Interview Mariannes James: «J’ai été mise au placard par France 2»

D'AllTheContent

9.12.2019

Cette saison encore, Marianne James est haute en couleur!
Cette saison encore, Marianne James est haute en couleur!
Lou BRETON /M6

Pour la deuxième saison consécutive, Marianne James fait vibrer «La France a un incroyable talent» de son timbre de voix et de son verbe si particulier. Pour «Bluewin», elle décrypte les autres membres du jury et livre son regard sur la télévision après 15 ans de métier.

Comment se passe cette 14e saison de «La France a un incroyable talent»? Est-ce que c’est un bon cru?

D’abord je dois dire que la sélection est bonne! C’est important parce qu’on aura beau être le jury le plus opportun, sexy, drôle et en relief, si en face de nous il n’y a pas les talents, ça ne fait pas l’émission. Donc en tout premier lieu, on est très fier des talents qui passent devant nous. Y compris les «what the fuck?». Les gens dont on ne sait pas s’ils sont des génies ou des escrocs et qui nous présentent des numéros venus d’une autre planète. Et cette année, on est bien content, on a été bien servi!
Ensuite, il faut dire que le jury est dans une forme éblouissante! Ça matche, ça fait des étincelles de rire et d’accrochage.

Vous regardiez l’émission?

Oui! Déjà pour savoir ce qu’ils font de nous. Parce qu’en réalité on met une journée pour enregistrer une émission et derrière ça fait un programme de deux heures! Et c’est très intéressant parce que je trouve qu’on est tout à fait en accord. Ça ne nous plairait pas, il y a longtemps qu’on aurait grogné. Je trouve ça génial le rendu!

Et alors, que font-ils de vous À votre avis, dans quels rôles êtes-vous?

C’est vrai qu’on a des rôles et à la fois nous sommes nous-même. Eric Antoine c’est le grand frère, le patron. Il va être capable de monter sur la table ou de pleurer devant des chatons mouillés. Il prend le plus de place mais c’est parce qu’il a les épaules pour ça ! Hélène Ségara est dans la bienveillance, en empathie et elle a un vrai regard. J’adore ce qu’elle dit. C’est difficile de passer derrière elle. Sugar Sammy c’est le cousin terrible canadien. L’adolescent. Il n’aime rien et il nous trouve trop intellos. Pour lui, il faut que ça soit professionnel tout de suite… C’est le grand libéral, à l’américaine: «si on veut, on peut». Il incarne vraiment bien son continent! (rires) Et moi… je suis la tata un peu folle dingue! Un peu sorcière et shakespearienne…

Et ce n’est pas épuisant de jouer tout le temps ce même rôle?

Non! Parce qu’on n’est pas formaté! On ne peut pas demander à Hélène de ne pas pleurer ou à Eric de ne pas monter sur le table… En fait, je crois que certes c’est archétypé mais aussi profondément nous.

Vous faites partie du paysage audiovisuel depuis 2004, vous étiez juré de la «Nouvelle Star» . Il y a eu beaucoup de moments compliqués en 15 ans?

Non pas du tout. Le seul petit bémol, ça a été pour l’Eurovision, de ne pas être à l’antenne alors que je pensais être la meilleure pour faire ça. J’ai été mise au placard par France 2. Alors je suis allée voir ailleurs si j’y étais et ça tombe bien parce que j’y étais! Alors j’ai quitté le service public français après quatre années pendant lesquelles j’avais défendu ce programme, où je l’avais modernisé. Vous savez, on est peu nombreux à aimer vraiment l’Eurovision.

Ça dit quoi de la télévision selon vous, cette mauvaise expérience?

On est dirigé par des gens qui ne regardent pas la télévision. Et tu le sais au moment où ils te serrent la main. Ils ne sont pas passionnés, ils te parlent de chiffres. Je vois la différence avec «La France a un incroyable talent» produit par Fremantle. La société de production est à côté de chez moi, on a regardé ensemble les deux premières émissions avec toute l’équipe, on s’envoie des messages en regardant les audiences, on se félicite quand le public suit. Ils adorent ça et ils sont bienveillants.

Qu’est-ce que vous aimez regarder à la télévision?

Je ne loupe jamais les concerts du dimanche soir sur Arte. Je regarde plein de choses: des séries, des documentaires, des émissions… Quand je suis dans le Sud avec ma maman, nous regardons beaucoup «N’oubliez pas le paroles» de Nagui. Ça lui fait beaucoup de bien à la tête. Ça lui permet de rechanter des titres! Ma mère était chanteuse, elle avait un groupe quand elle était jeune. On partage ça toutes les deux. Alors on fait des duos à tue-tête. Sauf quand ils passent du Jul ou des titres d’aujourd’hui… Du haut de ses 84 ans, elle est paumée et moi aussi.

Vous êtes en tournée pour votre spectacle «Tatie Jambon» qui s’adresse surtout aux enfants. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette aventure?

Je me suis aperçue qu’on pouvait être tout à fait libre avec les enfants aussi: on peut être révolté, on peut bouder, on peut être un exemple ou un contre-exemple, on peut être en amour, on peut être colérique. On peut être comme la vie du moment qu’on l’explique avec humour. Tatie elle arrive sur scène, c’est pas possible de faire la tronche! Les enfants participent, ils huent, ils font la révolution… Il y a beaucoup d’interactions, il faut être vif! Et puis on les rencontre après. Ça, je ne l’avais jamais fait pour mes autres spectacles. Mais avec les enfants, on est obligé sinon ils sont trop tristes. Au début, j’y allais à reculons et puis maintenant, j’adore ça. Ils vous donnent de la tendresse et de la fraîcheur. Ça rajeunit!

Marianne James: tous les mardis à 21h05 sur M6 dans le jury de «La France a un incroyable talent».

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