Banques Barclays sous pression sur le climat

ATS

8.1.2020 - 16:09

Un groupe d'actionnaires de Barclays veut pousser la banque britannique à arrêter de financer les énergies fossiles compte tenu de l'urgence climatique, via une résolution présentée lors de la prochaine assemblée générale en mai (archives).
Un groupe d'actionnaires de Barclays veut pousser la banque britannique à arrêter de financer les énergies fossiles compte tenu de l'urgence climatique, via une résolution présentée lors de la prochaine assemblée générale en mai (archives).
Source: KEYSTONE/AP/RICHARD DREW

Un groupe d'actionnaires de Barclays veut pousser la banque britannique à arrêter de financer les énergies fossiles compte tenu de l'urgence climatique, via une résolution présentée lors de la prochaine assemblée générale, en mai, a annoncé mercredi l'ONG ShareAction.

ShareAction coordonne cette initiative, portée par 11 investisseurs institutionnels et plus d'une centaine d'actionnaires individuels, a-t-elle précisé dans un communiqué.

Parmi les investisseurs professionnels, qui gèrent au total des dizaines de milliards de livres, figurent des fonds de pension de collectivités locales, l'Église Méthodiste ou encore les Jésuites de Grande-Bretagne.

La résolution demande à Barclays, une des plus grandes banques européennes, d'arrêter progressivement de financer les entreprises du secteur de l'énergie qui ne respectent pas les objectifs de l'accord de Paris sur le climat, visant à limiter le réchauffement de la planète.

Selon ses promoteurs, c'est la première fois qu'une résolution sur le changement climatique sera proposée au vote auprès d'une banque européenne.

L'ensemble des actionnaires devra se prononcer lors de l'assemblée générale prévue en mai, tandis que le conseil d'administration de Barclays devra dire prochainement s'il la soutient ou non.

«Nous travaillons pour contribuer à lutter contre le changement climatique et nous rencontrons ShareAction et les autres actionnaires régulièrement pour les tenir au courant de nos progrès», a réagi un porte-parole de la banque, dans une déclaration transmise à l'AFP.

ShareAction rappelle que depuis la signature des accords de Paris en 2015, Barclays a financé à hauteur de plus de 85 milliards de dollars les énergies fossiles, notamment dans le charbon, considéré comme l'une des ressources les plus polluantes de la planète. Cela en fait le plus mauvais élève en Europe dans le secteur bancaire, selon les défenseurs de l'environnement.

«Le message est clair: des changements à petits pas dans la politique énergétique ne marchent plus. Pendant trop longtemps, le secteur bancaire s'est caché derrière des initiatives mineures qui n'ont pas arrêté le financement des énergies fossiles», note Jeanne Martin, de ShareAction.

Un intérêt commun

Les investisseurs institutionnels soutenant la résolution expliquent, quant à eux, que la lutte contre la crise climatique est dans l'intérêt des actionnaires et du monde de la finance.

«Le changement climatique fait peser de sérieux risques sur la stabilité financière mondiale et nos propres opérations, portefeuilles et fonds», souligne Laura Chappell, directrice générale du fonds de pension Brunel.

Signe d'un début de prise de conscience du monde financier, le fonds activiste britannique TCI avait, début décembre, menacé plusieurs multinationales dont il est actionnaire, comme Airbus, de faire obstruction aux conseils d'administration des entreprises qui n'en feraient pas assez pour réduire leurs émissions de CO2.

Le régulateur des marchés, la FCA (Financial Conduct Authority) entend, lui, imposer aux entreprises cotées au Royaume-Uni de dévoiler à partir de cette année leur exposition au réchauffement climatique tandis que la Banque d'Angleterre prévoit de faire passer des tests de résistance climatique aux principaux organismes financiers du pays.

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