Le président français Emmanuel Macron a rendu hommage mardi au cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard, «le plus iconoclaste des cinéastes de la Nouvelle Vague». «Nous perdons un trésor national, un regard de génie», a-t-il écrit sur Twitter.
«Ce fut comme une apparition dans le cinéma français. Puis il en devint un maître», ajoute-t-il. A ses yeux, Jean-Luc Godard «avait inventé un art résolument moderne, intensément libre».
Brigitte Bardot
«Et Godard créa le Mépris et c'est à bout de souffle qu'il a rejoint le firmament des derniers grands créateurs d'étoiles», a réagi mardi Brigitte Bardot à la mort du cinéaste Jean-Luc Godard.
Son message Twitter, ponctué de références à la filmographie du réalisateur, est accompagné d'une photo en noir et blanc sur laquelle elle enlace «JLG». En 1963, Jean-Luc Godard l'avait enrôlée pour «Le Mépris», long-métrage franco-italien adapté du roman éponyme d'Alberto Moravia.
Dans ce film d'anthologie, Jean-Luc Godard a offert à l'actrice une scène et des répliques cultes avec Michel Piccoli: «Tu vois mon derrière dans la glace ? - Oui... Tu les trouves jolies mes fesses ? - Oui, très...».
Alain Berset
Le conseiller fédéral Alain Berset est «très touché» par l’annonce du décès de Jean-Luc Godard. «La Suisse perd l’un de ses plus grands cinéastes», estime-t-il.
«Ses œuvres ont inspiré des générations de réalisateurs dans le monde entier, son héritage et son influence immenses marqueront l’histoire», indique encore M. Berset, qui a connu personnellement Jean-Luc Godard, par l'intermédiaire de son département.
Frédéric Maire
Pour le directeur de la Cinémathèque suisse, Frédéric Maire, «Godard, c'était LE cinéma, en lettres majuscules». «Ce qu'il y a de fascinant dans son oeuvre, c'est qu'il n'a jamais arrêté d'expérimenter», a-t-il déclaré mardi à Keystone-ATS.
«Il était toujours dans l'expérimentation de nouveaux langages, de nouvelles manières de raconter. Et de nouvelles réflexions, car son cinéma n'était pas creux, mais en prise directe avec les temps modernes», ajoute le directeur de la Cinémathèque suisse à Lausanne.
Cette prise directe se reflétait dans sa mise en scène, dans sa manière de réfléchir. «Ce que je trouve fascinant, c'est qu'encore il y a peu de temps, il était en train de travailler à la fois sur du cinéma numérique avec une envie de retourner à du cinéma analogique.»
Parmi les premiers à toucher à la vidéo, il n'a pas hésité à s'emparer de la 3D. «Historiquement, il a toujours été à la pointe des technologies, mais évidemment au service d'un discours et d'une réflexion très profonde sur l'état du monde, en permanence.»
Nicolas Bideau
«Depuis sa maison de Rolle , Jean-Luc Godard aura révolutionné le 7e art, réagit Nicolas Bideau, directeur de Présence Suisse sur Twitter. Un des plus grands intellectuels du monde nous quitte, nos pensées à ses proches.»
Deux jours plus tôt dimanche le 11 septembre, Nicolas Bideau avait aussi réagi à la disparition d'un autre grand cinéaste suisse de la même génération que Godard, Alain Tanner. Ce dernier avait lancé la carrière de son père, le comédien Jean-Luc Bideau, dans le film «La Salamandre».
Lionel Baier
Les réalisateurs du monde entier ont perdu quelqu'un qui a défini le langage avec lequel ils travaillent, a dit mardi le cinéaste Lionel Baier sur les ondes de la RTS. Il juge sa disparition comme «une perte inestimable».
Lionel Baier estime que Godard doit être placé dans une catégorie à part : «c'est comme de dire que Mozart était votre égal quand vous faites de la chanson. Non il était à un autre endroit : c'est pour cela que sa perte est inestimable.»
Lionel Baier a exprimé une très grande tristesse face à la disparition de Godard : «c'était agréable de savoir que l'on était contemporain d'une personne comme lui. Pour beaucoup d'entre nous, il y avait quelque chose de rassurant de savoir qu'il pensait toujours le cinéma, - ne pensait pas au cinéma ou ne pensait pas à son film.»