Banques Année solide pour Lombard Odier, qui s'apprête à tourner une page

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24.2.2022 - 09:24

Les bonnes années se suivent pour Lombard Odier qui a signé une nouvelle performance de choix en 2021, augmentant ses actifs sous gestion de 13% et son bénéfice net de 30%. La confiance reste de mise pour 2022, avant le départ de Patrick Odier l'an prochain.

"Nous avons su maintenir une discipline de coûts (...). Le ratio coûts-revenus du groupe est resté stable à 74% à fin 2021", selon l'associé-gérant senior de Lombard Odier, Patrick Odier. Le bénéfice net a bondi de 30% à 270 millions de francs (archives).
"Nous avons su maintenir une discipline de coûts (...). Le ratio coûts-revenus du groupe est resté stable à 74% à fin 2021", selon l'associé-gérant senior de Lombard Odier, Patrick Odier. Le bénéfice net a bondi de 30% à 270 millions de francs (archives).
ATS

Keystone-SDA, fr

«L'année 2021 a été positive pour notre groupe, une fois de plus, puisque l'exercice 2020 était lui-même très favorable», a confié à AWP Patrick Odier, associé-gérant senior de Lombard Odier.

La masse sous gestion s'est étoffée de 13% à 358 milliards de francs. Sur cette hausse de 42 milliards, les afflux nets représentent 15 milliards à comparer aux 27 milliards relevant de l'effet marché et devises. La Suisse, l'Europe ou encore le Moyen-Orient – tous considérés comme marchés prioritaires – ont contribué à la bonne collecte d'argent réalisée par Lombard Odier.

Par ligne de métier, la gestion de fortune a vu sa masse sous gestion bondir de 14% à 213 milliards de francs, tandis que la gestion d'actifs présentait à fin décembre des volumes de 70 milliards (+13%). Pour l'activité de technologie bancaire, la masse s'élevait à 75 milliards (+12%) au terme de l'exercice.

Les recettes du groupe bancaire genevois présentent une croissance moins forte que les volumes, de 3,2% à 1,45 milliard de francs. Pour Patrick Odier, il faut mettre cela en perspective avec un exercice 2020 «particulièrement solide» et la «très forte hausse» de 15% des recettes générée l'année précédente.

«Nous avons su maintenir une discipline de coûts (...). Le ratio coûts-revenus du groupe est resté stable à 74% à fin 2021», précise le banquier genevois. Le bénéfice net a bondi de 30% à 270 millions de francs.

Exposition moindre à la Russie

Le groupe bancaire a augmenté son effectif de 106 personnes l'année dernière – dont deux tiers en Suisse – et l'effort de recrutement va se poursuivre en 2022. L'année dernière, les engagements ont notamment concerné la recherche en investissement durable et la technologie.

Le ratio de fonds propres durs a égaré 1,2 point de pourcentage à 28,5%, à un «très haut niveau par rapport à la concurrence», selon M. Odier.

Dans son communiqué, la banque pluricentenaire évoque des perspectives «favorables» pour 2022, sans s'aventurer sur le terrain des prévisions chiffrées. «La volatilité devrait augmenter à mesure de la maturation du cycle et du retrait progressif des mesures de soutien politico-monétaires exceptionnelles», selon Lombard Odier, qui anticipe néanmoins une dynamique qui devrait continuer à porter les marchés.

L'année 2022 sera la dernière avant le départ de Patrick Odier. Son successeur Hubert Keller prendra le relais le 1er janvier prochain, conformément à l'annonce faite en 2019. Il assume déjà la fonction d'associé-gérant senior, de concert avec M. Odier. «Je me retire progressivement de certaines activités et me concentre sur d'autres. M. Keller se redéploie sur cette responsabilité qu'il reprendra à plein temps à partir de l'année prochaine», explique Patrick Odier.

Dans le cadre de la crise ukrainienne, les sanctions prises par les Etats-Unis et les autres pays occidentaux contre la Russie ne devraient pas avoir d'impact significatif sur les activités de Lombard Odier, que ce soit en termes d'investissements ou de clientèle privée. «Il y aura un ciblage d'un nombre restreint de personnes qui ne devrait pas poser de problème à une maison comme la nôtre.»

L'exposition de Lombard Odier au marché russe de la gestion de fortune est modeste et relativement récente. «Nous ne pensons pas courir de risques majeurs de ce point de vue», assure M. Odier.