouvelles accusations de viol contre le réalisateur.

Le thriller historique du Franco-Polonais sur l'affaire Dreyfus, un scandale politico-judiciaire majeur sur fond d'antisémitisme à la fin du XIXe siècle, a attiré plus de 500'000 spectateurs pour sa première semaine en salle, selon le classement de CBO Box Office mercredi.

Programmé sur 545 écrans en France, «J'accuse» devance le film américain à gros budget «Le Mans 66», et fait «le meilleur démarrage de la carrière» du réalisateur.

Paradoxalement, ces bons chiffres vont de pair avec une controverse, qui ne s'éteint pas depuis les nouvelles accusations de viol contre Roman Polanski, juste avant la sortie de son film. Le cinéaste se retrouve pour la première fois de sa carrière menacé par des sanctions de ses pairs en France.

#BoycottPolanski

Toujours poursuivi par la justice américaine pour des relations sexuelles illégales avec une fille de 13 ans il y a 40 ans, accusé de viol ou d'agression à quatre reprises par d'autres femmes, Roman Polanski a de nouveau été mis en cause par une photographe française, qui affirme avoir été «rouée de coups» et violée par le réalisateur en 1975, alors qu'elle avait 18 ans.

Le plan de promotion du film «J'accuse» a complètement déraillé: l'acteur principal Jean Dujardin a annulé un passage à la télévision, une émission radio a été déprogrammée et une avant-première a été annulée à Paris en raison d'un blocage par des féministes.

Un hashtag #BoycottPolanski est aussi apparu sur les réseaux sociaux, tandis que plusieurs personnalités ont indiqué qu'elles n'iraient pas voir le film.

Une importante organisation de cinéastes, la société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP), a proposé lundi soir de nouvelles règles pour ses membres condamnés ou poursuivis pour des violences sexuelles, ce qui devrait conduire à la suspension du réalisateur.

Mercredi, une collectivité regroupant neuf communes de Seine-Saint-Denis, un département de région parisienne, a finalement renoncé, après une levée de boucliers, à demander la déprogrammation du film.

Sortie mouvementée pour le «J'accuse» de Polanski

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