LocarnoUn film suisse libertin sélectionné en compétition internationale
sifo, ats
12.8.2022 - 10:12
«De noche los gatos son pardos» est le seul film suisse en compétition internationale au Locarno Film Festival cette année. Rencontre avec son réalisateur le Zurichois de 37 ans, Valentin Merz.
sifo, ats
12.08.2022, 10:12
ATS
Une équipe tourne un film libertin en costumes à la campagne lorsque Valentin, le réalisateur, disparaît soudainement. Pendant que la police locale enquête, le tournage continue, mais prend une tournure étrange. Robin, le caméraman et l'amant du réalisateur, suit une promesse et atteint le Pacifique mexicain.
Le film «De noche los gatos son pardos» est traversé par les thèmes de l'amour, de la sexualité, de la mort et de l'amour du cinéma. Il a été tourné dans la région du Limousin, en France, et au Mexique.
Son titre, «De noche los gatos son pardos» (La nuit, tous les chats sont gris), est une phrase prononcée par un «muxe», qui, dans la culture des Zapotèques d'Oaxaca, dans le sud du Mexique, est un homme qui se déguise en femme, explique Valentin Merz à Keystone-ATS. Une phrase qui signifie que dans l'obscurité «on peut être qui on veut».
Le corps au centre
Le corps sous toutes ses formes est au centre du film. D'abord dans les scènes érotiques, puis dans la transformation en zombies ou encore avec l'apparition du fantôme d'une femme mexicaine et enfin le corps sans vie réduit en cendres. C'est aussi une métaphore de la vie: «Le film joue avec la présence et la disparition du corps, ainsi que sur sa fragilité».
Une grande place est laissée à l'improvisation. Le réalisateur pense qu'elle est née d'un triple engagement: d'être à la fois impliqué devant et derrière la caméra, sans oublier la prise en charge collective du projet.
«Je ne savais pas exactement quel allait être l'objet final», a relevé Valentin Merz. «Ce n'est qu'une fois qu'on a tourné les plans larges que les choses ont émergé spontanément», expliqué Jean-Charles de Quillacq, qui incarne un inspecteur de police français dans le film.
«La posture de réalisateur peut parfois être assez oppressante, avec ses responsabilités et ses sollicitations. Les moments où je jouais, c'était des moments de détente», estime-t-il.
Valentin Merz a vécu une partie de sa vie au Mexique et en Allemagne à Berlin, où il a travaillé au théâtre et au cinéma. En 2018, il a créé sa société de production Andrea Films. Auparavant, il a étudié le cinéma à la Haute école d'art et de design de Genève, la HEAD.
«C'est un honneur pour nous de présenter le film en compétition à Locarno. C'est également une belle plateforme,» selon lui. «Avec ce long-métrage, j'ai pu conclure une étape de ma recherche, chose qui n'était plus possible avec les courts-métrages».
Le film sera visible en octobre dans les salles alémaniques.