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Interview Lorie Pester: «J’ai eu moi aussi ces moments compliqués»
Samuel Bartholin/AllTheContent
2.4.2018
A 35 ans, Lorie, l’ex-égérie pop des plus jeunes, a laissé place à la comédienne Lorie Pester. Les téléspectateurs la retrouvent chaque soir de semaine sur TF1 dans la peau de Lucie Salducci, lieutenant de police au sein de la série à rebondissements «Demain nous appartient», produite par TF1. Elle n’a pas pour autant délaissé le micro, puisqu’elle a sorti récemment un album aux chansons intimistes, «Les Choses de la vie», qu’elle défendra sur la scène de l’Olympia, à Paris, au printemps. Rencontre avec une artiste parvenue à maturité tout en conservant la fougue juvénile de la «positive attitude».
Bluewin: comment vous êtes vous retrouvée à interpréter ce personnage de Lucie Salducci, dans la série quotidienne «Demain nous appartient»?
Lorie Pester: en fait, TF1 m’a contactée, ils voulaient m’avoir dans la série, et ils ont créé le personnage de Lucie, qui au départ n’existait pas, exprès pour moi. Moi, j’étais très contente de jouer un rôle de flic, je n’en avais jamais joué jusqu’à présent! Et c’est un rôle qui m’a tout de suite plu, car elle et moi, on a pas mal de points en commun, alors qu’on est très opposées sur d’autres.
Par exemple?
Lucie, c’est une fille dynamique, têtue, qui est à fond dans son boulot, et qui, quand elle a une idée en tête, va tout faire pour y arriver… Elle est très déterminée, serait prête à faire n’importe quoi pour les gens qu’elle aime. Mais par contre, à la différence de moi, on ne connaît rien de sa famille, on voit qu’elle passe souvent les fêtes toute seule… Il y a une part de mystère autour d’elle, les auteurs n’ont pas voulu tout dévoiler tout de suite mais on en saura un peu plus au fil des épisodes! Ça, ça me correspond moins, car la famille est très importante pour moi: je passe toujours Noël en famille, ça tient une place très grande dans ma vie et dans mon travail.
Solitaire dans sa vie privée, Lucie forme cependant dans le travail un tandem avec le capitaine Karim Saheed, interprété par Samy Gharbi. On sent une réelle complicité d’acteurs entre vous…
Oui, je pense que c’est normal si on ressent cette complicité. En fait, c’est un de mes meilleurs amis dans la vie: avant même le début du tournage, Samy et moi étions déjà très potes. Le retrouver dans cette série était juste un grand bonheur! On avait tourné ensemble il y a quelques temps pour un autre téléfilm, et on avait tout de suite super bien accrochés. Je suis contente de tourner avec lui, parce qu’on travaille beaucoup, mais en même temps on est pareils, on aime rire, on a le meme type d’humour. En un regard, on se comprend tout de suite!
Comme vous dites, il y a beaucoup de travail sur cette série: une fiction quotidienne de 26 minutes, avec 200 techniciens à l’œuvre. Comment se passe le tournage?
Tout ce qu’on tourne, comme en ce moment, se retrouve diffusé ensuite un mois et demi après! C’est à flux tendu, mème très tendu! Il y a trois équipes qui tournent chaque jour en même temps, avec trois réalisateurs, trois chefs-opérateurs, différents comédiens… Une équipe tourne en studio, tout ce qui est hôpital, commissariat, etc. Une autre tourne en extérieur tout ce qui est «décors récurrents» (les lieux habituels de la série, NDLR), c’est-à-dire le bar Le Spoon, la plage… Et enfin une troisième tourne les décors «non récurrents»: ça peut être une séquence dans une forêt, dans des vignes, plein de choses… Et c’est comme ça tous les jours!
«Ces douze chansons sont douze moments de ma vie, avec des thèmes beaucoup plus forts que ce que je pouvais chanter jusqu’à présent.»
TF1 semble satisfaite des audiences, et aurait commandé des épisodes jusqu’en 2019…
Apparemment! On croise les doigts à chaque fois pour que ca continue, mais d’après ce qu’on a entendu dire, oui, ça continuerait au moins jusqu’en février 2019.
Il y a maintenant des «guests» qui viennent participer, comme Mimie Mathy prévue pour quelques épisodes…
Exactement! Il y a eu aussi Frédérique Bel, qui est venue pour quelques semaines, Delphine Chanéac qui a joué Lili Paquin… On a vraiment de très bons comédiens qui viennent sur cette série, et là, avec Mimie, je pense qu’on va vraiment bien s’amuser! Je suis très contente qu’elle arrive.
On a l’impression de vous revoir avec cette série et la sortie d’un album, après ce qui semblait une éclipse médiatique de quelques années. Était-ce le cas?
