Irak Heurts et tirs à balles réelles à Bagdad

ATS

13.11.2019 - 08:08

Le mouvement de protestation a commencé le 1er octobre en Irak.
Le mouvement de protestation a commencé le 1er octobre en Irak.
Source: KEYSTONE/AP/KHALID MOHAMMED

De nouvelles manifestations et une grève des enseignants et des élèves ont provoqué des perturbations mardi en Irak. Si la place Tahrir de Bagdad n'était plus noire de monde, les protestataires ont tenté de maintenir la pression malgré une répression accrue.

Les alentours de Tahrir résonnaient toujours en début de soirée de tirs à balles réelles et de grenades lacrymogènes et assourdissantes des forces de l'ordre, auxquels les manifestants répondent par des jets de pierres et de cocktails Molotov. Des dizaines de personnes ont été blessées dans la journée de mardi.

Dans le Sud irakien, chiite et tribal, la désobéissance civile se poursuit. A Amara, les manifestants ont fait fermer le bureau d'Al-Iraqiya, la télévision d'Etat, a rapporté un correspondant de l'AFP, tandis qu'à Kout, des centaines de manifestants ont fait fermer écoles et administration.

A Nassiriyah, où deux manifestants ont été tués dans la nuit de lundi à mardi, de source médicale, et à Diwaniya, deux villes à la pointe de la révolte depuis près d'un mois et demi, la plupart des établissements scolaires sont restés fermés.

«Laissez l'ONU intervenir»

A Bagdad, les forces de l'ordre ont réinstallé des blocs de béton en travers de routes menant à la place Tahrir, mis à bas ces derniers jours par les manifestants. De derrière ces pans de mur, elles tiraient grenades assourdissantes et lacrymogènes.

Depuis le 1er octobre, 319 personnes ont été tuées, principalement des manifestants, selon un bilan officiel. Un accord politique conclu la semaine dernière sous l'impulsion de l'émissaire de l'Iran en Irak pour mettre fin à la contestation a fait redouter «un bain de sang».

«On veut l'ONU. Notre peuple meurt. Nous avons faim. On a tout subi. Laissez l'ONU intervenir en Irak», a lancé un manifestant à l'AFP. Lundi, la chef de la mission d'assistance de l'ONU en Irak (UNAMI), Jeanine Hennis-Plasschaert, s'est rendue à Najaf, où siège le grand ayatollah Sistani.

Elle a annoncé que la plus haute autorité religieuse pour la majorité des chiites d'Irak avait endossé sa feuille de route, qui prévoit notamment une révision de la loi électorale sous deux semaines.

Mercredi, elle sera reçue au Parlement pour une séance au cours de laquelle des réformes pourraient être examinées. La commission parlementaire des droits de l'homme, critique des autorités, a annoncé qu'elle dresserait lors de cette séance un bilan de la gestion de la crise.

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