Montreux Jazz: le bilanUne 57e édition sous le signe d'une euphorie partagée
nt, ats
15.7.2023 - 06:01
La 57e édition du Montreux Jazz Festival (MJF) s'achève samedi sur un succès. Quelque 250'000 festivaliers ont célébré cette dernière édition au Centre des congrès avant les travaux. Le taux de remplissage moyen des deux salles a avoisiné 90% sur les 32 soirées.
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15.07.2023, 06:01
15.07.2023, 09:07
ATS
«Je suis particulièrement heureux de cette édition», s'est réjoui Mathieu Jaton, directeur du MJF, au moment de clore les seize jours de festival. Le Stravisnki et le Lab ont fait le plein dès leur ouverture. Une envie de partage tant du côté des artistes que du public a conféré à la manifestation un «sentiment d'euphorie collective», a-t-il constaté.
Cet enthousiasme général se reflète dans les excellents chiffres de billetterie. Mais c'est avant tout à travers des moments de magie musicale, des émotions, de bons moments sur scène que se mesure le succès de cette édition, a-t-il souligné.
Bains de foule
Parmi eux, la venue de Sam Smith: «Il était attendu; il a répété pendant trois jours. On s'attendait à un truc particulier: il ne nous a pas déçus. Et Seal m'a encore 'chopé'», a avoué Mathieu Jaton. La magie du Lab a, elle aussi, fonctionné avec «des émotions qui tirent aux larmes», comme lors du concert de Juliette Armanet.
Cette édition a également été marquée par un nombre exceptionnel de bains de foule. Parmi eux, celui de Chilly Gonzales qui a réussi à le faire avec un public assis, mais aussi de Seal qui a chanté pendant plus de 30 minutes au milieu de la foule. «Ici, les artistes acceptent de livrer un peu de leur intimité», s'enthousiasme Mathieu Jaton.
Jon Batiste, «artiste d'une sensibilité extrême», est allé encore plus loin dans l'imprévu, en concluant son concert en fanfare, descendant les escaliers de l'Auditorium avec orchestre et danseuses jusque dans la rue. «Un moment incroyable», a relevé le patron du festival. Autre geste fort, dont un petit garçon de 10 ans se rappellera sans doute toute sa vie: Iggy Pop l'a fait monter sur scène pour chanter à ses côtés.
Dialogue entre générations
Pour le reste, l'édition a réuni de nombreux artistes emblématiques d'une nouvelle génération d'icônes, dont Jacob Collier et Sofiane Pamart ou encore Tamino, Loyle Carner et les Suisses Bastian Baker et Nnavy.
En parallèle, toute une génération d'artistes ont vécu l'un de leurs derniers concerts à Montreux, tel Gilberto Gil ou Mavis Staples qui a fêté ses 84 ans sur scène en compagnie de Norah Jones. Sans oublier Bob Dylan qui a joué «quasi un opéra sans téléphones portables», fort apprécié de ses fans.
Objectifs atteints
Côté fréquentation, le chiffre de 250'000 festivaliers équivaut à celui de l'année précédente. Grâce notamment à la densité des scènes gratuites qui ont fait salle comble presque tous les soirs, générant des files d'attente impressionnantes.
«La météo a été clémente hormis deux jours un peu compliqués. Un jour, la grêle est passée une fois à gauche, une fois à droite», a noté le directeur du MJF.
Les objectifs de billetterie ont été atteints malgré un budget de 28 millions, l'un des plus élevés de son histoire. Particulièrement réjouissant, selon le chef, le taux de remplissage s'est monté à plus de 90% en moyenne tous les soirs à l'Auditorium Stravinski – soit 3800 places sur une capacité de 4000 – et à 80% au Lab, soit 1800 places sur 2000.
Grandes lignes en automne
Quant à la prochaine et 58e édition, elle aura lieu du 5 au 20 juillet 2024, mais pas dans le format habituel, en raison des travaux au Centre des congrès, a rappelé Mathieu Jaton.
«Je vous ai déjà donné les premiers indices. Nous serons à Montreux. Nous n'avons pas eu une seconde d'hésitation, même si nous avons été dragués pour aller ailleurs», a-t-il précisé.
«Nous avançons sur ce projet. Nous en communiquerons les grandes lignes en automne. Le MJF va bouger du côté de Villeneuve, principalement. Nous irons du Palace vers la Place du Marché, avec la Lake House et les jardins du Palace comme centre névralgique», a-t-il indiqué sans en dévoiler davantage.
«Ce ne sera pas un plan B, mais un plan A+», souligne cependant Mathieu Jaton. «Cette giga contrainte doit devenir quelque chose de magique».