Non, pas vraiment, parce que j’ai toujours fait des choses, même si elles étaient en fait peut-être, comme vous dites, un peu moins «médiatiques». Pendant deux ans, j’étais sur scène, au théâtre… C’est assez rigolo, parce que parfois, les gens que je croise dans la rue me disaient: «Vous ne faites plus rien, on ne vous voit plus!» Je leur répondais que ce n’était pas parce qu’on ne me voyait plus à la télé que je ne faisais plus rien… Et maintenant que je suis dans la série, c’est: «Ah, ça y est! Vous êtes de retour!» Mais je n’ai jamais arrêté quoi que ce soit en fait! C’est assez drôle comment les gens réfléchissent par rapport à ça. J’ai toujours fait des choses à côté, j’étais à l’étranger, dans des choses moins médiatiques, ou pour des médias différents. J’ai tourné un film en Chine avec Jacky Chan, Adrien Brody, John Cusack…
«J’aime voir comment vivent d’autres personnes, leurs traditions, leur quotidien. C’est assez enrichissant!»
Justement, votre nouvel album, «Les Choses de la vie» évoque la maturité, l’expérience accumulée…
C’est vrai que c’est un album beaucoup plus personnel, plus intime. Ces douze chansons sont douze moments de ma vie, avec des thèmes beaucoup plus forts que ce que je pouvais chanter jusqu’à présent. Dans cet album, je voulais montrer à mes fans, au public, que ce n’est pas parce que, depuis dix-sept ans, je chantais la «positive attitude» que je n’ai pas eu aussi dans ma vie des moments de doute, des coups durs, des envies de tout envoyer balader… C’était pour leur montrer que j’ai eu moi aussi ces moments compliqués, les mêmes que tout un chacun.
Après votre début de carrière en fanfare dans les années 2000, les hits, les disques de platine… vos deux derniers albums ont moins bien marché. Comment l’avez-vous vécu?
Ce qu’il faut se dire, c’est que tout artiste a des hauts et des bas, c’est normal. Ça fait dix-sept ans que je suis là, s’il n’y avait pas eu de bas, je serais une extra-terrestre! C’est normal qu’il y a eu des albums qui marchaient un peu moins, parce que changement musical, parce qu’il se passe plein de choses, parce que le public que j’avais - qui était quand même un public d’enfants - grandit: arrivé à un certain âge, quand on est adolescent, on renie et bannit ce qu’on écoutait avant. Donc ça a été un passage normal.
Mais une partie a continué cependant à vous suivre? Qui est votre public aujourd’hui?
J’ai un public très large, en fait. Mais c’est vrai que j’ai fait pas mal de séances de dédicaces ces derniers temps pour l’album, et j’ai vu des fans arriver qui m’écoutaient quand ils étaient ados, et qui m’ont présenté leurs enfants, leurs bébés, leur famille qui s’agrandit… C’était assez rigolo.
Vous allez retrouver le public à l’Olympia au mois de mai. Un moment important?
Ah oui, c’est un moment très, très important, parce que ça va être mon premier Olympia! C’est donc un rêve qui se réalise. Je suis très heureuse de faire cette date! Pour l’instant, il n’y a que cette date de prévue, parce qu’avec la série, le planning est assez chargé.
Vous évoquiez la Chine, où vous avez tourné. Comment s’est nouée la relation avec ce pays?
Ce qui a tout déclenché, c’est que j’avais été invitée il y a quelques années au festival du film de Pékin. Et là-bas, j’ai rencontré des gens, un agent, des producteurs… En Chine, quand ils regardent mon «CV», avec tous les concerts que j’ai faits, les millions de disques que j’ai vendus, ils trouvent ça hallucinant: le fait que je chante, que je joue la comédie, que je danse… Ils aiment ce type d’artistes, un peu «à l’américaine». Tout de suite, j’ai eu un agent, et j’ai commencé à tourner des films là-bas.
«J’ai été jury pendant quelques années dans la version suisse d’Un air de famille»
La barrière culturelle n’était pas trop dure à surmonter?
Oui, il y a une grosse barrière! Mais j’aime beaucoup voyager, découvrir, j’aime apprendre… J’aime voir comment vivent d’autres personnes, leurs traditions, leur quotidien. C’est assez enrichissant!
Et avec un public moins exotique, mais que vous connaissez bien, le public suisse, quelle est votre relation?
J’adore à chaque fois venir en Suisse, pour des concerts, des émissions de télé, de la promo… J’ai même été jury pendant quelques années dans la version suisse d’Un air de famille. C’est vraiment top! Les gens sont souvent bienveillants, ils sont gentils. J’adore vraiment!
En savoir plus:
- Demain nous appartient, du lundi au vendredi à 11h40 sur RTS Un et à 10h25 sur TF1. Avec Swisscom TV Air, vous profitez gratuitement de Swisscom TV sur votre ordinateur, votre tablette et votre Smartphone. Ainsi, vous pouvez regarder Swisscom TV, vos enregistrements inclus, où que vous soyez.
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