Brasserie de Schiltigheim Alsace: la grève contre la fermeture du site Heineken se durcit

sapo

27.1.2023 - 17:52

Les salariés de la brasserie Heineken de Schiltigheim (Bas-Rhin) ont vécu leur cinquième jour de grève consécutif vendredi. Ils ont lancé «une cagnotte de soutien» pour «instaurer un rapport de forces» avec leur direction et s'opposer à la fermeture de leur usine.

Les employés du site Heineken de Schiltigheim sont en grève depuis lundi (Archives).
Les employés du site Heineken de Schiltigheim sont en grève depuis lundi (Archives).
ATS

Keystone-SDA, sapo

«Nous avons eu la première réunion de négociation (du plan de départ avec la direction) le 12 janvier, elle a été extrêmement décevante», a harangué Vania Brouillard, délégué FO, lors d'un piquet de grève réunissant une centaine de salariés. «La cagnotte, que nous officialisons aujourd'hui, va nous servir pour peser dans les négociations et financer une potentielle grève longue», a-t-il complété.

L'objectif des salariés reste de maintenir l'activité de l'usine à long terme, ou, a minima, d'obtenir un maximum d'aides à la reconversion.

Sur place, la production est à l'arrêt depuis lundi, selon les syndicats. La grève doit se poursuivre jusqu'à dimanche inclus. Le site avait déjà été à l'arrêt trois jours au début du mois, et les syndicats prévoient une nouvelle grève pour «au moins deux semaines» en février.

Le site est viable, dit la maire

En novembre, Heineken avait annoncé la fermeture «dans les trois ans» de cette usine située dans la banlieue de Strasbourg et où travaillent 220 salariés, pour regrouper sa production sur les sites de Mons-en-Baroeul (Nord) et Marseille. Les salariés ont reçu le soutien de plusieurs élus locaux et de parlementaires qui avaient fait le déplacement, dont la maire de Schiltigheim.

«C'est une fermeture inacceptable. Le site est viable, il gagne de l'argent, c'est une décision purement spéculative. Heineken ne peut pas se targuer d'être un groupe familial tout en sacrifiant un de ses enfants», a déclaré l'élue.

«Nous avons la volonté que les négociations aboutissent à la signature d'un accord, c'est dans l'intérêt des salariés», a indiqué à l'AFP une responsable chargée de la communication d'Heineken.

«En cas d'échec des négociations, le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi, ndlr) serait imposé de manière unilatérale, ce n'est pas l'issue que la direction souhaite», a-t-elle ajouté.