D’ici 2024 Adidas quitte Strasbourg pour Paris

ATS

30.6.2022 - 15:06

Adidas France a annoncé jeudi aux 140 salariés de son siège à Strasbourg le regroupement de toutes ses activités de bureau à Paris d'ici septembre 2024. Cette décision a été dénoncée par le personnel et les élus.

Adidas ne produit plus en France depuis les années 1990 mais compte encore 730 salariés dans l'Hexagone. (archives)
Adidas ne produit plus en France depuis les années 1990 mais compte encore 730 salariés dans l'Hexagone. (archives)
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Keystone-SDA

«Adidas France a partagé à l'ensemble de ses salariés, aujourd'hui, le projet de regroupement, d'ici 2024, des équipes sur un nouveau site unique, dédié aux collaborateurs, clients et partenaires, à Paris», écrit l'entreprise dans un communiqué, précisant que la réflexion avait été engagée dès le mois d'avril.

Ancré en Alsace depuis 1959, Adidas avait inauguré en grande pompe son nouveau siège social en 2018 dans le quartier d'affaires du Wacken, à Strasbourg, au pied du Parlement européen. Adidas ne produit plus en France depuis les années 1990. Mais le groupe compte encore 730 salariés dans l'Hexagone.

Entre Paris et télétravail

Les salariés souhaitant rester en Alsace se verront proposer un régime de télétravail, avec trois à huit jours par mois de présence à Paris selon les postes occupés.

«Notre but est de permettre aux collaborateurs à Strasbourg de continuer leur carrière chez Adidas tout en renforçant notre culture d'entreprise avec un site unique dédié à tous», précise Mathieu Sidokpohou, directeur général Europe du Sud. Celui-ci évoque une «flexibilité inédite en matière de télétravail».

«Cette annonce, c'est dur pour nous, c'est beaucoup d'émotion, il y a une solidarité entre collègues, beaucoup ont de l'ancienneté», a réagi auprès de l'AFP un salarié, employé de la marque depuis 15 ans, qui a souhaité rester anonyme. «Adidas se normalise...»

«Ils ont proposé beaucoup de télétravail, mais sans solution locale: tu vas X jours par mois à Paris, mais le reste du temps tu es tout seul chez toi, sans tes collègues... Beaucoup de salariés n'entrent pas dans cette logique et veulent une porte de sortie», a-t-il ajouté.

La colère des élus

Début juin, alors que la rumeur d'un départ de la capitale alsacienne avait été révélée par le quotidien régional Les Dernières nouvelles d'Alsace, des élus alsaciens de plusieurs bords politiques avaient exprimé publiquement leur inquiétude.

«Nous ne pouvons qu'être opposés à cette démarche et demandons à ce qu'elle soit reconsidérée», avaient écrit dans un courrier commun la maire EELV de Strasbourg Jeanne Barseghian, le président LR de la Région Grand Est Jean Rottner et d'autres élus locaux.