Gloria Amelia sort «Timelapse»«J'aime vieillir, c'est une motivation pour accomplir mes rêves»
Valérie Passello
28.4.2023
Le nouvel EP de la musicienne suisse Gloria Amelia, «Timelapse», vient de sortir. À travers cinq titres, elle revient sur les quatre ans qui viennent de s'écouler et présente ses différentes facettes musicales, refusant de se laisser enfermer dans un style en particulier. Rencontre avec une artiste déterminée et éprise de liberté.
Gloria Amelia: "Avec la liberté, tu peux faire beaucoup"
À l'occasion de la sortie de son EP "Timelapse", Gloria Amelia évoque sa démarche musicale.
28.04.2023
Valérie Passello
28.04.2023, 11:46
28.04.2023, 11:59
Valérie Passello
Gloria Amelia vient d'entamer sa trentaine, mais lorsque l'on jette un œil à son parcours, il semble qu'elle a déjà vécu plusieurs vies.
Née au Canada, elle est retournée dans les Grisons avec sa famille italo-suisse dans les années 1990. Elle a ensuite voyagé en Amérique et en Asie, avant de s'engager pendant un an dans une ONG en Inde pour aider des femmes et des enfants en détresse.
Elle obtient un diplôme en sciences sociales, mais la musique, apprise aux côtés de sa grande sœur, la titille de plus en plus. Elle sort son premier EP en 2018, devient maman entretemps, puis revient avec «Timelapse». Elle répond aux questions de blue News.
Cinq chansons pour résumer les quatre dernières années, c'est suffisant?
Non, pas du tout (rires)! Il s'est passé tellement de choses dans ma vie que cinq titres ne sont pas suffisants, mais je pense que nous avons choisi les meilleures chansons pour illustrer les émotions les plus importantes de ces quatre dernières années. Le choix n'était pas facile, mais j'adore le fait qu'on ait mélangé les styles, avec des chansons très pop et d'autres qui sont plus «easy». On a beaucoup discuté à propos d'un éventuel manque de cohérence, mais comme je débute dans la musique, je ne voulais pas déjà avoir une étiquette. Je me trouve encore.
Quel rapport as-tu avec le temps qui passe?
J'aime vieillir, c'est une motivation pour accomplir mes rêves. Depuis que j'ai eu ma petite, je réalise que le temps passe vite. Je me dis que c'est une joie chaque jour d'être en vie, d'être là, car ce n'est pas donné. Alors ça m'encourage à en faire quelque chose.
Ce que tu as vu en Inde t'aide à avoir cet esprit positif?
Quand je ne me sens pas bien, ça m'aide beaucoup. Je pense à ces femmes qui se battent pour leur vie et même si c'est normal que j'aie aussi mes problèmes, ça m'aide à ne pas descendre trop bas. Mais j'aime toutes les émotions, négatives ou positives. D'ailleurs, c'est plus facile pour moi d'écrire des chansons quand je ne vais pas très bien. Alors je me laisse aussi l'opportunité de vivre ces moments-là. Et après, c'est reparti!
Comment naissent tes chansons?
La musique vient avec une émotion ou une parole qui me touche. Ca peut arriver à des moments pas toujours très pratiques, pendant une balade en montagne, par exemple. Alors je m'isole quelques minutes et j'enregistre la mélodie sur mon téléphone.
On dit souvent que la sortie d'un album, c'est comme la naissance d'un bébé. Tu es devenue maman il y a un an et demi, tu penses que c'est comparable?
Oui, c'est un peu la même chose, car tu partages beaucoup de toi-même. Mais avoir un enfant est une plus grande responsabilité. Après, je suis contente car la naissance de ma fille m'a confortée dans mon choix de faire de la musique. Je voulais un enfant, j'étais prête et j'ai eu la chance que ça soit très facile. Après sa naissance, j'ai un peu perdu ma vision de la musique, mais j'ai eu une prise de conscience. Mes deux volontés étaient: avoir un enfant et faire de la musique, sortir cet EP.
On peut faire les deux?
Oui, avec une bonne organisation et le soutien de son entourage. Mais je pense que c'est le cas pour chaque femme qui travaille, quelque soit ce que tu fais. Si tu veux travailler et avoir des rêves, tu dois t'organiser. Ce n'est pas facile, mais c'est possible.
Ta fille aime t'entendre chanter?
À la maison, elle me demande toujours de m'arrêter quand je chante, elle n'aime pas trop ça. Mais quand elle peut venir à l'un de mes concerts avec son papa, elle adore, elle danse et elle tape dans ses mains. C'est comme une sorte de remerciement, ça me touche. Car pour moi c'est difficile de me séparer d'elle pour aller me produire en concert, même si j'en ai besoin.
Quel est ton moteur?
Je veux trouver ma langue créative et avoir le bonheur de partager quelque chose de moi, avec une ou mille personnes, le plus important c'est de réussir à toucher les gens.