TV Virginie Despentes: pourquoi ella quitté la série «Vernon Subutex»

CoverMedia

16.5.2019 - 11:11

La réalisatrice française Virginie Despentes.
La réalisatrice française Virginie Despentes.
Source: Covermedia

Virginie Despentes travaillait sur l’adaptation de sa trilogie littéraire, «Vernon Subutex», devenue une série sur Canal +. L’auteure a expliqué à «Society» pourquoi elle a préféré partir au bout de trois mois, pas vraiment satisfaite des changements effectués par la production.

Virginie Despentes n’a pas travaillé plus de trois mois sur l’adaptation en série de sa trilogie littéraire «Vernon Subutex». En cause, la direction choisie par la réalisatrice que l’auteure qualifie de «vision du prolétariat par la bourgeoisie».

«Ils n’avaient aucune idée de rien, la seule chose à laquelle ils tenaient, c’était que Vernon doive plus de deux ans de loyer. (…) Et la première chose que Vernon faisait après s’être fait expulser – je ne sais pas si c’est resté, mais ils y tenaient comme des fous – c’était aller chercher son RSA. (…) Ça, c’est vraiment une vision du prolétariat par la bourgeoisie: non seulement les mecs se foutent dans la merde pendant deux ans sans bouger, sans bosser et en étant irresponsables, en ne payant pas ce qu’ils doivent, mais en plus leur première réaction quand ils se font virer de quelque part, ces enc*lés, c’est d’aller demander de l’argent à l’Etat», a-t-elle expliqué à «Society» (en kiosque aujourd’hui, 16 mai 2019).

«J'ai vendu les droits»

Si Virginie Despentes admet ne pas avoir regardé la série, elle avait accepté d’y travailler «parce que la réalisatrice avait fait un truc qui s’appelait "Hard", que j’avais pas trouvé horrible». Seulement, «au bout de trois mois, ça s’est délité». «C’est la sœur d’un très haut placé de Vivendi (groupe Canal + qui diffuse la série); très, très proche de Bolloré. Ça je l’ai compris quand on a commencé à travailler, et tu te rends vite compte qu’il n’y a pas de discussion possible: toi, tu vas partir, et elle va rester faire ce qu’elle veut. Et c’est ce qui s’est passé, je suis partie, parce que je me suis téj’ avec elle, justement sur des trucs comme ça, où tu te demandes ce qu’elle veut démontrer par là», détaille Virginie Despentes.

Et d’ajouter: «En faisant ça, tu illustres quelque chose de superclair: que Vernon est un idiot, que c’est rigolo qu’il soit expulsé parce qu’on est dans une comédie et que non seulement il a tout fait pour l’être, mais en plus sa première réaction, c’est d’aller chercher son RSA».

Virginie Despentes en prend néanmoins son parti. «C’est comme ça, j’ai vendu les droits. Et puis, c’est une douche de thunes. C’est pas que je m’en fous, mais ça passe, quoi», confie-t-elle, ajoutant une petite anecdote: «La réalisatrice, la pauvre, elle habite dans mon immeuble. Je la terrorise depuis un an et demi avec ma ‘désagréabilité’».

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