Maryne chante «Overthinking»«Faire de la musique joyeuse, c'était vraiment un challenge»!
Valérie Passello
16.12.2022
La chanteuse lausannoise Maryne sort un nouveau single baptisé «Overthinking». Celle qui n'est autre que la petite soeur de Bastian Baker et qui assure la première partie des concerts de Pegasus se confie au micro de blue News.
Maryne sort son nouveau titre: "Overthinking"
Avec "Overthinking" la chanteuse lausannoise signe un titre joyeux et festif. À découvrir!
16.12.2022
Valérie Passello
16.12.2022, 14:38
19.12.2022, 11:27
Valérie Passello
Même si elle affiche une grande décontraction en répondant à nos questions, on voit immédiatement que Maryne aborde sa carrière musicale avec professionnalisme. Elle n'en vit «pas encore», comme elle dit, mais travaille d'arrache-pied pour y arriver. La musique, c'est son moyen d'expression: en témoignent les milliers d'enregistrements et de notes qu'elle stocke dans son téléphone pour, un jour, en faire des chansons. Rencontre.
blue News: «Overthinking» vient de sortir. C'est un titre joyeux et festif alors qu'on vous connaît plus intérieure, voire mélancolique... c'est un tournant?
Maryne: C'est vrai que je suis très mélancolique, j'écris quand je ne vais pas bien. Je mets le problème à plat et une fois que c'est fait, 90% du problème est réglé, parce que tu sais ce que c'est et qu'il n'y a plus qu'à trouver la solution. J'écris mes chansons et ça peut donner des titres comme «If I die tonight» ou «Drink alone» qui sont des thématiques très sombres. Mais après, ça peut aussi donner «Overdose», qui est sur un ton joyeux mais le texte pas tant que ça, ou «Overthinking», qui est une de mes premières chansons -et la seule- qui est vraiment positive.
Clip de Maryne: "Overthinking"
Clip de Maryne: "Overthinking"
16.12.2022
Aussi dans le texte: je parle du fait qu'on soit sans arrêt en train de penser à une personne, que ça nous prenne la tête, mais c'est toujours avec un ton joyeux et c'est écrit sur une note d'espoir et de positivité. C'est vrai que c'est ma première chanson qui sonne comme ça.
Vous écrivez parfois quand ça va bien, tout de même?
C'est dur! Je me suis souvent demandé comment Pharell Williams avait fait pour écrire «Happy». En fait, il faut juste que le sentiment soit assez fort pour pouvoir écrire dessus, qu'il soit triste ou heureux. Mais moi j'ai plus de facilité à écrire quelque chose qui me fait de la peine. C'est comme une thérapie. Partager sa musique avec les autres, c'est toujours plus impactant quand on parle de quelque chose de triste. Faire de la musique joyeuse, ce que j'ai fait avec «Overthinking», c'était vraiment un challenge pour moi.
Je pense que la créativité en soi est inépuisable. Si un jour je vis dans le bonheur absolu, j'écrirai sur ça. C'est ce qui s'est passé avec ce titre: c'était une super période, un début de relation, etc... J'étais euphorique. Et écrire là-dessus, je le fais moins, mais c'est aussi possible.
Quand vous créez une chanson, c'est le texte ou la mélodie qui arrive en premier?
Ça dépend. J'ai 1500 à 2000 notes sur mon téléphone avec des mots, des idées de paroles ou des bouts de refrains pour lesquels je n'ai pas encore de mélodie et que j'utiliserai plus tard. Dans mon dictaphone, j'ai 2500 enregistrements d'idées de mélodies. Pour «Overthinking», c'est l'air qui est venu en premier. Parce que c'est une chanson qui reste assez répétitive, on entend souvent le refrain, ça rentre dans la tête des gens, c'est comme un ver d'oreille. Je trouvais qu'«Overthinking», ça allait particulièrement bien avec la mélodie.
Être la soeur de Bastian Baker quand on veut aussi exister dans le monde de la musique, c'est un atout ou un inconvénient?
Je le vois à 100% comme un atout. On travaille ensemble avec Bastian: c'est lui qui me produit, je lui fais écouter mes titres et il fait les deuxièmes voix sur la quasi-totalité de mes chansons. On fonctionne très bien en studio, on écrit ensemble pour lui et pour moi, ainsi que pour d'autres personnes. J'ai cet avantage: dans le monde de la musique, lui, il a déjà tout vécu. Quand j'ai une question scénique, technique ou autre, il aura au moins quatre solutions à me proposer. Après, je choisis celle qui me convient le mieux. J'avais déjà un pied à l'étrier, car quand il a commencé à en vivre, j'étais encore très jeune, j'avais 12-13 ans. Je l'ai beaucoup suivi en tournée, en studio, sur scène et ça, ça m'a beaucoup appris. En fait, j'ai déjà vécu ce que je vis maintenant, mais en tant que spectatrice. Du coup, quand je suis arrivée avec mon projet face au public, je l'ai fait davantage en connaissance de cause.
Dans la famille, soit on fait de la musique, soit on fait du sport?
On fait les deux, pas le choix! (rires) Notre papa était un pro de hockey, il a joué dans de nombreux clubs comme le LHC, Ambrì-Piotta, Fribourg, Genève-Servette et j'en oublie. Ma mère faisait beaucoup de volley-ball. Et nous, on était sur des skis à deux ans, on a toujours fait énormément de sport, du tennis, du wakeboard... et je pense que c'est très important pour la musique également. Parce qu'il y a une mentalité dans le sport qui t'apprend à gérer le stress -c'est la même adrénaline- et on en fait encore beaucoup aujourd'hui. Peut-être que je ne m'en rends pas compte dans la vie de tous les jours, mais je suis sûre que ça m'a énormément aidée.
Vous assurez la première partie de la tournée de Pegasus, qui va reprendre au printemps, quel lien avez-vous avec ce groupe?
Je les ai rencontrés il y a quelques années parce qu'ils faisaient les mêmes festivals que Bastian, quand j'étais toute petite. J'ai écrit avec Noah Veraguth à Zurich et ça s'est hyper bien passé, on s'est bien entendus, aussi musicalement. Pour moi il est l'un des meilleurs auteurs-compositeurs-interprètes de Suisse et l'une des plus belles voix du monde. Un jour, j'ai vu qu'ils allaient jouer aux Docks et je lui ai demandé si je pouvais faire leur première partie. Il m'a répondu: «avec plaisir»! Le lendemain de ce concert, il m'a rappelée et m'a proposé de faire toute la tournée, soit une dizaine de dates dans toute la Suisse. Je dirais que ce sont de très bons amis et des mentors. En plus, ils me rappellent toujours sur scène à la fin de leur concert pour interpréter avec eux une chanson qu'ils chantent normalement avec Victoria Line. C'est toujours un super moment. J'apprends beaucoup en les côtoyant.
Une expérience supplémentaire qui vous amène vers un album?
J'ai toujours voulu sortir un album, je n'en ai pas. J'ai assez de chansons pour en sortir un dans deux semaines si besoin, mais je veux prendre mon temps. Avec «Overthinking», j'aimerais me faire connaître un peu en Suisse allemande et aussi en Suisse romande, car ce n'est pas du tout acquis pour l'instant. Et après, quand les gens auront une idée de qui je suis, sortir un album pour qu'ils viennent au concert, qu'ils aient les chansons sous la main et qu'ils puissent les chanter avec moi!