LifestyleVirus: Boris Johnson en soins intensifs, la situation s'aggrave aux Etats-Unis
Relaxnews
7.4.2020 - 07:17
La santé de Boris Johnson, malade du Covid-19, s'est brutalement dégradée: le Premier ministre britannique est en soins intensifs mardi matin, alors que les Etats-Unis comptent déjà plus de 10.700 morts et que la décrue espérée ne s'est pas vraiment confirmée en Europe.
L'inquiétude est forte au Royaume-Uni, après l'admission de son dirigeant dans une unité de soins intensifs lundi soir. «Cela ne fait aucun doute que la tournure prise par les événements signifie que Boris Johnson est gravement malade», estimait lundi soir Derek Hill, professeur d'imagerie médicale à l'University College de Londres, cité par Science Media Centre.
Le conservateur est le seul chef d'Etat ou de gouvernement d'une grande puissance à avoir contracté la maladie, qui a fait plus de 73.000 morts dans le monde. Agé de 55 ans, le Premier ministre britannique, n'hésitait pas début mars, alors que la pandémie faisait déjà rage, à narguer le virus en prétendant continuer à «serrer la main à tout le monde».
Prié «de le remplacer là où nécessaire», le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab s'est engagé lundi à agir pour «vaincre le coronavirus» durant la période d'hospitalisation de son chef.
Des messages de soutien ont afflué de toutes parts, du côté des Européens ou de Donald Trump, qui a souhaité un prompt rétablissement à son «très bon ami».
«Lorsque vous êtes placé en soins intensifs, c'est très très grave avec cette maladie», a relevé le président américain, qui minimisait récemment encore lui aussi la gravité de l'épidémie.
Aux Etats-Unis, le nombre des contaminations frôle désormais les 365.000 cas. Donald Trump a invité ses compatriotes à se préparer à «subir le pic de cette terrible pandémie».
Pour sa part, avec plus de 50.000 personnes testées positives au Covid-19 et 5.373 décès, le Royaume-Uni est devenu l'un des pays d'Europe les plus durement touchés.
Pourtant, l'Europe, le continent le plus frappé par la pandémie, espérait une confirmation de la lueur d'espoir du week-end, lorsque le nombre de décès avait baissé dans les deux pays en première ligne, l'Italie et l'Espagne.
Mais si la tendance s'est poursuivie en Espagne, le bilan est reparti à la hausse en Italie lundi, avec 636 décès supplémentaires en 24 heures. Et la France a aussi annoncé un nombre important de décès, 833 de plus, soit 8.911 depuis début mars.
En revanche, la Chine n'a recensé aucun nouveau décès quotidien pour la première fois depuis que sont publiées les statistiques de victimes du coronavirus, démarrées en janvier, ont annoncé mardi les autorités sanitaires.
A Wuhan, berceau de l'épidémie, les restrictions à la sortie de la ville sont censées être levées mercredi, deux mois et demi après la mise en quarantaine de la métropole de 11 millions d'habitants. Mais seules les personnes en bonne santé seront autorisées à quitter la ville du centre de la Chine, même si la capitale, Pékin, reste fermée aux voyageurs originaires du Hubei, la province de Wuhan.
Le voisin japonais, de son côté, devrait entrer dans l'état d'urgence mardi, dans sept régions de l'Archipel, dont Tokyo, une mesure assortie d'un plan d'aide à l'économie de 915 milliards d'euros. L'état d'urgence va permettre aux autorités des régions concernées de demander aux habitants de rester chez eux et à des commerces jugés non essentiels mais attirant habituellement beaucoup de monde de suspendre leurs activités.
Face à cette réalité brutale, la chancelière allemande Angela Merkel a souhaité une Union européenne plus forte, admettant que le bloc des 27 faisait face «à sa plus grande mise à l'épreuve» depuis sa fondation. Elle doit devenir plus «souveraine», notamment dans la production de masques sanitaires.
Angela Merkel a exigé «plus d'Europe, une Europe plus forte et une Europe qui fonctionne bien».
Avec un bémol de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui a fait valoir que les masques ne sont pas «la solution miracle». Leur usage généralisé n'est justifié que si les autres mesures barrière sont impossibles ou difficiles à mettre en place, a souligné l'OMS.
Fin mars, le président français Emmanuel Macron, dont le pays est à côté de l'Allemagne le moteur de l'UE, avait déjà prôné une France «souveraine» produisant les masques qui lui manquent de manière à parvenir à une autosuffisance dès cette année.
Les masques proviennent aujourd'hui majoritairement d'Asie et font l'objet d'une guerre commerciale sans pitié, voire de trafics.
Les Etats-Unis ont rejeté lundi les accusations de Berlin selon lesquelles ils auraient détourné à leur profit quelque 200.000 masques, dénonçant «des campagnes de désinformation» pour susciter des divisions.
Le débat s'esquisse ici ou là, de Paris à Rome voire Prague et ailleurs dans le monde sur le «déconfinement». Mais il risque de faire relâcher l'effort à près de quatre milliards de personnes, soit plus de la moitié de l'humanité, aujourd'hui contraintes ou appelées par leurs autorités à rester cher elles.
Andrew Cuomo, gouverneur de l'Etat de New York, épicentre américain de l'épidémie, a d'ailleurs prolongé jusqu'au 29 avril les mesures de confinement, jugeant que ce n'était pas encore «le moment de se relâcher».
Pour leur part, la Norvège a notamment annoncé lundi avoir désormais la pandémie «sous contrôle», tandis que l'Autriche a évoqué un assouplissement progressif de ses règles de confinement à partir du 14 avril.
Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a souhaité «une remise en marche par étapes», tout en appelant la population à conserver «la plus grande discipline».
La République tchèque a également annoncé un allègement des mesures pour Pâques.
Comme en Italie, Espagne, Roumanie, France et d'autres pays qui se sont retrouvés en première ligne du combat contre le Covid-19, en Equateur, à Guayaquil, la pandémie éclaircit les rangs des médecins et infirmières, fragilisant un secteur sanitaire déjà submergé de malades.
«Nous sommes partis en guerre sans armes!» Cloîtrée, une infirmière malade ne cache pas sa colère: parmi ses collègues, dans ce port de la côte Pacifique, 80 ont été contaminés, cinq sont déjà décédés.
Dans la ville de New York, qui conforte son triste statut de centre de l'épidémie de coronavirus aux Etats-Unis, se pose dorénavant la question du sort réservé aux morts, toujours plus nombreux. Au point que la possibilité de devoir procéder bientôt à des «enterrements temporaires» dans un parc, pour soulager des pompes funèbres débordées, a même été évoquée.
«Les hôpitaux nous poussent à venir chercher les corps, mais nous n'avons pas les locaux pour (les) gérer», explique Pat Marmo, qui gère cinq maisons de pompes funèbres à travers la ville.
Il souligne avoir actuellement «trois fois plus» de décès qu'en temps normal et un planning d'enterrements étalé «jusqu'au mois prochain. «C'est comme un 11 septembre 2001 qui durerait des jours et des jours», résume-t-il.
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