Préjugé âgisteY a-t-il un âge limite pour aller voir Taylor Swift en concert?
Relax
3.2.2025 - 15:03
Peu d’artistes attirent les foules comme Taylor Swift. Son Eras Tour a rassemblé des centaines de milliers de spectateurs, devenant ainsi la tournée la plus lucrative de l’histoire avec plus de deux milliards de dollars de recettes.
Pourtant, selon certains fans, assister à l’un de ses concerts ne serait pas pour tout le monde: il existerait un âge approprié pour voir la superstar américaine sur scène.
24% des Anglais estiment qu’il est "gênant" de voir des personnes de plus de 50 ans assister à un concert de Taylor Swift.
JULIEN DE ROSA / AFP
ETX Studio
03.02.2025, 15:03
03.02.2025, 15:04
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Une enquête* de la campagne Age Without Limits révèle que 24% des Anglais estiment qu’il est «gênant» de voir des personnes de plus de 50 ans assister à des concerts de grands noms de la musique pop, comme Taylor Swift ou Dua Lipa. Ce préjugé âgiste est particulièrement répandu chez les 25-34 ans (40%) et chez les hommes (27%).
De la même manière, un tiers du public (31%) estime que les personnes de 50 à 60 ans devraient toujours s'habiller en fonction de leur âge. Cette opinion est encore plus marquée chez les 25-34 ans, dont près de la moitié (47%) jugent que les plus de 50 ans doivent adapter leur tenue à leur âge. En revanche, seuls 23% des 55-64 ans partagent cette vision.
S'habiller «en accord avec son âge»
Fini donc les crop tops, les mini-jupes et les vêtements trop moulants passé un certain âge. Les normes sociales voudraient que les plus de 50 ans adaptent leur style vestimentaire, sous peine de tomber dans le ridicule en voulant paraître pour ce qu’ils ne sont pas, c’est-à-dire jeunes. L'idée serait donc de s'habiller «en accord avec son âge», sans pour autant tomber dans un look vieillot ou ringard.
Cet équilibre précaire entre «trop jeune et trop daté» entrave la liberté de choix et d’action des personnes de plus de 50 ans, en particulier celle des femmes, bien plus exposées aux injonctions vestimentaires que leurs homologues masculins.
L’enquête nous apprend également que 34% des sondés pensent que les plus de 50 ans devraient ralentir sur certaines activités physiques. Plus alarmant encore, ces stéréotypes sont plus marqués chez les jeunes: les 25-34 ans sont jusqu'à quatre fois plus enclins à juger négativement les loisirs de leurs aînés.
Un rejet qui n’est pas anodin
Il reflète une perception réductrice du vieillissement et entretient l’idée que certains plaisirs seraient l’apanage de la jeunesse. Avec l’âge, beaucoup sont contraints d’abandonner des activités qui leur tenaient à cœur, limitant ainsi leur épanouissement personnel. «En vieillissant, nous pouvons rencontrer des obstacles liés à la santé, à la richesse ou autres, mais l'âgisme ne devrait jamais nous empêcher de porter les vêtements que nous voulons, d'écouter la musique que nous voulons, de pratiquer les activités que nous voulons ou de réaliser les aspirations que nous nous fixons», souligne Carole Easton, directrice générale du Centre for Ageing Better, dans un communiqué.
Dans un monde où les frontières entre générations deviennent de plus en plus floues, pourquoi les plus de 50 ans devraient-ils se conformer à des loisirs jugés «de leur âge»? Lutter contre l’âgisme ne se limite pas au monde du travail ou à la représentation des seniors dans l’espace public. Cela implique aussi de reconnaître une évidence: le plaisir, qu’il soit musical, vestimentaire ou sportif, ne devrait jamais être une question d’âge.
*Cette enquête a été réalisée entre le 12 et le 17 décembre 2024 auprès de 2057 personnes de plus de 18 ans habitant en Angleterre.