Transport aérien Alitalia joue son avenir

ATS

15.4.2019 - 11:16

Les syndicats ont sonné l'alarme en Italie quant à l'avenir de la compagnie aérienne Alitalia, dénonçant le risque d'une «euthanasie» de la compagnie (archives).
Les syndicats ont sonné l'alarme en Italie quant à l'avenir de la compagnie aérienne Alitalia, dénonçant le risque d'une «euthanasie» de la compagnie (archives).
Source: KEYSTONE/AP/LUCA BRUNO

Les syndicats sonnaient l'alarme en Italie quant à l'avenir de la compagnie aérienne Alitalia, alors qu'aucune solution ne se profile à 15 jours de la date butoir fixée à la société des chemins de fer FS pour déposer son offre concrète de reprise.

Dans ce dossier explosif pour le gouvernement populiste en pleine campagne électorale pour les européennes de mai, les syndicats ont dénoncé le risque d'une «euthanasie» de la compagnie.

La société des chemins de fer italiens Ferrovie dello Stato (FS) a déposé fin octobre une offre de rachat d'Alitalia, mais elle ne souhaite pas monter à plus de 30% de son capital.

FS a engagé des discussions avec les compagnies aériennes américaine Delta et britannique Easyjet pour en faire des partenaires à ses côtés, mais EasyJet a annoncé il y a un mois qu'elle se retirait des négociations.

Selon la presse italienne, outre les 30% de FS, Delta prendrait 15% et le Trésor italien 15%. Il manque donc encore un ou plusieurs partenaires pour les 40% restants. Ceux-ci doivent être trouvés d'ici le 30 avril, délai fixé à FS par les administrateurs d'Alitalia pour présenter une offre liante.

Selon les médias, Delta serait en contact avec la compagnie chinoise China Eastern, et aurait aussi approché le groupe italien Atlantia, contrôlé par la famille Benetton.

Mais celui-ci ne serait pas intéressé. De plus, un tel choix pourrait être compliqué à assumer pour les responsables au pouvoir, alors qu'ils n'ont pas eu de mots assez forts contre le groupe après l'effondrement cet été du pont de Gênes, dont Atlantia était le gestionnaire via Autostrade per l'Italia.

Lufthansa sur les rangs

En cas d'échec de FS, la compagnie allemande Lufthansa est toujours intéressée, mais seulement par une partie des activités, sans aucune présence de l'Etat au capital et au prix de milliers de licenciements.

Dans un communiqué samedi, trois syndicats de pilotes et de personnel de cabine d'Alitalia – Anpac, Anpav et ANP – ont fait part de leur «forte préoccupation» en rappelant que la compagnie voyait aussi se profiler la date butoir du 30 juin pour le remboursement du prêt de 900 millions d'euros accordé par l'Etat.

Pilotes et hôtesses «n'entendent pas assister sans rien faire à ce qui risque de devenir une euthanasie d'Etat et sont prêts à se mobiliser et à discuter directement avec d'éventuels partenaires industriels et financiers qui garantissent une relance crédible de la nouvelle Alitalia», ont-ils ajouté.

Alitalia, qui emploie quelque 11'000 salariés, a accumulé les pertes ces dernières années face à la concurrence des compagnies à bas coût.

Jusqu'alors détenue à 49% par Etihad Airways, elle a été placée sous tutelle en mai 2017, après le rejet par les salariés d'un plan de restructuration prévoyant 1700 suppressions d'emplois.

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