Potins de Cannes Moretti entre en scène pour une 2ème palme, Sean Penn se livre

ATS

11.7.2021 - 18:52

En quête d'une seconde Palme: couronné il y a vingt ans, l'Italien Nanni Moretti est de retour à Cannes avec «Tre Piani», dans une compétition encore très ouverte.

«Bonne chance à tous !», a plaisanté le cinéaste à la mi-journée, avant la projection de son film.
«Bonne chance à tous !», a plaisanté le cinéaste à la mi-journée, avant la projection de son film.
KEYSTONE

«On attribue à mes films des qualités prophétiques. Il y a quatre ans, quand j'ai commencé à travailler sur (ce film) je savais pertinemment que le dimanche 11 juillet 2021, l'Italie serait engagée sur trois 'piani', sur trois niveaux»: à Wimbledon, où Matteo Berrettini affronte Novak Djokovic, «cinématographiquement avec Moretti à Cannes», et en soirée pour la finale de l'Euro de football.

«Bonne chance à tous !», a plaisanté le cinéaste à la mi-journée, avant la projection de son film.

Niveau médailles, le Romain, fer de lance d'un cinéma à la croisée de l'intime et du politique et voix majeure du 7e art européen, n'a en tout cas pas à rougir: il avait décroché le Prix de la mise en scène en 1994 pour «Journal intime», récit de son propre combat contre le cancer, puis la Palme d'Or en 2001 avec «La chambre du fils», film déchirant autour de la perte d'un enfant.

C'est un grand habitué de Cannes, dont il a déjà présidé le jury et où il avait aussi présenté la comédie «Habemus Papam», avec un Michel Piccoli en pape saisi par le doute.

Histoires de plusieurs foyers

Dans «Tre Piani», comme à son habitude, le réalisateur apparaîtra à l'écran dans l'un des rôles, celui de Vittorio, un magistrat. Mais le scénario est cette fois adapté d'un roman de l'Israélien Eshkol Nevo, «Trois étages», dont il a transporté l'intrigue à Rome.

Le film entremêle les histoires de plusieurs foyers, dans un immeuble de trois niveaux de la capitale italienne, selon le synopsis dévoilé par les producteurs: une famille avec une fille de sept ans, une jeune mère dont le mari fait de longs séjours à l'étranger, un couple de magistrats confronté à un choix douloureux...

Thèmes universels

Il «aborde des thèmes universels tels que la culpabilité, les conséquences de nos choix, la justice et la responsabilité qui accompagne le fait d'être parent», a déclaré dans ses notes de production le cinéaste.

Son treizième film, tourné avant la pandémie et qui a patiemment attendu d'être présenté cette année à Cannes, pourrait résonner avec l'actualité: il raconte aussi «notre tendance à mener des vies isolées», ajoute-t-il.

Plusieurs oeuvres fortes

Présenté le même jour qu'une adaptation du romancier japonais Haruki Murakami signée Hamaguchi Ryusuke et le dernier film de la Française Mia Hansen Love, «Tre Piani» séduira-t-il le jury présidé par Spike Lee?

Cette sixième journée vient clore une semaine marquée par plusieurs oeuvres fortes: «Annette», de Leos Carax, le film d'ouverture, véritable feu d'artifice cinématographique avec Adam Driver et Marion Cotillard, en tête des notes données par les critiques sur les premiers jours et compilées par le magazine Screen International.

Mais aussi le film du Norvégien Joachim Trier, «Julie (en 12 chapitres)», portrait d'une jeune femme en proie aux questionnements de l'époque, a ému la Croisette et révélé une actrice, Renate Reinsve, ou «Benedetta» de Paul Verhoeven, sur une nonne lesbienne au Moyen-Âge, qui n'a pas laissé indifférent, sans faire l'unanimité.

Sean Penn joue un père défaillant

De leur côté, l'acteur et réalisateur star Sean Penn, et sa fille Dylan, se sont livrés dimanche à quelques confidences autour de «Flag Day», qu'ils présentaient la veille en compétition.

Dans ce film qu'il a réalisé, Sean Penn tient lui-même l'un des rôles principaux, celui d'un père défaillant et endetté, vivant de larcins. Le réalisateur d'«Into The Wild», acteur aux deux Oscars, cherchait à l'origine un interprète pour ce rôle, donnant la réplique à sa propre fille Dylan.

C'est finalement Matt Damon, à qui il avait envoyé le scénario, qui le convaint d'interpréter le rôle, en lui disant qu'il «était crétin de ne pas le faire (lui-même) et de saisir cette occasion de jouer avec (sa) fille», a-t-il expliqué en conférence de presse.

ATS